Perdu au beau milieu d’un
océan de pessimisme, cet article très peu émotionnel écrit par Matthew Klein, bloggeur
pour le FT Alphaville, se demande quel pourcentage de votre portefeuille d’investissements
vous devriez allouer à l’or.
La première partie de
son article se penche sur l’idée que le portefeuille le mieux adapté dépend des
circonstances personnelles de chacun. Par exemple, quelqu’un qui aurait un emploi
stable pourrait se permettre d’avoir un portefeuille plus risqué qu’un
employé occasionnel. Matthew se demande donc si tout le monde fait face à des
risques contre lesquels l’or représente une couverture utile.
Il note que l’or est une
forme de monnaie, de la même manière que les devises papiers, et n’offre
aucun rendement. En revanche, « ce qui le rend intéressant, c’est que
contrairement aux devises, l’or a une corrélation négative avec les taux d’intérêt
réels », ce qui en fait une bonne couverture lorsque les devises
rapportent moins qu’auparavant en termes d’intérêts réels.
Selon Matthew, la
volatilité de l’or suggère un « poids relativement peu important de l’investissement
sur l’or en termes de proportion d’actifs liquides de court terme pour les
portefeuilles neutres (moins de 5%), bien que le poids spécifique de l’investissement
en or soit aussi affecté par la propension de la devise domestique de l’investisseur
à traverser de longues périodes d’intérêts réels négatifs ».
Le Conseil mondial de l’or
a établi plusieurs études du pourcentage optimal d’allocation à l’or, et est
également parvenu à la conclusion que les investisseurs ne devraient posséder
que de modestes quantités d’or (pas plus de 10%). C’est une approche très
différente de la stratégie Harry Browne Portfolio, qui représente une
allocation à l’or de 25% et, du moins en Australie, produit des rendements consistants et
enregistre une faible volatilité (voir le graphique ci-dessous) :
Au vu des rendements
négatifs enregistrés par l’or ces dernières années, il est bon de souligner l’observation
de Matthew Klein selon laquelle les « couvertures n’ont pas
nécessairement des rendements positifs au fil du temps, mais demeurent utiles
parce qu’elles permettent d’équilibrer les gains et pertes du reste du
portefeuille ».
Prenons par exemple la
comparaison des performances de trois portefeuilles d’une somme initiale de
10.000 dollars entre 1972 et 2014, établie grâce à cet outil.
Vous pouvez voir ici que
l’inclusion d’une allocation à l’or de 5% à un portefeuille traditionnel (60%
actions, 40% obligations) permet une hausse des rendements et une réduction
du risque au cours des années les plus difficiles. Le Portefeuille permanent
produit un rendement moyen inférieur, mais réduit également le risque. Pour
ceux qui craignent le risque et ne peuvent pas se permettre de mauvaise année
(comme les retraités qui ne disposent pas de période d’investissement donnée
au cours de laquelle récupérer leurs pertes), ce déclin de performance permet
d’atténuer l’impact des années aux performances les plus faibles.
L’outil que j’ai utilisé
est assez détaillé et comprend un grand nombre d’options. Je vous suggère d’y
entrer plusieurs allocations et périodes. Le seul point négatif est qu’il ne
représente que la balance des portefeuilles sur un an, et serait bien plus
favorable à l’or s’il était disponible en termes de balances mensuelles.
Pour ceux qui ont
récemment évité l’investissement sur l’or comme la peste, ce billet
de 2013 se penche sur l’idée des circonstances personnelles. John
Cochrane nous explique qu’il est nécessaire de « penser à l’or comme une
option put non-monétaire utile en période de calamité sociale, ou de
destruction des systèmes monétaires et financiers ». Critiquer l’or, c’est
refuser le besoin de cette option. Comme l’explique John, il est bon de se
demander pourquoi cette option n’a pas autant de valeur à vos yeux qu’à ceux
des avocats de l’or.