C’est
la période idéale pour quelques lectures, en particulier le
récit de Jesse Livermore, le
« garçon plongeur » du début du
20ème siècle dont l’histoire est rapportée dans
une biographie classique, Mémoires d’un courtier.
Sous le pseudonyme de Larry
Livingstone, le récit, écrit à la première
personne, révèle anecdote après anecdote
l’excitation de victoire et l’agonie de la défaite en tant
que spéculateur hors pair. Livermore a
gagné et perdu une fortune de plusieurs millions de dollars, trois
fois de suite et mourut tragiquement à la suite d’un suicide en
1940. Il a vécu la panique de 1907, la première guerre
mondiale, les années folles, le crash boursier de 1929 et la grande
dépression.
Au
cours de ces années, il tira des leçons nombreuses toujours
applicables aujourd’hui…
Cinq règles intemporelles
d’investissement apprises par Jesse Livermore
1.
« Ma plus grande découverte fut qu’il faut
étudier les conditions générales et être capable
de les estimer correctement pour pouvoir anticiper des
probabilités ». Que voulait-il dire par
« conditions générales » ? Il se
référait aux conditions macroéconomiques de
l’environnement et de la géopolitique. Sont-elles favorables ou
non à l’achat d’actions ? Actuellement, la Fed
augmente les taux d’intérêts et réduit
l’offre de monnaie (la base monétaire a baissé le mois
dernier pour la première fois depuis des années ; il y a
un an, elle augmentait de 10%). La guerre au Moyen Orient est attisée.
Toutes ces conditions générales ne conduisent pas à un
marché porteur, sauf pour l’or.
2.
Apprendre des vieux sages qui ont de l’expérience sur les
marchés. Dans les « Mémoires d’un courtier »,
l’auteur parle du « vieux singe », un
« vieux très sage à la longue barbe » qui
conseilla Jesse Livermore en lui évitant de
faire des erreurs et en lui permettant de prendre de bonnes décisions
d’investissement. Comment réaliser ceci ? La meilleure manière,
c’est de lire les histoires des grands investisseurs tels que Warren Buffett, Peter Lynch, John Templeton
and J. Paul Getty.
3.
Se connaître soi-même: forces et faiblesses. « Nous
avons tous un point faible. Quel est le vôtre?», demande le vieux
sage. Une bonne question à laquelle il nous est indispensable de
répondre. « Etudiez vos erreurs »,
conseille-t-il encore. « On n’apprend rien de nos
réussites, mais seulement de nos erreurs ! »
4.
Toujours économiser un peu de ses gains. « Je vivais de
nouveau assez confortablement, mais toujours en épargnant un peu, pour
accroître la somme que je réinvestissais à Wall
Street ». Malheureusement, Livermore a
commis l’erreur de ne pas suivre ses propres préceptes. Il
risquait trop gros et souvent se retrouvait en faillite. Epargner une partie
de vos gains dans d’autres types d’investissements, comme
l’immobilier, l’art, les objets de collection ou les
pièces d’or, permet de se protéger au cas où
vous vous seriez trompé.
Cela
me rappelle quelque chose qui m’est arrivé il y a quelques
années. J’avais fait 2 millions de dollars de profits sur des
actions à 1 cent et ma femme m’a fait assoir, puis a
insisté pour que je rembourse notre hypothèque dont le volume
n’était pas négligeable. Je lui dis que je préférais
réinvestir les profits dans les actions à 1 cent, mais elle
insista et je me rangeai à son avis, remboursant
l’hypothèque. Ce fut la meilleure décision que
« j’aie » jamais prise. Si j’avais
réinvesti dans les actions à 1 cent, j’y aurais perdu ma
chemise, parce qu’elles se sont cassées la figure peu de temps
après.
5.
Méfiez-vous des gourous de la finance! « Cette leçon
m’a coûté des millions : un autre ennemi dangereux
pour le courtier, c’est sa propre tendance à écouter les
conseils plausibles proférés par une personnalité
magnétique et exprimés brillamment ». Comme
c’est vrai ! Je me souviens parfaitement l’époque
où j’ai investi dans plusieurs programmes fiscaux qui se
sont tous soldés par des faillites, parce que je me suis laissé
convaincre par un vendeur qui était un beau parleur et me semblait
brillant à ce moment-là.
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