C’est une étude très sérieuse puisque c’est l’OIT soit l’organisation
internationale du travail qui le dit !
À peine 10 pour cent des travailleurs perçoivent près de la moitié des
rémunérations mondiales…
Une étude de l’OIT livre les premières estimations de la distribution du
revenu du travail et montre que les inégalités salariales demeurent un
phénomène répandu dans le monde du travail. Ces constats se fondent sur une
nouvelle base de données qui intègre des données nationales, régionales et
mondiales…
Je ne vous poserai pas la question qui fâche, mais est-ce illogique qu’il
y ait des disparités ?
Entre celui qui travaille et celui qui ne travaille pas ? Celui qui
épargne et celui qui dépense tout ? Celui qui est prévoyant et celui qui est
inconséquent ?
Au bout du compte et de 30 ou 40 années de vie, il est évident que les
différences sont considérables entre deux frères qui auront reçu sensiblement
les mêmes talents génétiques, éducatifs, et le même « héritage ».
Il est donc de bon ton d’hurler à l’égalité, et de s’offusquer des
inégalités, pourtant les inégalités sont essentielles. Un égalitarisme total,
c’est un fascisme comme les autres, et ni plus ni moins qu’un communisme à
ses pires heures. L’égalité totale c’est la négation des différences.
L’inégalité n’est pas choquante, ce qui est choquant, c’est certaines
inéquités, certaines injustices, certaines dérives.
Le problème n’est pas que 10% des travailleurs touchent 50% des revenus,
mais que l’on mette en place un système où l’on organise la concurrence de
tous contre chacun, car c’est cela que permet la mondialisation sans entrave
qui est la nôtre.
Parler d’égalité dans ce monde, c’est comme parler de sobriété à un
alcoolique accoudé au comptoir tant que l’on ne veut pas remettre en cause le
fonctionnement même de notre système qui organise tous les dumpings!
— GENÈVE (OIT Infos) —
Dix pour cent des travailleurs perçoivent 48,9 pour cent du total des
rémunérations mondiales, tandis que les 50 pour cent de travailleurs les
moins bien rémunérés n’en touchent que 6,4 pour cent, révèle une nouvelle
série de données de l’OIT.
Qui plus est, les 20 pour cent de travailleurs qui ont les plus faibles
revenus – environ 650 millions de travailleurs – gagnent moins d’un pour cent
des revenus du travail à l’échelle mondiale, un chiffre quasiment inchangé en
13 ans.
Ces nouvelles données montrent que les inégalités globales des revenus du
travail à l’échelle mondiale ont reculé depuis 2004. Cependant, ce n’est pas
dû à une réduction des inégalités au sein des pays –au niveau national, les
inégalités salariales continuent même d’augmenter. Ce recul s’explique plutôt
par la prospérité grandissante dans les vastes économies émergentes, à savoir
la Chine et l’Inde. De manière générale, on constate que les inégalités de
revenu demeurent généralisées dans le monde du travail.
Le Labour Income Share and Distribution dataset (Fichier de données
relatives à la part du revenu allouée au travail et sa répartition), élaboré
par le Département de statistique de l’OIT, contient des données en
provenance de 189 pays, extraites de la plus vaste collection de données
harmonisées issues d’enquêtes sur la main-d’œuvre. Elle propose deux nouveaux
indicateurs pour évaluer les grandes tendances à l’œuvre dans le monde du
travail, aux niveaux national, régional et mondial. Le premier indicateur
fournit, pour la première fois, des chiffres comparables à l’échelle
internationale de la part du PIB qui revient aux travailleurs – plutôt qu’au
capital – par l’intermédiaire des salaires et des gains. Le second
s’intéresse à la manière dont les revenus du travail sont distribués.
Le rapport constate qu’à l’échelle mondiale la part du revenu national
allouée aux travailleurs diminue, passant de 53,7 pour cent en 2004 à 51,4
pour cent en 2017.
“Les données montrent qu’en termes relatifs les augmentations des plus hauts
revenus du travail s’accompagnent de pertes pour tous les autres, les
travailleurs de la classe moyenne et ceux qui touchent les plus bas salaires
voyant leur part de revenu reculer.»
Steven Kapsos, chef de l’Unité de la production et de l’analyse des
données de l’OIT
Si l’on s’intéresse à la distribution du salaire moyen dans les pays, on
constate que la part allant à la classe moyenne (les 60 pour cent des
travailleurs du milieu de la distribution) a reculé entre 2004 et 2017,
passant de 44,8 pour cent à 43 pour cent. Dans le même temps, la part gagnée
par les 20 pour cent des personnes les mieux rémunérées a augmenté, passant
de 51,3 pour cent à 53,5 pour cent. Les pays dans lesquels ces hauts salaires
ont vu leur part dans les salaires nationaux augmenter d’au moins un point de
pourcentage sont l’Allemagne, l’Indonésie, l’Italie, la Pakistan, le
Royaume-Uni et les Etats-Unis.
«Les données montrent qu’en termes relatifs les augmentations des plus
hauts revenus du travail s’accompagnent de pertes pour tous les autres, les
travailleurs de la classe moyenne et ceux qui touchent les plus bas salaires
voyant leur part de revenu reculer», déclare Steven Kapsos, chef de l’Unité
de la production et de l’analyse des données de l’OIT. «Toutefois, quand la
part des revenus du travail des travailleurs à revenu faible ou moyen
augmente, les gains ont tendance à être largement répartis, au bénéfice de
tous les travailleurs, à l’exception des hauts salaires.»
Les pays pauvres ont tendance à afficher des niveaux d’inégalité de
rémunération beaucoup plus élevés, ce qui exacerbe les difficultés des
populations vulnérables. En Afrique subsaharienne, les 50 pour cent de travailleurs
du bas de l’échelle gagnent seulement 3,3 pour cent des revenus du travail,
alors que dans l’Union européenne le même groupe reçoit 22,9 pour cent du
revenu total versé aux travailleurs.
Roger Gomis, économiste au Département de statistique de l’OIT, observe:
«La majorité des travailleurs dans le monde souffre d’une rémunération
étonnamment basse et pour beaucoup d’entre eux avoir un emploi ne veut pas
dire gagner suffisamment pour vivre. A l’échelle mondiale, le salaire moyen
des travailleurs de la moitié inférieure de la distribution des revenus n’est
que de 198 dollars par mois et les 10 pour cent les plus pauvres devraient
travailler plus de trois siècles pour gagner la même chose que les 10 pour
cent les plus riches en un an.»
La publication de cette nouvelle série de données fait suite à une
recommandation figurant dans le rapport de la Commission mondiale sur
l’avenir du travail de l’OIT , qui soulignait la nécessité de créer de
nouveaux indicateurs pour mesurer de manière plus précise les progrès en
matière de bien-être, de durabilité environnementale, d’égalité et adopter
une approche du développement centrée sur l’humain. Les nouvelles données
seront utilisées pour suivre la progression vers la réalisation des Objectifs
de développement durable (ODD) des Nations Unies .
Tags: égalité de rémunération, inégalités, répartition du revenu,
statistiques du travail, enquête sur la main-d’oeuvre, bases de données
Source Organisation Internationale du Travail OIT ici