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Cours Or & Argent

L'odeur du désespoir

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Publié le 19 octobre 2016
810 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Il devrait être évident, même aux yeux d’un observateur non-initié âgé d’à peine neuf ans, que la campagne électorale qui se joue aujourd’hui aux Etats-Unis se soit tiré dans le pied toute seule, sans même l’assistance d’une entité extérieure. Les deux partis majeurs n’auraient pas pu trouver pires candidats, et la bataille qu’ils se mènent est désormais devenue le spectacle le plus sordide de l’histoire électorale du pays. 

Bien évidemment, les rumeurs quant aux piratages dont se trouve accusée la Russie émanent directement de services de renseignement contrôlés par un établissement démocrate désespéré de préserver ses privilèges (sachez que j’écris ces mots en tant que membre, bien que désabusé, du parti démocrate). Les emails du directeur de campagne de Clinton, John Podesta, et ceux d’autres personnages qui l’entourent, nous exposent un véritable historique de mensonges tactiques, un désir jubilatoire de mentir au public, et une absence totale de considération pour l’opinion du monde, qui déjà très mauvaise. Et le dérapage que nous a offert Trump pourrait difficilement être amélioré par l’implication de puissances étrangères. Le système politique est en train d’imploser.

Pour moi, les systèmes politiques sont des phénomènes émergents dont l’objectif principal est de maintenir à tout prix leur contrôle sur les agences de pouvoir. Il est donc tout à fait naturel pour un parti de se battre pour sa propre survie. Mais cette bataille que se mènent les partis américains prouve aussi de leur manque de légitimité. Il suffirait de très peu pour faire basculer le système par-dessus bord et voir plonger le pays dans une guerre civile plus déconcertante et insoluble que celle que nous avons traversée dans les années 1860.

Les évènements et les circonstances forcent les Etats-Unis vers la folie. Littéralement. Nous ne pouvons pas établir de consensus concernant ce qui nous arrive aujourd’hui, et ne pouvons donc pas former de plan cohérent pour y remédier. Notre problème principal est que notre dette a désormais dépassé notre capacité à générer suffisamment de capital pour la rembourser, et nos tentatives de le contourner au travers de la fraude de la Réserve fédérale ne font qu’aggraver la situation de jour en jour et d’heure en heure. Et le tout ne fait qu’affaiblir le moral et le niveau de vie national, tout en nous forçant vers une crise que j’ai il y a un certain temps déjà baptisée la Longue urgence.

J’ai du mal à croire que la Russie puisse tirer quoi que ce soit de bénéfique de voir les Etats-Unis devenir le taureau fou de l’effondrement de l’économie globale. La diabolisation de la Russie ne semble en réalité qu’être la projection des insécurités et des contradictions de notre propre pays. Nous semblons par exemple penser que maintenir la Syrie déstabilisée est préférable à la restauration de l’ordre dans la région par son gouvernement légitime. La Russie tente de soutenir le gouvernement d’Assad alors que nous faisons tout notre possible pour garder interminablement toute une variété d’opposants en état de guerre. Les politiques des Etats-Unis en Syrie ont été tout aussi incohérentes que tragiques pour les Syriens.

Les Russes sont restés sur le banc de touche quand les Etats-Unis ont détruit l’Irak, l’Afghanistan et la Libye. Nous leur avons montré que plonger des nations souveraines dans le chaos civique n’est pas le meilleur moyen de résoudre les tensions géopolitiques. Pourquoi serait-il une si mauvaise chose pour les Etats-Unis de ne pas intervenir en Syrie et d’attendre de voir si les Russes pourront la sauver de l’échec ? Parce que la Russie pourrait y établir une base navale ? Nous avons des bases tout autour du monde.

Il est assez facile de comprendre pourquoi les Russes semblent inquiets quant aux intentions des Américains. Nous avons eu recours à l’OTAN pour effectuer des exercices militaires menaçants sur la frontière de leur pays. Nous avons provoqué l’Ukraine – anciennement province de l’Etat soviétique. Nous en avons fait un Etat déchu, pour finalement nous plaindre de l’annexe de la Crimée par la Russie – la Crimée ayant aussi été un territoire de la Russie soviétique et impériale des siècles durant. Nous avons imposé des sanctions à la Russie, et avons rendu très difficile pour les Russes de participer au système bancaire et au commerce international.

Je trouve assez comiques ceux qui s’offusquent à l’idée que la Russie ait recours à internet pour se mêler de nos affaires – comme si les Etats-Unis ne menait pas de cyberguerre et autres opérations contre les Russes (et bien d’autres, n’oublions pas ce qui est arrivé au téléphone d’Angela Merkel). Flash info : tous les pays qui ont accès à internet sont engagés les uns contre les autres dans une course contre la montre de piratage informatique. Tout le monde s’y adonne. C’est peut-être là une projection de l’hystérie américaine pour le harcèlement sexuel. Nous nous pensons être les victimes très spéciales de cette activité universelle.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Rien a foutre de la Syrie, Lybie, Irak et consort !
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delicheres - 19/10/2016 à 11:30 GMT
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