Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en

De sombres perspectives

IMG Auteur
Publié le 19 juillet 2016
709 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 3 votes, 4,7/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Editorial du Jour

J’étais dans les rues de Chicago en 1968, pendant la Convention démocrate. Seuls quelques mois s’étaient écoulés depuis les assassinats de Bobby Kennedy et Martin Luther King. L’établissement, comme nous l’appelions à l’époque, se tenait prêt à nominer le Vice-président Hubert Humphrey, venu du Midwest, qui avait fait ses débuts à Washington en tant qu’adepte d’une politique progressiste mais était désormais perçu par la jeunesse hippie des Etats-Unis comme un escroc et un allié des forces diaboliques responsables de la guerre du Vietnam.

Je n’étais pas exactement un manifestant. J’étais un proto-journaliste, venu sur les lieux pour être témoin d’un évènement historique. J’ai vécu trois journées folles entre Lincoln Park et Grant Park, puis enfin sur Michigan Avenue la nuit de la terrible apothéose d’Humphrey, où la situation a escaladé au point que fusent les nébuliseurs de gaz lacrymogène. Mais rien d’autre ne s’est passé. Personne n’a été tué par la police, et nous sommes tous retournés sur nos campus (mon université de l’Etat de New York me coûtait alors 500 dollars par an, soit dit en passant). Nixon a été le prix de consolation.

A l’époque, assassiner une figure politique était très à la mode. Aujourd’hui, l’assassinat de policiers est plus en vogue. Il est difficile d’imaginer des cibles plus faciles. Là où mijote le trouble, ils se tiennent au premier plan, facilement reconnaissables, dans leurs uniformes. C’est exactement là l’image publiée aujourd’hui sur la Une du The New York Times : une fine ligne bleue, à Cleveland, où se tiendra cette semaine la Convention républicaine chargée de nominer le nouveau deus ex machina, Donald Trump. Très peu de choses peuvent être prédites avec certitude, mais compte tenu des graves évènements de ces dernières semaines, il est difficile de voir comment des échanges de coups de feu pourront être évités à la Convention républicaine de 2016.

Peut-être la police décidera-t-elle simplement de rester cloîtrée et de ne pas s’exposer comme cible potentielle. Mais elle ne ferait jamais une chose pareille. Les chefs d’Etat de l’Ohio parlent de suspendre le droit de porter une arme à feu pendant la durée de l’évènement. Voilà qui serait mieux que d’avoir à faire face à des groupes armés brandissant des fusils automatiques. Mais même si cette loi était suspendue, il n’est pas difficile d’imaginer des gens transporter des armes dans un étui de guitare ou un sac à dos. La boîte de Pandore du meurtre ne fait tout juste que de s’ouvrir.

Peut-être est-il temps pour notre premier Président Noir, M. Obama, de s’adresser à la population Noire et de lui expliquer que sa haine de la police n’est pas fondée, dirons-nous, qu’Alton Sterling n’était pas un citoyen innocent mais un criminel condamné armé d’un pistolet, que nous ne savons toujours pas ce que faisait Philando Castile quand il a été abattu dans sa voiture ; mais aussi de secoueer la poussière de l’affaire Michael Brown (assassiné à Ferguson), ou encore de l’incident Tamir Rice (et son pistolet en plastique) et de toutes les autres situations ambigües de ces dernières années qui font que les relations raciales sont aujourd’hui en crise.

La situation commence aujourd’hui à ressembler à une guerre raciale. Les chefs politiques et d’opinion ont pour le moment manqué d’établir une pourtant nécessaire « conversation sur la question raciale ». Il semblerait qu’elle soit un sujet trop douloureux. Les prétendus sont devenus ridicules – Hillary Clinton est récemment allée jusqu’à dire que les « Blancs devraient reconnaître l’étendue de leur privilège », et nous demander de nous « unir ».

L’Amérique, Noire comme Blanche (et notamment libérale) devrait se demander pourquoi nous avons promu l’idée que les Noirs n’ont pas besoin de s’assimiler à la culture commune (ou ce qu’il en reste). C’est ce que fait le culte absurde de la diversité, et l’idée plus bête encore selon laquelle une « inclusion » est nécessaire pour ceux qui choisissent de ne pas être inclus à la culture commune. Les dommages causés par ces cinquante dernières années de tabous sont désormais évidents. Mais les émotions portent les deux camps au-delà de la remise en question. Peut-être un dialogue sur la question raciale aura-t-il lieu après une grande convulsion, quand les gens en auront enfin assez de ce qu’aura semé la malhonnêteté.

 

Données et statistiques pour les pays mentionnés : Etats-unis | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Etats-unis | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :4,7 (3 votes)
>> Article suivant
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
Voir son site webS'abonner à ses offres
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX