Dire
que l’or est actuellement dans un marché baissier revient à mal comprendre à
la fois l’or et les marchés. L’or n’est pas un investissement qui fluctue à la
hausse et à la baisse. Il est une monnaie dans son sens le plus basique. Il
ne fait la plupart du temps que rester sans rien faire, et lorsque son prix
fluctue en termes de devises locales, nous avons plus à en apprendre de ces
devises locales que de l’or lui-même.
Quand
les devises s’effondrent, c’est au tour de l’or de briller.
Imaginez
ce que n’importe quel russe pourrait penser de ces quelques lignes. Le rouble
d’effondre (nul besoin de comprendre pourquoi, toutes les devises fiduciaires
finiront par le faire). Les Russes qui ont fait confiance à leur gouvernement
et conservé leur épargne sur un compte en banque, par exemple, commencent à
fortement s’inquiéter. Mais ceux qui tiennent entre leurs mains de l’or, si
ennuyeux et si coincé au beau milieu d’un marché baissier qu’il soit, ont vu
leur capital augmenter en termes de devise locale à hauteur de 60% rien que
le mois dernier. Ils ne gagnent pas d’argent, ils préservent simplement du
capital.
C’est
ce qui s’est passé à chaque fois que les gouvernements ont abusé de leur
devise. Sous l’Empire romain, en France révolutionnaire, en Amérique
révolutionnaire, en Amérique latine au XXe siècle, et aujourd’hui dans les
nations du monde en développement. Les devises s’évaporent et l’or continue de
rester où il est, continue d’acheter ce qu’il a toujours pu acheter,
insensible aux jeux des gouvernements.
Il
ne se passera pas bien longtemps avant que des graphiques similaires émanent
d’autres pays du monde. Et quand ils le feront, il sera déjà trop tard. Tout
l’or aura déjà disparu, et ceux qui avaient confiance en leurs gouvernements
devront se contenter de promesses.