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Cours Or & Argent

Diamant célèbre: le Wittelsbach

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Extrait des Archives : publié le 24 décembre 2012
1644 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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photo © Ernst A. Heiniger

 


N’est-il pas excitant de tomber nez-à-nez avec des informations telles que ‘toute trace a été perdue’ ou encore ‘localisation inconnue’ en faisant des recherches sur un diamant célèbre ? D’autant plus lorsqu’on se souvient également d’un article intitulé ‘diamant rare retrouvé’ paru en 1962. Le diamant dont je fais ici mention est le Wittelsbach, un diamant très rare de couleur bleu foncé et dont la réapparition soudaine, même après plusieurs décennies, a fait sensation.

 

Le Wittelsbach est un diamant de 35,56 carats de 24,40mm de diamètre et 8,29mm de profondeur (son diamètre correspond à sa longueur, et le diamant étant quelque peu ovale, sa largeur mesure quelques millimètres de moins). Il est pur, mis à part quelques rayures superficielles, et dispose de 82 facettes taillée de manière peu conventionnelle – ses facettes en étoile sont divisées verticalement et son pavillon présente 16 facettes en aiguille, arrangées en paires et pointant vers l’extérieur.

 

Les plus anciennes informations dont nous disposions au sujet du Wittesbach remontent à la fin du XVIIe siècle. Une chose est certaine : le diamant est d’origine Indienne. Il a également été suggéré que ce diamant de couleur si rare ait été taillé dans le fameux French Blue Diamond, une pierre précieuse de 112,5 anciens carats, que Tavernier a acheté en Inde avant de le vendre au roi Louis XIV. Le diamant principal ayant été taillé dans le French Blue Diamond est le Hope, d’un poids de 45,52 carats. Sachant cela, nous pouvons déduire qu’il est impossible que le Wittelsbach provienne de la même pierre. L’autre possibilité serait que le French Blue Diamond ait préalablement été divisé en deux avant que Tavernier ne l’achète, ce qui n’est que peu probable. En revanche, il serait sans aucun doute très intéressant de déterminer si les propriétés physiques du Wittelsbach sont similaires à celles de la pierre Hope.

 

L’histoire du Wittelsbach a été sans incident. Il a été transmis d’un propriétaire royal à un autre. Le diamant faisait partie du cadeau fait par le roi Philippe IV d’Espagne à sa fille Marie-Thérèse lors de son mariage en 1664, à l’âge de 15 ans, avec l’empereur Léopold d’Autriche (toute trace antérieure du diamant a été détruite à Madrid lors de la guerre civile Espagnole de 1936-39). Le père de la mariée a demandé à son trésorier de composer un cadeau à partir de pierres précieuses provenant d’Inde et du Portugal. Le diamant bleu fut inclus dans cette sélection. Malheureusement, le mariage entre l’Empereur et Marie-Thérèse ne dura pas, puisqu’elle mourut prématurément en 1675. Ses joyaux furent transmis à son mari et mentionnés dans un document écrit datant du 23 mars 1673 :

 

‘Ornement en diamant consistant d’une broche sertie en son centre d’un gros diamant bleu et de broches serties de rubis’.

 

L’Empereur offrit plus tard ces joyaux à sa troisième épouse, Eléonore de Neubourg, fille du comte palatin de Neubourg. Elle vécut plus longtemps que son mari et mourut en 1720. Avant sa mort, elle s’est arrangée pour que le Wittelsbach soit légué à la plus jeune de ses petites-filles, l’archiduchesse Marie-Amélie, fille de l’empereur Joseph Ier.

 

En 1717, l’archiduchesse fit la connaissance de l’homme qu’elle était destinée à épouser, le prince Charles-Albert, héritier de la couronne de Bavière. Né à Bruxelles en 1697, il grandit et fut instruit en Autriche. Leur mariage, en 1722, marqua un important changement dans l’histoire du diamant bleu. Il devint ainsi ‘diamant de famille’ de la maison de Bavière, les Wittelsbach. Il en demeura ainsi jusqu’à l’abdication du dernier roi en 1918. Le diamant était la pièce centrale de la dot de Marie-Amélie et fut décrit comme un ‘diamant bleu cerclé de petits brillants’. Il fut évalué à 240.000 florins, ce qui présente bien la valeur attachée à ce diamant par rapport aux autres objets figurant dans les inventaires royaux de l’époque.

 



Vous pouvez apercevoir en haut une réplique du Wittelsbach. Le diamant au centre du pendentif est décrit comme étant de couleur brun-rosé.

Dans le livre de Lawrence CapelandDiamondsFamous, Notable and Unique’, nous pouvons trouver une photographie de la parure sertie du véritable Wittelsbach.

 



Zoom de la partie supérieure de la parure. La pierre bleue est très certainement faite de verre.

Le diamant original a été retiré avant d’être serti sur une broche Harry Winston entouré de diamants blancs taillés en forme de poire.

 

Très peu de temps après le mariage du prince avec l’archiduchesse, son père Maximilien-Emmanuel de Bavière se trouva en grande difficulté financière. En tant que chef de la famille royale, il était responsable du bien-être de ses membres, ce qui signifiait également qu’il avait le droit d’agir en leur nom. Il emprunta de l’argent à un banquier du nom d’Oppenheim et utilisa le Wittelsbach comme gage. Les diamants furent rachetés quatre ans plus tard pour 543.781 florins. Maximilien-Emmanuel mourut peu de temps avant cela, et ce fut le devoir de ses successeurs que de couvrir cette somme. Il laissa sa famille dans un état de pauvreté totale et le rachat du Wittelsbach fit passer son déficit à 4 millions de florins.

 

Le nouvel électeur de Bavière, Charles-Albert, éprouvait une grande affection pour le diamant. Tout au long de sa vie, il fit modifier la parure sur laquelle il était serti afin de la rendre toujours plus belle. Son successeur, Maximilien III ordonna que le Wittelsbach soit serti sur une nouvelle parure par un bijoutier de Munich. Il fut ainsi serti au centre de brillants cerclés de brillants plus larges (voir la photo ci-dessus). Un total de 700 brillants fut utilisé pour la fabrication de cette parure.

 

Le dernier roi de Bavière à porter le diamant fut Louis III, qui régna jusqu’à ce que l’Allemagne devienne une république en 1918. Après son abdication, il se retira en Hongrie et mourut en 1921. Son inhumation dans la crypte de la Frauenkirche à Munich marqua la dernière apparition du Wittelsbach aux côtés d’un monarque.

 

Après la première guerre mondiale, la Bavière devint une république et les possessions de la maison des Wittelsbach furent placées sous le contrôle d’un fond de péréquation. Les membres de la famille royale reçurent une indemnité qui perdit rapidement toute sa valeur au cours de l’inflation qui s’en suivit. Et puisque la législation de l’époque ne permettait pas la conversion de propriétés terrestres en monnaie, les membres de la famille royale sombrèrent dans la pauvreté. En 1931, l’Etat ordonna la vente du Wittelsbach en vue d’alléger les difficultés pesant sur les épaules des descendants du dernier roi.

 



Le Wittelsbach et sa taille inhabituelle. Les huit facettes intérieures du pavillon sont en réalité

un saphir attaché à la pierre qui serve à cacher la culasse et à accentuer la couleur du diamant.

 

L’établissement Christie’s, à Londres, eut l’honneur d’abriter la vente aux enchères du diamant. En novembre 1931, l’établissement annonça qu’elle tiendrait le mois suivant une vente aux enchères, et que parmi les objets en vente figurerait un ‘très célèbre diamant bleu’. L’intérêt du public fut remarquable. La vente aux enchères comprit 30 lots et dura plus de deux heures. Le diamant bleu faisait partie du lot numéro 1. Son enchère commença à 3000 livres et l’achat fut établi à 5400 livres. Bien que l’acheteur du diamant, un certain ‘Thorp’, ait été nommé, le public eut l’impression que le Wittelsbach ne fut jamais réellement vendu. Un ‘brillant oblong de couleur cannelle’ fut également mis en vente pour 1500 livres, qui pourrait être le diamant brun-rosé mentionné plus haut et qui sertissait autrefois la parure de Maximilien III.

 

C’est alors que le mystère autour de l’endroit où se trouve le Wittelsbach commence réellement. Peu importe ce qu’a pu ressentir le public à Christie’s en décembre 1931, ce qui est certain, c’est que le diamant ne retourna jamais à Munich. A sa place fut exposé aux regards des visiteurs un morceau de verre taillé sans aucune valeur. Selon les rumeurs, la pièce aurait été vendue illégalement en 1932 par un bijoutier de Munich avant de faire sa réapparition en Hollande. Plus tard, des recherches révélèrent que le Wittelsbach avait été vendu en Belgique en 1951 avant de changer à nouveau de mains en 1955. Trois ans plus tard, des millions de visiteurs se rendirent à Bruxelles pour apprécier l’Exposition Universelle, lors de laquelle fut exposé un très gros diamant bleu. Mais personne ne sembla se rendre compte qu’il s’agissait en réalité d’un diamant disparu – le Wittelsbach.

 

Le crédit pour avoir retrouvé la trace du Wittelsbach doit être attribué à Joseph Komkommer, un important personnage de l’industrie diamantaire Belge et quatrième descendant d’une famille de spécialistes des diamants. 

 

En janvier 1962, Mr. Komkommer a reçu un appel téléphonique d’une personne qui lui a demandé d’observer un diamant taillé à la mode Old Mine et de lui donner son avis quant à une éventuelle retaille. Lorsqu’il reçut le paquet, Komkommer reconnut l’un des diamants les plus rares et les plus précieux qui soient. Il reconnut immédiatement la valeur historique du diamant et décida qu’il serait sacrilège que de le retailler. Avec l’assistance de son fils, Jacques Komkommer, il identifia le diamant comme étant le diamant disparu qui appartenait autrefois à la maison des Wittelsbach. Il forma ensuite un consortium d’acheteurs de diamants qui acheta le diamant pour une somme de 180.000 livres. Le Wittelsbach fut acheté par un collectionneur privé en 1964.

 

Le 10 décembre 2008, le diamant fut mis aux enchères par l’établissement Christie’s, à Londres, et vendu pour 16,4 millions de livres à un bijoutier Londonien du nom de Laurence Graff. Il s’agit de la plus importante somme jamais obtenue pour la vente aux enchères d’un diamant. Le record précédent était attribué au diamant Star of the Season.

 

Sources: Famous Diamonds par Ian Balfour, Traditional Jewelry of India par Oppi Untracht, Diamonds - Famous, Notable and Unique par Lawrence Copeland.

 

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