Un peu plus tôt cette
année, Société Générale a cartographié les classes d’actifs dans une matrice
en fonction de leur popularité et de leur profitabilité au fil des années. J’ai
eu l’idée d’appliquer la même méthode d’analyse à l’or pour étudier la
manière dont le sentiment a évolué au fil de ces dix dernières années.
L’étude de la
profitabilité de l’or est chose simple – il suffit d’utiliser le pourcentage
d’évolution du prix de l’or. La popularité est plus difficile à observer puisqu’aucun
sondage se sentiment n’est mené auprès des investisseurs. Pour estimer le
sentiment, j’ai utilisé l’évolution des quantités d’or conservées, en onces,
par les ETF, fonds et autres services comme Perth Mint Depository. Les
résultats sont visibles ci-dessous :
Prix de l’or et
sentiment
Pour chacune de ces dix
dernières années, le graphique estime le pourcentage de rendements de l’or
(sur les six derniers mois) et le pourcentage d’évolution du nombre d’onces
détenues par les ETf et fonds (sur six mois). Ces estimations sur six mois
sont ensuite reliées pour présenter l’évolution annuelle. J’ai placé une
flèche au mois de décembre de chaque année pour donner une indication de
direction au fil du temps
Grâce à ce genre de
graphique, nous pouvons espérer voir une relation directe entre le prix et la
popularité – à mesure que le prix grimpe, de plus en plus d’investisseurs
achètent de l’or. Nous percevons en général que les différents points sont
éparpillés diagonalement entre la zone perte/sentiment négatif et la zone
profit/sentiment positif.
L’année 2008 est
particulièrement intéressante, puisque les investisseurs semblent avoir
continué d’apprécier un investissement qui leur faisait perdre de l’argent. A
mesure que le prix de l’or a baissé en 2008, la ligne violette s’est déplacée
vers la gauche (perte), mais plutôt que de baisser pour refléter un sentiment
négatif, de plus en plus d’investisseurs se sont intéressés au métal. Ce
sentiment peut être expliqué par le fait que les investisseurs étaient
inquiets de pouvoir protéger leur capital, et cette attitude s’est finalement
trouvée être loin d’insensée puisque le prix de l’or a fortement augmenté
entre 2009 et 2011.
La période 2010-12
(lignes bleue ciel et verte) est également intéressante dans le sens où,
alors que l’or enregistrait encore des rendements positifs, la croissance des
réserves d’or n’est jamais allée au-delà des 10%. Le sentiment est ensuite
devenu négatif, et l’est resté jusqu’à aujourd’hui.
Jusqu’à présent, la
ligne rouge qui représente l’année 2015 est encourageante. Avec un peu de
chance, le graphique se déplacera vers un sentiment plus positif (la présence
du logo de Perth Mint en haut à droite n’est pas une coïncidence, il s’agit d’un
point positif pour nous comme pour nos clients).
Remarques (pour
les geeks)
Utiliser les
pourcentages d’évolution mensuels aurait produit bien trop de nuisances sur
le graphique – j’ai pu observer qu’un pourcentage d’évolution sur six mois
suffisait à montrer la direction générale de la tendance.
Pour le prix de l’or, j’ai
utilisé une moyenne mobile sur cinq mois du prix de l’or en dollar, comme
elle est utilisée par Perth Mint, pour aplanir la courbe et éviter un excès
de nuisances.
Pour calculer le
sentiment, j’ai utilisé une moyenne mobile sur cinq mois des ETF/fonds et
services suivants, puisqu’ils sont les seuls à avoir existé depuis plus de
dix ans (je ne voulais pas inclure de nouveaux fonds au milieu du graphique,
puisque ces derniers enregistrent souvent un important élan initial). Je n’ai
pris en compte que les fonds qui ont un flux entrant et sortant (la Banque du
Canada a par exemple été exclue). Les voici donc, par ordre d’importance :
GLD, IAU, ETFs (LSE & ASX), Perth Mint Depository, Bullion Vault,
Permanent Portfolio Fund, ABSA NewGold, Gold Money, Bullion Management Group,
Goldist. Remerciements à Nick, de chez www.sharelynx.com, pour les données.