On le désigne comme l’or du pauvre mais l’argent métal reste quand même
dans la famille des métaux précieux. C’était récemment une monnaie qui
s’échangeait dans la vie courante. C’est encore dans de nombreux pays le
support pour des pièces à cours légal. C’est une opportunité
d’investissement, surtout en cette fin 2018.
On a beaucoup parlé d’or après la crise des
subprimes. Effectivement en 2010/2011, l’or joue à fond son rôle de
valeur refuge. L’once de métal jaune atteint les 1900 dollars quand
aujourd’hui, elle stagne aux alentours de 1220 dollars. Entre “la crise” et
l’économie “à la boucle d’or” (celle qui va plutôt bien), il y a une
différence de 35%. Regardons maintenant l’historique des cours de l’once
d’argent. En 2011, le plus haut est à quasiment 49$. Aujourd’hui, la même
masse de métal vaut 14,60 $. On est donc face à une différence de 70% ! On peut
donc conclure que le potentiel d’augmentation de l’argent en cas de crise est
quasiment deux fois plus important que celui de l’or !
Pourquoi l’argent n’est pas considéré comme une valeur refuge ?
C’est culturel bien sûr. Son prix assez faible fait qu’il est difficile
d’amasser et surtout de stocker une fortune en argent. C’est anecdotique mais
c’est une réalité.
Puis, le cours de l’argent est bien plus réactif que celui de l’or. Il
part fortement à la hausse en cas de crise comme en 2010 mais il peut aussi
fortement chuter quand la situation économique est stabilisée.
Aujourd’hui le rapport entre les cours de l’or et l’argent est de 1 pour
80 ! Il est en général de 1 pour 30 voire moins. Donc la différence entre les
deux cours est anormale en ce moment, en la défaveur de l’argent.
C’est un investissement pour initiés. Pour des personnes qui savent saisir
les opportunités quand l’argent est “à la casse” et qui savent vendre quand
il est au plus haut. A l’inverse du placement de sécurité en or qui permet de
lisser les soubresauts des économies.
Le cours de l’argent pourrait donc remonter ?
Evidemment, nous ne sommes pas madame Irma et nous n’allons pas faire des
“prédictions” en lisant dans une boule de cristal.
Prenons les faits. L’argent est utilisé à 50% dans l’industrie.
En ce moment, l’industrie va bien, notamment aux Etats-Unis. Cela se traduit,
selon les chiffres de 2017 du Silver Institut par une forte remontée de la
demande en argent dans ce secteur, notamment dans l’électricité,
l’électronique mais aussi dans le photovoltaïque qui atteint son plus haut
depuis pratiquement 10 ans.
Evidemment comme pour l’or, la demande en lingots et pièces est plutôt
basse en 2017 mais on sait que les courbes se sont inversées en 2018 pour le
métal jaune, on peut donc imaginer que le même phénomène existe pour son
cousin blanc. D’ailleurs les ETF (l’argent papier) ne faisaient plus recette
à la fin de l’année 2017. Voici pour la demande.
L’offre de son côté a fortement diminué. En effet, avec un cours de l’once
à 15 $ environ, les coûts d’extraction et de raffinage du minerai sont bien
trop importants. Les industriels n’ont aucun intérêt à mobiliser des
moyens pour un prix si faible. Ils préfèrent se concentrer sur
d’autres matières qui en général sont aussi présentes sur les lieux de
production.
Donc si on a une demande qui se maintient et une offre qui
diminue, la loi de base de l’économie de l’offre et de la demande devrait
mécaniquement provoquer une hausse des cours.
Des pièces à cours légal
Les
pièces en argent ne sont bien sûr plus utilisées pour les achats courants
mais en revanche, tous les pays en frappent encore. Ainsi, Zanzibar et
Gibraltar ont créé récemment des pièces en argent (Vera Silver) que l’on peut
s’offrir pour une 20aine d’euros en ce début de mois novembre 2018.
Parce qu’évidemment avec un cours de l’argent au plancher, la plupart des
pièces disponibles sont accessibles pour quelques dizaines d’euros. C’est
évidemment plus facile de constituer une petite réserve avec un budget
raisonnable. Puisqu’on vous dit que c’est l’or du pauvre !
En savoir plus :
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Le
World Silver Survey 2018 au format pdf (sur la base de chiffre de 2017)
Le rapport 2018 de l’Agence
Nationale du minerai Américaine (chiffres 2017)