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Heure d’hiver : entre surréalisme, inefficacité et danger

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Publié le 08 novembre 2011
808 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 9 votes, 3,7/5 ) , 6 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Une fois de plus, nous venons de « passer à l’heure d’hiver ». Un passage qui marque le retour à la réalité : en reculant nos montres d’une heure, nous avons rattrapé le décalage introduit volontairement en mars entre l’heure officielle et l’heure solaire. Ces sempiternels changements sont non seulement inutiles : ils sont même carrément néfastes.


Introduite, puis supprimée plusieurs fois au cours du siècle dernier par différents pays dont la France, l’heure d’été a gagné ses galons au cours des années 70. En 1973, le premier choc pétrolier entraîne une augmentation drastique du coût de l’énergie. À l’époque, en effet, le pétrole est la principale source d’énergie dans les pays développés. Gouvernements, entreprises et particuliers prennent conscience du risque que leur fait courir cette dépendance vis-à-vis d’un produit dont les principaux exportateurs, réunis en cartel, peuvent manipuler le prix par des augmentations ou réductions concertées de la production. Les pays occidentaux se lancent alors dans une double quête :


-          réduire la prépondérance du pétrole dans les sources d’énergie, et notamment la production d’électricité ;

-          réduire la consommation d’énergie.


Des économies ?


Parmi les stratégies proposées pour économiser l’énergie, le passage à l’heure d’été fait alors un tabac. L’idée est simpl(ist)e : en retardant nos montres d’une heure en été, nous bénéficions d’une heure de clarté supplémentaire le soir, tout en ne rognant pas sur les heures de clarté du matin, puisque la plupart des gens ne voient guère de différence, que le lever de soleil soit à six heures ou à sept heures du matin. Soit dit en passant, il s’y ajoute un objectif « sanitaire ». À l’époque, ce changement est également censé « favoriser la pratique de loisirs d’extérieurs ». Merci, Big Brother.


Focalisé uniquement sur l’éclairage


L’enfer, comme toujours, est pavé de bonnes intentions. La planification n’est pas une science exacte. Elle ne peut prendre en compte toutes les conséquences d’une décision gouvernementale, car notre monde est trop complexe.  C’est ce que l’économiste Friedrich Hayek appelait la « présomption fatale ». Ici, c’est même pire : les gouvernements sont restés focalisés sur une seule conséquence, étiquetée « souhaitable », du changement d’heure :  les économies d’éclairage. Très tôt, les critiques pleuvront, mais sans changer la détermination des gouvernements. La réalité des chiffres ne les émeut d’ailleurs guère plus : dans un rapport daté de novembre 2007, la Commission européenne reconnaît explicitement que « L'heure d'été contribue à une économie d'énergie du fait qu'on utilise moins d'électricité pour la lumière le soir car il fait plus clair. Toutefois, de ces économies il faut déduire la consommation accrue d’énergie due au chauffage le matin au moment du changement horaire et la consommation de carburant supplémentaire engendrée par l’augmentation possible du trafic le soir quand il fait plus clair. Aussi les économies effectivement réalisées sont-elles difficiles à déterminer, et, en tout cas, relativement limitées. » Cela n’empêche bien sûr nullement la Commission de proposer la prolongation de la mesure, car «  outre le fait qu'elle favorise la pratique de toutes sortes de loisir le soir et qu'elle génère quelques économies d'énergie, il y a peu d'impacts de l'heure d'été et le régime actuel ne constitue pas un sujet de préoccupation dans les Etats membres de l'UE. »


Accidents de travail en hausse


Débarrassée du jargon politicien, cette conclusion devient: « l’objectif poursuivi n’est pas atteint, mais maintenons quand même le système. Après tout, plus personne ne s’en émeut et en plus les gens pourront faire du tennis plus tard le soir. »


L’arrogance politicienne prêterait presque à sourire. Malheureusement, des vies sont en jeu. Assez curieusement, il faudra attendre 2009, soit près de 40 ans, pour que la communauté scientifique s’intéresse aux « dommages collatéraux » de l’heure d’hiver. En 2009, le très sérieux « Journal of Applied Psychology » publie une étude intitulée (je traduis) : « Le passage à l’heure d’été diminue le temps de sommeil et augmente les accidents sur le lieu de travail. » Ses conclusions sont sans appel : « Le lundi qui suit directement le passage à l’heure d’hiver, les travailleurs subissent plus d’accidents de travail qui causent des blessures plus sérieuses. »


La cause ? L’état de confusion et la diminution d’attention induits par l’adaptation des cycles circadiens, et en particulier le manque de sommeil. Difficile en effet de « forcer » son organisme à avoir sommeil une heure plus tôt. Résultat : dans la nuit qui suit le passage à l’heure d’été, les travailleurs dorment ainsi 40 minutes de moins. L’ajustement à l’heure d’hiver, qui permet un gain de sommeil, ne semble poser aucun problème, mais n’entraîne aucun bénéfice particulier.


Non seulement le passage à l’heure d’été est une absurdité qui ne génère aucune économie quantifiable, mais en outre ses effets néfastes sont prouvés. Qu’attendent exactement nos gouvernements pour en tirer les conclusions qui s’imposent ?

 

 

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Frédéric Wauters est journaliste économique indépendant et professeur de sciences commerciales et de communication à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles. Entrepreneur (www.ex-abrupto.be), il est également essayiste et vient de publier, avec son confrère Ludovic Delory, d'un ouvrage intitulé "Retraites Plombées: comment l'Etat vole votre avenir" (plus de détails sur www.retraites-plombees.be).
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l' heure d' hiver, j' appelle cela l' "heure des fonctionnaires" : les administrations cadrent ainsi leurs horaires sur la lumière solaire et alors que toute la population se retrouve tous les jours dans le noir une heure trop tôt :
c' est tout bénéfice pour l' Etat :
- l' appareil d' Etat réalise ainsi des économies d' électricité très substantielles
- et l' essentiel de la population qui vit éveillée entre 8 heures et 22 heures doit donc consommer plus d' électricité pour s' éclairer le soir ( = factures + rentrées fiscales via les taxes )
c' est donc doublement rentable pour l' Etat ; ainsi, les petits hommes gris sont contents et qu' importe si le "français moyen" déphasé et déprimé de se retrouver dans le noir dès 17 heures 30, se retrouve avec des factures EDF très majorées !
ce qui est adorable aussi, c' est de contribuer au "service publique d' électricité" ( un vol supplémentaire pour financer les permanents syndicaux cégétistes, les centrales syndicales d' E.D.F., leur système de retraite dit "spéciaux" et leur services sociaux )
et, n' est-ce pas merveilleux aussi ? : ces contribution sont soumises à T.V.A. ( c' est-à-dire qu' on paye donc un impôt sur un autre impôt !! )
remarquer l' Etat aurait tort de se gêner puisque comme disait le grand Charles, les français sont des veaux.
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Sans oublier qu'afin d'économiser l'énergie les écolos ont décidé d'éteindre la lumière au bout du tunnel
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si tu circules dans un tunnel sans allumer tes propres phares, tu peux blâmer qui tu veux que ...
(je suis pas EELV/assimilés. On pourrait faire autant dans le troll en disant que l'UMP a privatisé le tunnel ou que les socialo ont offert les ampoules à leurs riches amis)
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Avec une majorité de la population se levant entre 6h et 7h et se couchant entre 22h et 23h, le milieu de journée se situe aux environs de 14h-15h. Nous devrions donc rester à GMT+2 toute l'année, voire passer carrément en GMT+3.
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Le changement de notre mode d'éclairage (ampoule faible consommation) a réduit de manière plus efficace l'énergie consommée que le changement d'heure été/hiver.
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L'homme n'a pas changé depuis l'aube des temps : il aura toujours l'orgueil de croire qu'il peut dicter sa volonté au soleil
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Dernier commentaire publié pour cet article
l' heure d' hiver, j' appelle cela l' "heure des fonctionnaires" : les administrations cadrent ainsi leurs horaires sur la lumière solaire et alors que toute la population se retrouve tous les jours dans le noir une heure trop tôt : c' est tout bénéfice  Lire la suite
fredbob - 22/12/2011 à 11:11 GMT
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