Wood MacKenzie
s’attend à voir grimper le prix du cuivre.
« Au cours de ces dix
dernières années, le taux de croissance annuel de la demande chinoise en
cuivre a été de 13%. Le taux de croissance annuel de la demande chinoise au
cours de ces cinq prochaines années devrait être de 5%. Au cours de ces dix
dernières années, la consommation annuelle moyenne de cuivre a été de 600.000
tonnes, et devrait bientôt tomber à 500.000 tonnes » - Northern Miner
Rio
Tinto
Une mise à jour du Thomson
Reuters GFMS 2014 Copper Survey, publiée au mois d’octobre, s’attend à voir
la demande en cuivre augmenter de 859.000 tonnes en 2014.
Voici un extrait de
l’interview de Julian Kettle, directeur de la
recherche en métaux précieux chez Wood Mackenzie, à Londres :
« Le cuivre a
toujours été le plus intéressant des métaux, et le problème du cuivre, c’est
que nous rencontrons constamment des perturbations sérieuses de
l’approvisionnement. Les perturbations minières varient généralement entre 3
et 8% de l’offre globale de cuivre, mais elles devraient cette année s’élever
à 5 voire 5,5%. Cette année, 1 million de tonnes de cuivre seront retirées du
marché.
TNM : Pourquoi ces
perturbations sont-elles si typiques du cuivre ?
JK : Pour un certain
nombre de raisons. Les parois des fosses à ciel ouvert peuvent s’effondrer,
il peut y avoir des grèves, des soucis liés aux grades et à la météo. En
observant ce qui s’est passé depuis le début de l’année, nous pouvons voir
que le plus gros contributeur a été la faible teneur des minerais, le
développement trop lent des projets, et les perturbations liées aux
interdictions d’exportation en Indonésie. Grasberg
a réduit son niveau de capacité de 60%, et Batu Hijau
a vu sa production mise en suspens pendant une courte période ».
L’International Copper Study Group pense que le marché du cuivre devrait, après
cinq années de déficits, enregistrer un surplus de production de 390.000
tonnes en 2015 – moins d’un mois de demande aux niveaux actuels. Il est
évident que même des perturbations de court terme peuvent avoir un lourd
impact sur le prix du cuivre.
Selon BNP Paribas, 18
nouvelles mines et expansions pourraient résulter sur la production d’1,8
million de tonnes de cuivre au cours de ces deux prochaines années. Si nous
pouvons compter sur les prédictions du Thomson Reuters GFMS 2014 Copper, il
est évident qu’il n’existe qu’un surplus limité de cuivre, même en prenant en
compte les estimations de 3 ou de 5,5% faites par Julian Kettle.
La Chine est l’éléphant dans
la boutique de cuivre. Le pays consomme 45% de la production mondiale de
cuivre.
Il en ressort que comme
pour le PIB, la consommation de cuivre du pays provient désormais d’une base
bien plus importante et que la hausse de 9% de la consommation de cuivre
enregistrée en 2004 a été la conséquence d’une hausse de 280.000 tonnes de
l’utilisation de cuivre, alors que la hausse de consommation de 9%
enregistrée en 2013 représentait environ 800.000 tonnes de cuivre
additionnel.
Mieux
encore, la croissance de la consommation de cuivre dépasse la croissance
économique, et selon un cabinet de recherches indépendantes, les données les
plus récentes indiquent que la consommation en cuivre de la Chine devrait
grimper de 10% cette année et ne devrait pas ralentir en 2015 » - Frik Els, China vs copper
– much better than you think,
Mining.com
Conclusion
Cet auteur pense que les
Etats-Unis et l’Europe sont en passe de devenir insignifiants
en matière de demande en cuivre. La demande accrue en métal rouge dans les
pays en développement fera plus que contrebalancer la baisse de la demande
des pays développés. Et lorsque les économies occidentales s’en relèveront,
comme elles finiront par le faire, alors l’offre se resserrera davantage.
Les citoyens des nations en
développement ne cherchent qu’à avoir ce que nous avons. Ils veulent pouvoir
voyager, avoir des smartphones, l’électricité, le chauffage et l’air
conditionné. Ils veulent des voitures, des jouets, des appareils
électroniques et électroménagers.
Au vu du récent manque
d’activités d’exploration et de la demande des pays en développement,
certains risquent une baisse de la teneur en minéraux de leurs plus grosses
mines de cuivre, et un certain nombre de gisements découverts ne sont pas
produits assez rapidement – et ceux qui le sont sont,
pour la plupart, de teneur inférieure à celle des dépôts déjà exploités. Il
suffirait seulement d’un cygne noir sur le secteur très étroit du cuivre pour
que nous réalisions la précarité de notre situation face au métal rouge.
La Chine représente à elle
seule un cinquième de la population mondiale. L’Inde représente 1,2 milliard
de personnes, dont une majorité demande la même qualité de vie et le même
niveau de consommation et de matérialisme que celui des Occidentaux. La
croissance démographique future devrait principalement venir des nations en
développement, et l’Afrique devrait représenter la plus grosse part de cette
croissance.
Le marché du cuivre pourrait il-etre confronté à un déséquilibre du fait de
la demande ? Le métal rouge est il sur votre radar ?
Si non, il devrait l’être.
|