Pour Benjamin Louvet, gérant matière première chez OFI AM, le métal
jaune devrait sortir gagnant de la guerre commerciale initiée
par Trump. En effet selon lui, l’or
baisse parce que la hausse du dollar désolvabilise de nombreux pays
traditionnellement acheteurs d’or. Explications.
L'Or gagnat de la guerre commerciale menée par Trump ?
L’or
est une assurance, et comme toute assurance, la seule qui soit véritablement
mauvaise c’est celle que l’on n’a pas quand un sinistre survient !
Tant que tout va bien, les primes d’assurance sont toujours trop
chères !!
Pourtant, on commence, discrètement, à reparler de l’or comme une assurance,
et c’est une vraie bonne nouvelle, car c’est évidemment le rôle fondamental
du métal
jaune.
Voici ce que dit Benjamin Louvet : « Je pense que nous sommes
allé au bout de l’évolution de l’Or. L'or peut rester sous pression dans
l'attente d'y voir plus clair sur les tensions commerciales. Mais l'issue,
quelle qu'elle soit, est plutôt favorable à l'or. Si la situation s'apaise,
les pays émergents reprendront leurs achats, et si elle s'aggrave, le métal
jaune deviendra de nouveau une valeur refuge. »
Pour Benjamin Louvet la baisse « s'explique par l'impact sur les
devises émergentes, en particulier la Chine et
l'Inde – les deux premiers marchés pour le métal jaune –, de la
guerre commerciale menée par Trump. Le yuan, la roupie
et dans une moindre mesure, la livre turque (sixième marché)
ont dévissé, freinant ainsi les achats d'or ».
« La Turquie pourrait même avoir vendu une partie
de ses réserves en or pour soutenir sa monnaie.
S'y ajoute la hausse des taux d'intérêt réels, qui pousse
les investisseurs à s'alléger au profit de placements qui rapportent,
contrairement au métal jaune »…
Malgré tous ces paramètres négatifs les cours de
l’or montrent, en dépit de cette baisse, une résistance
remarquable, et c’est assez logique.
Les facteurs de courts termes pointés par Benjamin Louvet, à savoir la
crise qui touche les émergents et surtout les hausses de taux successives aux
Etats-Unis, a mis une forte pression sur les matières premières et l’or
en particulier. Les métaux précieux sont restés forts et la
correction reste très modérée.
Il faut dire que « plusieurs éléments militent pour un rebond à
horizon six à neuf mois. L'endettement massif des pays occidentaux plaide
pour une stabilisation des taux réels, ce qui n'exclut d'ailleurs pas, compte
tenu de l'inflation, une hausse des taux nominaux. La hausse
du dollar avec lequel l'or est inversement corrélé arrive à son terme, la
dynamique de la croissance américaine s'essoufflant. Une étude de JP
Morgan relève enfin que, dans plus de 80 % des cas, l'or
s'apprécie d'environ 40 % dans les dernières années de cycle
haussier »… Voilà de quoi tordre le cou au mythe voulant que l’or baisse
systématiquement quand les taux montent !
Il convient de garder bien en tête les niveaux d’endettement
qui font évidemment craindre aux marchés une insolvabilité
généralisée si les taux devaient dépasser les 5% aux Etats-Unis, et les 3% en
Europe.
Si le Cours de l’Or connaît de fortes évolutions dûes aux actualités
économiques, cette assurance palpable, réelle dont la
fonction principale est de protéger votre patrimoine
qu’importent les crises, est un investissement utilisé depuis des siècles.
L’Or sera toujours un métal utilisé par les pays du monde et les
particuliers en quête de sécurité.
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