Les tensions sont énormes au plus haut niveau de l’establishment
américain, et il très difficile de comprendre exactement ce qu’il se passe à
chaque fois. Une des hypothèses très rarement évoquée est d’ailleurs un
désaccord profond aussi sur la rencontre prévue entre Trump et le leader
nord-coréen, qui n’est pas sans cristalliser quelques grandes craintes chez
tous les autres leaders de la planète qui ne devraient pourtant que se réjouir
d’une telle occasion de pourparlers de paix et pourquoi pas d’une possible
réunification.
Le président américain Donald Trump explique qu’il a appris à connaître
Mike Pompeo pendant leur travail conjoint et souligne qu’à ses yeux « il est
l’homme qui convient pour ce travail à un tel moment critique ».
Cela fait longtemps que les rumeurs circulaient à Washington sur
l’éventuel remplacement de Rex Tillerson par le directeur de la CIA Mike
Pompeo au poste de secrétaire d’État. En effet, Trump et Tillerson
nourrissaient de plus en plus de différends.
Donald Trump a justement expliqué le départ de Rex Tillerson par cette
divergence de positions.
Les médias américains rapportaient régulièrement des frictions entre le
président et le secrétaire d’État et écrivaient même que Tillerson s’était
permis d’être grossier envers le président. Après cela, il avait dû démentir
plusieurs rumeurs concernant sa démission. Mais elle s’est avérée plus proche
qu’il n’y paraissait.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, n’a
pas manqué de le rappeler sur Facebook : « Novembre 2017 : le président Trump
dément l’éventuel remplacement du secrétaire d’État Tillerson par le chef de
la CIA Pompeo. Mars 2018 : le président Trump confirme que Pompeo occupera le
poste de secrétaire d’État à la place de Tillerson. »
Le Washington Post souligne que le départ de Tillerson a été
perçu avec regret dans plusieurs pays et même au sein du corps diplomatique
américain : « De nombreux diplomates américains et dirigeants étrangers ont
réagi avec incrédulité parce qu’ils supposaient que Tillerson avait enfin
commencé à se familiariser avec son travail. »
Contrairement à Tillerson, qui n’avait jamais travaillé dans le service
public, Pompeo est arrivé en politique en 2010 et a été élu au Congrès
américain pour le parti républicain.
Membre de la commission de la chambre des représentants pour le
renseignement, il faisait partie de la commission du Congrès qui a enquêté
sur les événements dans la ville libyenne de Benghazi où, le 11 septembre
2012, un ambassadeur américain a été tué par des islamistes radicaux.
Mike Pompeo est connu pour sa position conservatrice assez ferme et est
lié au Tea Party, un groupe politique informel au sein du parti républicain.
Il était également membre de la NRA – National Rifle Association.
L’approche intransigeante de la politique internationale adoptée par Mike
Pompeo pourrait significativement influencer le département d’État dans sa
vision des problèmes mondiaux. Contrairement à Rex Tillerson qui prônait un
dialogue avec Moscou, même limité, Mike Pompeo pourrait adopter une position
plus ferme. Congressiste, il avait déclaré que pour montrer son soutien à
l’Ukraine il fallait « changer les calculs de Poutine et augmenter les
risques pour la Russie de déplacer des troupes vers Kiev ».
Toutefois, l’arrivée de Pompeo au poste de secrétaire d’État ne devrait
pas sérieusement aggraver les relations entre les deux pays, qui sont déjà au
plus bas.
Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la
responsabilité de l’auteur de l’article repris d’un média russe et traduit
dans son intégralité en français.