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Dans le vent frais de l’automne

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Publié le 01 septembre 2014
801 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 17 votes, 4,5/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

La nouvelle année commence officiellement en janvier, mais pour moi, et peut-être aussi pour beaucoup d’entre vous, le calendrier se réinitialise à la fin de l’été, alors qu’approche le début d’une autre année scolaire. Alors que la torpeur du mois d’août se dissipe, il est temps de se remettre aux choses sérieuses. Le rythme des pas s’accélère dans la fraîcheur de l’air, les jours se raccourcissent, et une nouvelle urgence accompagne les évènements.

Prenez par exemple la destruction causée par l’EIIL sous une chaleur estivale qui, dans cette région du monde, peut atteindre plus de 40°C en pleine journée. De nombreux Américains éprouveraient des difficultés à pêcher une crevette cocktail dans un bol par une telle chaleur, et ne parlons pas de crapahuter dans le désert avec quinze kilos d’armes et de munitions sur le dos. Les Etats-Unis se sont une fois de plus confortés dans l’idée qu’ils pouvaient contrôler une zone de conflit rien que par les airs. Nous voilà donc en cette fin d’été à nous féliciter les uns les autres pour avoir sauvé le barrage de Mossoul grâce à des drones et des attaques aériennes. Mais c’est maintenant au tour de l’EIIL d’agir, et sa réponse ne sera rien de moins qu’horrifiante.

Le barrage de Mossoul est appelé le « plus dangereux barrage du monde » par le Corps d’ingénieurs de l’armée américaine. Son instabilité est légendaire – il a été bâti par Saddam Hussein sur de la roche soluble, et demande de constantes opérations de maintien. Que se passerait-il si l’EIIL prenait le contrôle les quelques routes qui permettent aux camions de ciment d’y accéder ? Je suppose que nous le saurons d’ici un mois.

Un peu plus à l’est, en Afrique du nord, la Libye est sur le point d’imploser. Les milices islamistes ont pris le contrôle de la vieille capitale, Tripoli, détruit l’aéroport principal et fait sauter une importante infrastructure de stockage de pétrole. Le gouvernement national s’est réfugié à Tobruk, à proximité de la frontière égyptienne. Au sud de Benghazi se trouvent les champs de pétrole libyens, une récompense potentielle pour les efforts des islamistes, si tant est qu’ils parviennent à maintenir leur exploitation, ce qui n’est pas gagné. Les champs de pétrole du pays sont gérés par les sociétés pétrolières européennes Total (France), Eni (Italie) et Repsol (Espagne). Leurs techniciens ont très récemment fui la région. Sous Kadhafi, la Libye produisait 1,6 millions de barils par jour. Sa production actuelle se situe autour de 600.000 barils par jour.

L’Ukraine et la Russie sont dans une impasse. L’Ukraine aimerait pouvoir regagner le contrôle des provinces orientales de Donetsk et Luhansk, où se trouvent encore des infrastructures industrielles datant de l’époque soviétique. Le problème, c’est que l’Ukraine est fauchée. Elle ne peut plus payer son armée. Elle peut tout juste mettre de l’essence dans ses avions et ses chars. Le pays devrait éprouver des difficultés à générer de bonnes récoltes de céréales cette année, avec le peu d’argent et de carburant qui lui reste. Et il devrait bientôt sentir les doigts froids de l’hiver se refermer sur son cou, sans même pouvoir espérer recevoir le gaz et le pétrole russe dont il a toujours dépendu. La Russie de Poutine semble n’avoir désiré rien de plus que la coopération de l’Ukraine dans son Union douanière eurasiatique. Mais les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont mis leur nez dans ses affaires et ont empêché toute coopération entre les deux pays, même si cela n’a servi qu’à mettre l’Ukraine dans une impasse. Le pays a explosé, et il y a peu de chance qu’il soit un jour réunifié. Sa meilleure solution de survie serait de favoriser à nouveau une relation de dépendance avec la Russie – céréales contre gaz et pétrole – mais nous continuons d’empêcher une telle chose. Voilà qui pourrait plus tard être perçu comme la stratégie géopolitique la plus absurde du siècle.

Israël est de plus en plus perçu comme le grand méchant du Proche-Orient. Sa destruction potentielle a poussé ses dirigeants un peu trop loin au fil des années, mais il faut dire que si les missiles cessaient de pleuvoir sur le pays, un dialogue pourrait être établi où il n’a jamais pu l’être auparavant. Un important corps d’opinions internationales continue de penser que de lancer des roquettes sur Israël est une expression légitime de grief politique. Le problème, c’est qu’une telle manifestation de sentiments ressemble de très près à une guerre. Et ses plus grands défenseurs n’ont jamais vraiment essayé de la décrire autrement. Mais les actes de guerre n’attirent que des actes de guerre. Israël continue de démanteler l’infrastructure de commande et de contrôle du Hamas. Nul moyen de mettre fin au conflit sans accepter de cesser d’exister, et ça, comme on le dit à Hollywood, n’est en rien une option.


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Trop d'hyperbole tue l'hyperbole.

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mais beaucoup de poésie chez Kuntsler : "Dans le vent frais de l’automne", c'est un peu proustien et nous rappelle le "A l'ombre des jeunes filles en fleurs".

Je préfère être "à l'ombre des jeunes filles en fleurs"
que "dans le vent frais de l'automne" :
une question de goût...

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mais beaucoup de poésie chez Kuntsler : "Dans le vent frais de l’automne", c'est un peu proustien et nous rappelle le "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". Lire la suite
samideano - 03/09/2014 à 15:42 GMT
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