Lorsque la croissance
incontrôlée du crédit donne lieu à des bulles spéculatives, les cycles d’expansion
et de contraction du capitalisme se terminent par de catastrophiques
dépressions déflationnistes lors desquelles l’explosion de bulles laisse
place à des dettes insurmontables et des défauts.
En juin-juillet 2015, le
marché des actions de Shanghai a retracé le début de la fin de la bulle sur
les actions américaines des années 20, dont l’éclatement en 1929 a mis fin à
la Grande dépression. Mais bien qu’il puisse sembler que l’Histoire soit sur
le point de se répéter, ce n’est absolument pas le cas. Aujourd’hui, les
marchés des capitaux ne s’en relèveront pas.
http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-0...m-crash-of-1929
Bien que le récent effondrement
du marché chinois des actions soit similaire à l’effondrement du marché des
actions américaines de 1929, les problèmes économiques de la Chine ne sont
pas sans rappeler des évènements bien antérieurs aux années 1920. Il y a
mille ans, la Chine a décidé d’établir une devise papier, une expérience qui
lui a valu six siècles de chaos économique et politique.
Dans son livre target="_blank" Fiat
Paper Money-the
History and Evolution of our Currency, Ralph T. Foster revient sur
cette expérience, une épée à double-tranchant aussi tentante que fatale :
Sur une période de
six-cents ans, cinq dynasties ont mis en place une monnaie papier et eu
recours à l’impression monétaire pour surmonter leurs problèmes. Sont arrivés
ensuite catastrophes économiques et chaos politique. Maintes fois, les
dirigeants se sont tournés vers la monnaie papier pour obtenir une liquidité
instantanée et un transfert immédiat de capital. Mais ses vertus ostensibles
ne peuvent surmonter son destin tragique : ceux qui en ont possédé en
tant que valeur de réserve ont fini par découvrir qu’ils ne possédaient que
des morceaux de papier sans valeur.
p. 29, Fiat Paper
Money - The History and Evolution of Our Currency, Ralph T Foster, 2nd
éd. 2010
La monnaie papier a été
interdite en Chine en 1661, mais est réapparue 33 ans plus tard sous la forme
bien plus dangereuse de billets de banque. En Occident, la monnaie papier a
été créée non pas par les gouvernements mais par les créanciers, c’est-à-dire
les banquiers.
En 1694, la Banque d’Angleterre
a commencé à imprimer des billets de banque, qui n’étaient rien de plus que
de la dette déguisée en monnaie, et dont l’usage endettait les gouvernements,
les entreprises et la société dans son ensemble, pour permettre aux banquiers
de profiter de la productivité des autres en imposant des intérêts sur l’émission
monétaire.
Comme le veut la loi de
Gresham selon laquelle une mauvaise monnaie chasse celles de meilleure
qualité, les billets de papier ont vite supplanté les pièces d’or, d’argent
et de cuivre en tant que moyen d’échange. Les billets de banque sans aucune
valeur intrinsèque sont devenus universellement acceptés comme monnaie – et sont
la cause primaire de la crise économique actuelle.
Les billets de banque
émis en tant que prêts liés aux intérêts des banques centrales distordent les
dynamiques de l’offre et de la demande des marchés libres. Le crédit et la
dette gonflent exponentiellement et déséquilibrent l’offre et la demande, ce
qui pousse les marchés des capitaux à l’échec.
C’est là que nous en
sommes aujourd’hui.
Taux d’intérêt zéro
et Grandes dépressions
Les taux d’intérêt à
zéro pourcent apparaissent dans les économies capitalistes lorsque la
croissance ne peut plus être ravivée.
Avant la Grande
dépression des années 1930, les taux zéro n’avaient jamais existé.
Ils sont de retour
aujourd’hui.
Une nouvelle Grande dépression
est en chemin.
La Grande dépression
et l’or
Les leçons de la Grande
dépression ont aujourd’hui été quasiment oubliées (souvenez-vous de l’abolition
en 1999 de la loi Glass-Steagall de 1933 par le Congrès) ; et celles
dont nous nous souvenons encore ont été idéologiquement distordues par les
suiveurs de John Maynard Keynes à gauche, et de Milton Friedman à droite.
Afin de véritablement
comprendre la Grande dépression, Buckminster Fuller est sans égal. Dans ma
vidéo YouTube target="_blank" The History
of the US and Buckminster Fuller, voir target="_blank" https://youtu.be/Y3ys0DP6ig4, vous
pourrez voir que les observations de Fuller sont aussi correctes aujourd’hui
qu’elles ne l’étaient dans les années 1930.
Pendant la Grande
dépression, l’or a joué un rôle secondaire mais de grande importance. Dans
une tentative futile de raviver l’économie, les Etats-Unis ont dévalué le
dollar en faisant grimper le prix de l’or depuis 20,67 dollars jusqu’à 35
dollars. En rendant illégale la propriété d’or en 1933, les banquiers ont
obligé les Américains à se contenter des actifs papiers et à s’éloigner de l’or,
qui a toujours été une valeur de réserve de choix.
L’or a également joué un
rôle lors d’une rapide reprise pendant la Grande dépression :
La reprise a commencé
en mars 1933 avec les vacances bancaires de Roosevelt, qui ont mis fin à la
quatrième panique bancaire. Les banques du pays ont été fermées pour une
semaine, pendant laquelle une armée d’inspecteurs ont séparé les banques
insolvables du reste. Les banques insolvables ont été fermées pour mettre fin
à l’incertitude responsable de la panique. Cette action a rapidement été
suivie par la décision de FDR en avril 1933 d’abandonner l’étalon or, de lancer
achats d’or et d’argent par le Trésor destinés à faire grimper le prix de l’or
et les prix en général, et de dévaluer le dollar de près de 60% en janvier
1934. Ces politiques ont donné lieu à une reflation des flux d’or vers la
masse monétaire, et ont converti les prévisions déflationnistes en des
prévisions inflationnistes (Eggertsson 2008).
La reprise de 1933-1941
a été largement influencée par les afflux d’or (reflétant d’abord les
politiques du Trésor et la dévaluation, puis la fuite de capital depuis l’Europe
à l’approche de la guerre). Les politiques fiscales expansionnistes n’ont
joué qu’un rôle mineur dans la reprise des années 1930.
Michael Bordo, Exits
from Recessions: The US Experience 1920-2007
L’or ne jouera plus ce
rôle aujourd’hui, puisque les Etats-Unis ne disposent plus des quantités d’or
nécessaires à la reflation de leur économie. Les réserves d’or américaines
autrefois de 21.775 tonnes ont été dilapidées après la seconde guerre
mondiale pour maintenir une présence militaire américaine tout autour du
monde.
L’or ne se dirige
désormais plus vers les Etats-Unis, il en sort.
La Chine et le
crack-up boom
La Chine et les
puissances économiques du monde ont désormais entré le crack-up boom du
capitalisme, la phase terminale d’une croissance effrénée du crédit :
La croissance du
crédit a été établie sur une étendue de billets de banque et de dépôts. Elle
finira par s’effondrer. Si elle ne prend pas fin à temps, nous assisterons à
un crack-up boom, lors duquel se développera une ruée vers les véritables
valeurs (l’or et l’argent), qui laissera la place à un effondrement du
système monétaire.
Ludwig von Mises, L’Action
humaine, 1949
Le crack-up boom du
capitalisme a désormais atteint son apogée. Après l’effondrement économique
de 2008, la Chine, ainsi que d’autres marchés émergents comme l’Inde et le
Brésil, ont été les bénéficiaires de l’expansion du crédit. Mais aujourd’hui,
la croissance des marchés émergents a plafonné, et leurs économies ont
commencé à ralentir, victimes du dernier cycle de croissance et de récession
du capitalisme.
Le plongeon du transport
maritime de containers en Chine indique un effondrement déflationniste global
de la demande. Le crack-up boom est terminé.
Le déclin du transport
ferroviaire de containers indique également un ralentissement de la demande
domestique.
L’avenir est certain.
Une Grande dépression globale est imminente.
L’Ordre économique mondial s’effondre, et cette fois-ci,
nous ne nous en sortirons pas
Will Hutton, The
Guardian, 12 octobre 2015
Ce qui arrivera
ensuite : un effondrement déflationniste des marchés
Il existe un manque
de confiance évident en les politiques monétaires – les taux d’intérêt sont
au plus bas, de la monnaie continue d’être créée, et l’inflation continue de
baisser.
Lee Ferridge, responsable
de macro-stratégie pour l’Amérique du Nord chez State Street Corp, 4 octobre
2015
http://www.bloomberg.com/news/articles/201...y-as-woes-mount
Le nombre d’investisseurs
sur le NYSE qui parient aujourd’hui sur un effondrement des actions est
similaire à celui que nous avons enregistré juste avant l’effondrement des
marchés en 2008.
C’est écrit en lettres
de sang. Les marchés des actions sont sur le point de s’effondrer.
Le point de rupture sera le point de bascule
Dans le deuxième épisode
de ma série YouTube intitulée Moving Through The Maelstrom target="_blank"i>, Deconstructing
(1) Money and (2) Who We Are (voir target="_blank"https://youtu.be/FSTVhue-8i8), j’explique
que la monnaie n’est pas ce qu’elle semble être. Et « nous » non
plus.
Nous vivons une période
extraordinaire, d’importance historique. Faisons de notre mieux. Des jours
meilleurs arrivent.
Achetez de l’or, achetez
de l’argent, et gardez la foi.
Darryl Robert Schoon
www.drschoon.com
www.survivethecrisis.com
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