Wallace, Idaho -Les
observateurs du marché de l’argent pourraient être en passe de faire
l’expérience de quelques années bien ennuyeuses à mesure que la demande et le
support de l’or du pauvre se consolideront.
C'est là l'opinion du très
respecté sinon quelque peu baissier CMP Group, dont l’un des fondateurs, Jeff
Christian, s’est prouvé au cours de ces dernières décennies être une source
fiable d’information de marché.
Le rapport de 208 pages de
CPM, intitulé Silver Long-Term
Outlook 2013, se repose sur les tendances de marché et les données relatives
à l’offre et à la consommation d’argent depuis les années 1950 et tente de
nous offrir un aperçu du marché jusqu’en 2022. Il semblerait que nous soyons
entrés dans une phase de stabilisation au milieu de cette deuxième décennie
de marché haussier, chose qui n’est pas peu caractéristique des marchés
haussiers de ce type.
La première décennie de ce
marché haussier a été pour le moins joyeuse, et a vu le prix de l’argent
augmenter de 23,2% par an entre 2002 et 2011. Peu de temps avant 2011, j’ai
perdu un pari à 100 dollars que l’argent atteindrait 50 dollars avant la fin
de l’année – un pari que selon Jeff Christian je n’aurai jamais dû faire.
Je n’étais pas loin de gagner
mon pari, mais en 2012, le marché de l’argent a entamé une descente et a
perdu 11,7% pour passer à 31,17 dollars par once. L’année 2013 a été bien
plus catastrophique, avec une moyenne de prix jusqu’en septembre 20%
inférieure à celle de l’année passée.
‘Cette tendance à la baisse
devrait persister sur le moyen terme et les prix devraient se consolider
jusqu’en 2016’, expliquait Christian.
D’ici là, de l’eau aura coulé
sous les ponts, les investisseurs auront perdu tout leur intérêt pour
l’argent, et il sera temps d’intégrer le marché à pieds joints. ‘Les prix
devraient atteindre de nouveaux records nominaux vers la fin de la période de
projection de dix ans, soutenus par un renouveau de l’intérêt des investisseurs
pour le marché de l’argent et une hausse de la demande industrielle’.
La raison pour laquelle le
prix de l’argent est passé de 4,95 dollars en 2000 à son niveau actuel est
principalement liée à la demande en investissement, qui s’est récemment
tarie. Les investisseurs ont ajouté plus d’argent – 170 millions d’onces – à
leurs inventaires en 2012 qu’au cours de n’importe quelle autre année depuis
1980.
Une majeure partie de cette
accumulation a été liée à une chasse aux bonnes affaires parce que les investisseurs
pensaient pour beaucoup que le prix de l’argent atteindrait à nouveau son
record de 2011. En 2013, alors que le prix de l’argent a continué de chuter,
une grande partie des investisseurs ont révisé leur position. Bon nombre
d’entre eux ont vendu une partie de leur métal physique.
‘Certains investisseurs
continuent de croire que les prix actuels représentent une opportunité
d’achat. Bien que la demande en investissement devraient pouvoir rester
positive au cours de ces dix prochaines années, une baisse de la demande
devrait venir peser sur le prix de l’argent sur le moyen terme’.
Avec un prix de l'argent en
baisse (par rapport à l’inflation) sur ces trois prochaines années, nous
pouvons nous attendre à un renouveau de la demande en bijoux et en argenterie
que la hausse de prix de l’argent a laissé hors de la portée de beaucoup. Du
nouvel argent intègrera les marchés plus lentement au vu de l’environnement
hostile au financement de nouveaux projets d’exploration.
‘La difficulté accrue de lever
des fonds pour développer de nouveaux projets devrait étendre la date de
maturité de nombreux projets. La faiblesse de la croissance de l’offre
attendue sur le moyen terme devrait supporter le prix de l’argent malgré la
perte d’intérêt des investisseurs pour ce marché.
En 2016, les investisseurs
devraient adopter une attitude plus positive à mesure que les conditions
économiques s’amélioreront.
‘Les investisseurs devraient
acheter plus alors que se développera la demande industrielle pour le métal.
Dans un tel scénario, le prix de l’argent pourrait atteindre de nouveaux
records sous dix ans’, conclue le rapport.
C’est toujours la même
histoire. D’ici trois ans, quand plus personne ne voudra avoir quoi que ce
soit à faire avec l’argent, ceux qui entreront sur ce marché à ce moment pourront
s’attendre à une poussée à la hausse.