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Cours Or & Argent

Dans le noir

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Publié le 20 septembre 2017
743 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Le marché boursier est en plein essor ce matin, après qu’il a été annoncé que seuls 5,7 millions d’habitants de la Floride devront vivre sans air conditionné, douche chaude et capuccino Keurig le matin du lundi 11 septembre 2017. Je suis conscient du fait que les fils d’actualité restent généralement très calmes le lendemain du passage d’un ouragan, pendant que les citoyens étourdis et confus sortent dans les rues pour évaluer les dommages. Pour l’heure, seules très peu d’informations sont disponibles en ligne. Key West existe-t-elle encore ? Difficile d’en être sûr. Nous en saurons plus ce soir.

Le double uppercut porté par les ouragans Harvey et Irma ont offert à ceux qui sont  en charge des affaires de la nation l’opportunité narquoise de se débarrasser de cet ennuyeux plafond de la dette. Il s’agit là de la loi qui impose une limite à la dette que peut acheter la Réserve fédérale au gouvernement national. Vous vous demandez peut-être ce que signifie « acheter de la dette ». Pourquoi diable quelqu’un voudrait-il acheter la dette de quelqu’un d’autre ? Voyez-vous, il s’agit ici de dette sécurisée, c’est-à-dire d’obligations émises par le Trésor des Etats-Unis, qui sont porteuses d’intérêts et sont donc intéressantes – du moins elles l’étaient à l’époque, quand les taux d’intérêt étaient encore positifs après déduction du pourcentage d’inflation. C’est là que la situation devient intéressante.

La loi relative au plafond de la dette établit des limites quant à la dette obligataire que peut émettre le gouvernement (combien il peut emprunter), afin qu’il ne puisse pas dépenser trop d’argent qu’il n’a pas. C’est pourtant exactement ce qui s’est passé malgré la limite imposée à la dette, parce que le « plafond » a été rehaussé une bonne centaine de fois tout au long du XXe et au début du XXIe siècle, de manière à ce que la dette accumulée se trouve aujourd’hui autour de 20 trillions de dollars.

Les individus rationnels réalisent qu’une somme de 20 trillions de dollars représente une obligation surnaturelle, et comprennent qu’elle ne pourra jamais être remboursée. Pourquoi donc ne pas abandonner ce prétendu, pour que puisse se poursuivre le racket des emprunts gouvernementaux pendant autant de temps qu’il faudra, et que continue d’apparaître de la nouvelle monnaie sur les écrans de la Réserve fédérale ?

Les individus rationnels réalisent également qu’à un moment donné, quelque chose devra flancher. Comme par exemple la valeur du dollar en lequel est émise toute cette dette. Si la valeur du dollar décline, alors la véritable valeur des obligations émises en dollars plonge également, ce qui pousse les divers propriétaires d’obligations – particuliers, fonds de pension, compagnies d’assurance, fonds souverains – à se débarrasser de leurs obligations le plus rapidement possible. Notamment si la Fed et ses banques servantes continuent de réciter leurs incantations pour maintenir les taux d’intérêt de ces obligations artificiellement bas.

La Réserve fédérale rachèterait-elle toutes les obligations que les autres déchargeraient sur le marché ? Elle tenterait certainement de le faire. La Banque du Japon en a fait ainsi avec les obligations de son propre gouvernement, sans conséquence néfaste apparente, bien que je me demande ce qui se passe une fois qu’un serpent qui se mange la queue en arrive à sa tête. Que reste-t-il après ? Un retour à l’ère médiévale. Littéralement. Plus de moteurs, de lumière électrique, de chauffage central…

Aux Etats-Unis, nous faisons face à une valeur de la monnaie et un coût de l’emprunt complètement détachés de la réalité – cette réalité étant le coût et la valeur véritables des biens et services échangés contre de la monnaie. Voilà tout. Une crise de la devise et une interruption des échanges au niveau le plus macro imaginable. Ainsi que, sans aucun doute, des perturbations majeures au niveau des services gouvernementaux, donc les services de sécurité sociale et Medicare. Des mules viendront ensuite remplacer les Ford F-150. Et le New York Times trouvera de nouveau des sujets sur lesquels écrire autres que la Russie et les transsexuels.

La valeur de la monnaie et le coût de l’emprunt sont ce qu’il y a de plus fondamental pour une économie dite avancée. Bien des lois qui gouvernent la société peuvent être manipulées, mais quand la situation s’emballe, l’anarchie commence à se profiler à l’horizon. Mais contentons-nous pour le moment de voir comment la glue sociale qui tient ensemble ces régions de la Floride qui, maintenant plongées dans le noir, commencent déjà à ressembler à des attractions médiévales.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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