La Chine continue d’acheter de l’or à un
rythme soutenu. En mai 2019, elle a ajouté 10 tonnes de métal jaune a ses
réserves. Cela fait le 7e mois d’affilée que Pékin augmente ses réserves
d’or.
« Il s’agit d’une stratégie de diversification pour réduire son
exposition au dollar, notamment en raison des tensions commerciales et de la
guerre froide technologique qui est en train de se développer », a
écrit Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières de TD
Securities. « Nous ne devons jamais oublier que la valeur de l’or ne
dépend de personne. »
Même si les chiffres officiels des stocks d’or de la
Chine sont fortement contestés pour être sous-estimés par les autorités, il
s’agit du seul chiffre disponible. Quelle que soit la vérité, il est
important de relever que le gouvernement chinois a choisi de raviver cette
tendance qui consiste à annoncer chaque mois ses achats de métal jaune.
« Vu les tensions avec les États-Unis, il n’est pas surprenant
que la Chine souhaite diversifier ses réserves », a déclaré Howie
Lee, économiste de la Oversea-Chinese Banking Corp. à Singapour. Il a ajouté
que la tendance devrait se poursuive dans les mois à venir alors que les
réserves de la Chine restent bien loin de celles de pays comme les États-Unis
et l’Allemagne.
« Outre cette tentative de diversifier ses réserves et de réduire
son exposition au dollar, cette stratégie d’achats d’or est importante pour
un pays qui aspire à devenir une superpuissance », a ajouté Lee.
Durant le mois de mai, la Banque de Chine a acheté 10,3 tonnes de lingots
d’or, d’après les chiffres publiés sur son site ce lundi. Durant les 6 mois
précédents, elle avait accumulé presque 74 tonnes de métal. (…)
Adosser la valeur du yuan à l’or pour l’internationaliser ?
Il se peut qu’Alasdair Macleod soit sur quelque chose lorsqu’il relève que
si la Chine souhaite utiliser le yuan à la place du dollar dans le cadre de
ses échanges commerciaux, elle devra adosser la valeur de sa monnaie à
l’or :
« Il est difficile de concevoir comment les États-Unis pourraient
concurrencer un plan visant à introduire une monnaie saine en Chine. De plus,
les finances du gouvernement sont déjà en piteux état. Le retour à une
monnaie saine aux États-Unis exigerait une réduction des dépenses du
gouvernement jugée par tous les experts comme politiquement infaisable. Ce
problème ne se pose pas en Chine. (…)
Rien ne dit que la Chine optera pour cette stratégie. Il existe
pourtant une certitude : la prochaine crise du crédit aura lieu, et elle aura
un impact majeur sur toutes les nations qui utilisent une monnaie papier. La
question des taux, en raison de la montagne de dettes des gouvernements et
des ménages, devrait être réglée. Quasi toutes les économies développées sont
prises dans le piège de la dette. Les obstacles qui se dressent sur le chemin
de politiques monétaires saines sont simplement trop effrayants pour être
levés.
Mais, en bout de course, le retour à l’argent sain serait une solution
bien moins douloureuse que la perte du pouvoir d’achat allant crescendo de
l’argent papier. Pensez au Venezuela, comment l’argent sain réglerait leurs
problèmes. (…) Essayer de gagner du temps en déversant encore plus de
liquidités dans une économie qui souffre d’une crise du crédit ne fera que
détruire la monnaie. Cette tactique a fonctionné durant la crise Lehman, mais
on a frôlé la catastrophe. Il est improbable que cela marche une seconde
fois.
Vu que l’économie chinoise s’est endettée durant les 10 dernières
années principalement pour financer la production, si elle n’agit pas
rapidement elle va se retrouver avec une bonne vieille récession qui poussera
de nombreuses entreprises à la faillite et fera bondir le chômage. Les filets
de sécurité sociaux sont très limités en Chine. Sans une répression de type
maoïste, elle risque non seulement de ne pas pouvoir assouvir ses ambitions,
mais aussi de faire face à des mouvements sociaux de masse.
Pour la Chine, un yuan adossé à l’or est l’unique porte de sortie.
Cela signifie qu’elle devra réfuter fermement ce qui a été enseigné à ses
esprits les plus brillants dans les universités occidentales. Mais si elle
agit à temps et de façon décisive, la Chine sera la seule superpuissance
debout quand le calme sera revenu. »
Rien ne garantit que l’on se dirige vers un tel scénario. Mais la tendance
ci-dessous mérite qu’on y réfléchisse.
Source : ZeroHedge