Vendredi dernier,
GoldCore a publié un article qui se demandait pourquoi JP Morgan tente de
s’accaparer le marché physique de l’argent, et dans lequel il a été noté que
ses réserves s’élèveraient aujourd’hui à 55 millions d’onces. Ted Butler a
déclaré que la banque pourrait aujourd’hui « posséder jusqu’à 350
millions d’onces d’argent physique ». Je ne suis pas du même avis.
L’article veut que,
parce que les entrepôts de JP Morgan portent le nom de la banque, alors
l’argent qui s’y trouve entreposé est le sien. En revanche, JP Morgan dispose
d’une importante part de marché sur les marchés des métaux précieux, et un
certain nombre de participants à l’industrie ont recours à la banque pour
acheter et vendre du métal physique et des contrats à terme, ainsi que pour
stocker leur métal. Il y a donc des chances qu’une grande partie de l’argent
déposé dans les entrepôts de JP Morgan appartienne à ses clients.
Bien qu’il ne soit pas
possible de savoir qui est le propriétaire de ce métal, que ce soit au
travers des rapports concernant les réserves éligibles et livrables du Comex
ou des rapports de livraison (pensez-vous que les banques autoriseraient une
structure qui rendrait facile la détermination de leurs positions ?)
voici les quantités nettes d’argent livrées à JP Morgan depuis l’ouverture de
ses entrepôts (données via Sharelynx):
- Les
clients de JPM ont demandé la livraison de 4.781 contrats (23,9 millions
d’onces)
- Les
positions propriétaires de JPM ont livré 4.683 contrats (23,4 millions
d’onces)
Puisque JPM est une
banque qui négocie des contrats à terme et livre de l’argent physique déposé
auprès d’autres banques, nous ne pouvons pas en déduire qu’elle possède 23,4
millions d’onces d’argent. Il n’en est pas moins que ces chiffres prouvent
d’une activité importante de la part de ses clients.
Nous devrions également
garder à l’esprit que l’arbitrage et la gestion des marchés représentent un
secteur profitable des activités de la banque. Par exemple, si les
spéculateurs sur l’argent sont à la vente sur les contrats à terme, JPM peut intervenir
sur le marché en ouvrant une position à découvert (il doit y avoir une
position à découvert pour chaque position à la vente) et se protéger en
achetant de l’argent physique.
L’argent qui se trouve
dans les entrepôts de JPM pourrait être celui de ses clients, celui d’autres
banques, ou son propre argent venu garantir des positions à découvert. Ce
n’est qu’après un examen de ces trois facteurs que nous pouvons dire quel
argent appartient à JPM.
Pour ce qui est du
chiffre de 350 millions d’onces, la seule explication publique remonte à cet article de décembre 2014, qui, nous devrions le noter,
est un travail de spéculation.
Ted dit penser que
« plus de 100 millions d’onces d’argent, peut-être même 200 ou 300, ont
été accumulées par JPM au travers de SLV pour transférer du métal vers ses
entrepôts de Londres sans détection ». Ted dit également que JP Morgan a
acheté « jusqu’à 70 millions d’onces de Silver Eagles, soit la moitié de
la quantité produite par l’atelier monétaire des Etats-Unis depuis avril
2011. »
La logique derrière ces
propos se trouve être les flux contre-intuitifs de métal vers SLV et les
Silver Eagles. Comme l’explique Butler, « le public n’achète pas
d’actifs d’investissements en période de baisse des prix ». Selon lui,
« la raison la plus évidente à l’accumulation de métal par JPM est la
présence d’un gros acheteur de pièces d’argent, que ces pièces soient des
Eagles, des Maple Leafs ou des Philarmoniques ». J’ai tendance à tomber
d’accord avec Steve St. Angelo, qui explique dans son article que Ted ne fait pas preuve d’une grande confiance
en les investisseurs individuels sur l’argent.
Selon Ted, la hausse des
ventes d’argent et des investissements sur les ETF survenue ces dernières
années est en contradiction avec la baisse du prix de l’argent et le
comportement des ETF, et a certainement été soutenue par l’ouverture de sa
position à la vente par JP Morgan. Tout ce que je peux en dire, c’est que JP
Morgan doit être très occupée à intervenir sur toutes les actions sur l’argent
listées plus bas. A en croire cette logique, le chiffre de 350 millions d’onces
pourrait être une sous-estimation.
Gold Money (peut-être
James Turk peut-il confirmer si JP Morgan compte parmi leurs clients)
Bullion Vault
Perth Mint Pool,
réserves allouées (Je peux confirmer que JP Morgan n’est pas propriétaire de
ce métal, qui n’appartient qu’à des investisseurs au détail)
Bullion Management Group
(Nick Barisheff devrait passer un coup de téléphone à JP Morgan, il semblerai
tqu’il ait été laissé de côté)
Permanent Portfolio Fund
Voyons maintenant les
ETF majeures, à commencer par iShares
ZKB
ETF Securities
Julius Baer ETF
Deutsche Bank ETF
Je pourrais poursuivre,
mais je pense que vous comprenez où je veux en venir : l’intérêt des
investisseurs pour l’argent dans un climat de baisse de prix est un phénomène
global, qui ne se limite pas à JP Morgan.