La baisse des prix de l’or
et de l’argent a certainement un certain attrait pour les investisseurs. Les
ventes d’American Gold Eagles de l’atelier monétaire des Etats-Unis ont
flambé en novembre pour quasiment tripler sur un mois. L’atelier monétaire a
vendu 97.000 onces d’American Eagles en novembre, soit 185% de plus qu’en
octobre et 62% de plus qu’en novembre 2014.
Les ventes d’American Silver
Eagles ont atteint un record pour une troisième année consécutive. Les ventes
totales de Silver Eagles de janvier à novembre 2015 s’affichent à 44,7
millions d’onces, contre un record de 44 millions d’onces atteint l’année
dernière.
Et la demande ne grimpe
pas qu’aux Etats-Unis. L’atelier monétaire du Canada a rapporté que ses
ventes de Maple Leaf d’or ont gagné 135% sur un an au troisième trimestre, et
97% depuis le second trimestre de 2015.
La demande en argent a
également flambé au Canada, et les ventes du trimestre en cours devraient
briser le record de 2014. Les ventes de pièces d’argent ont augmenté de 76%
sur un an pour passer de 5,4 à 9,5 millions d’onces. Entre janvier et le
troisième trimestre de cette année, l’atelier monétaire royal du Canada a
vendu 25,2 millions d’onces.
Et les ventes des
ateliers monétaires ne représentent qu’une petite portion de la demande
globale. Elles sont éclipsées par les achats des banques centrales et les
marchés papiers. La demande globale en or a gagné 8% au troisième trimestre
selon le Conseil mondial de l’or, alors que la production d’or n’a grimpé que
d’1% sur la période.
La demande d’investissement
en or physique devrait continuer de gagner du terrain, et représente aujourd’hui
des quantités record d’or et d’argent retirées du système.
De l’autre côté de l’équation,
l’offre d’or et d’argent devrait demeurer anémique et pourrait diminuer ces
prochaines années. A mesure que leurs prix continueront de baisser, un nombre
accru de sociétés minières se trouveront forcées de suspendre leurs
opérations et de réduire leurs budgets d’exploration. Voilà qui devrait
réduire la production minière sur le court et sur le long terme. Les marchés
papiers dissimuleront cette réalité pendant un temps, mais les lois
fondamentales économiques nous indiquent qu’une demande en hausse et une
offre stagnante finiront par générer une hausse de prix.
Ceci étant dit, l’or
devrait demeurer assez faible sur le court terme et venir tester les 1.000
dollars d’ici peu de temps. Un passage sous ce prix pourrait le porter autour
de 850-900 dollars. Dans l’éventualité d’une grosse correction du marché des
actions, l’or et l’argent devraient pouvoir remonter rapidement, comme nous avons
déjà pu le voir en 2008 et 2009. Les actions minières sont évaluées comme en
temps de crise financière, et sont au plus bas face aux prix des métaux
précieux.
Les chances de voir la
Fed rehausser les prix en décembre sont désormais de 75%, malgré le déclin de
l’activité manufacturière rapportée cette semaine. L’indice manufacturier a
baissé pour atteindre 48,6 en novembre, et entrer en contraction pour la
première fois depuis plusieurs années. Il est désormais au plus bas depuis
2009.
Les investisseurs
devraient considérer une réduction de leur exposition à l’or afin de protéger
leur capital, ou la couverture de leurs positions jusqu’à ce qu’un cours
plancher ait été établi. Je demeure haussier sur l’or sur le long terme, mais
il est prudent de garder sa poudre sèche, c’est pourquoi je recommande
aujourd’hui une position de trésorerie importante.