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Cours Or & Argent

Le diamant Orlov.

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Extrait des Archives : publié le 19 août 2014
3388 mots - Temps de lecture : 8 - 13 minutes
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Légendes, faits, suppositions, théories… Tous ont leur place dans l’histoire de ce célèbre diamant. Aujourd’hui, le diamant Orlov est l’un des plus importants éléments de l’une des plus grandes collections de gemmes et de bijoux au monde, le trésor du Fonds des Diamants, qui a récolté de nombreux bijoux historiques amassés par les dirigeants de Russie avant la révolution de 1917 ainsi que certains diamants extraits au cours de ces trois dernières décennies, témoins de la position qu’occupe aujourd’hui la Russie dans la production mondiale de diamants.

 

Le diamant Orlov est monté sur le Sceptre Impérial, qui a été créé sous le règne de Catherine la Grande (1792-96). Son poids est de 189,62 carats, et il mesure 47,6mm de haut, 31,75mm de large et 34,92mm de long. Sa clarté est typique des diamants Indiens les plus fins, et sa couleur laisse paraître une pâle tinte bleu-vert. Le style de taille du diamant a été décrit comme ressemblant à un œuf de pigeon, et sa surface supérieure est marquée par des rangées de facettes triangulaires, les quatre facettes leur correspondant étant visibles sur la partie inférieure. Le diamant possède un total de 180 facettes. Sur l’un de ses côtés, nous pouvons noter une légère dentelure.

 

La forme très inhabituelle de l’Orlov, le schéma de ses facettes et la présence de cette petite erreur suggère étrangement que ce diamant puisse correspondre à une pierre légendaire depuis longtemps disparue.

 

Parmi les premiers Européens qui ont été autorisés à examiner les gemmes des Empereurs Moguls d’Inde, nous pouvons compter Jean-Baptiste Tavernier, qui a attaché les illustrations de certaines pierres qu’il a pu observer dans son œuvre Six Voyages de Jean-Baptiste Tavernier.

 

Le dessin qu’a fait Tavernier du diamant qui fut plus tard connu sous le nom de Grand Mogul est à la fois très intéressant et important, parce qu’il est le seul dessin de ce diamant légendaire à avoir survécu. Selon les sources qui sont disponibles à son sujet, le Grand Mogul aurait été découvert au XVIIe siècle dans les dépôts diamantaires de Kollur, à proximité de la rivière Krishna, dans l’Hyperabad. Il ne pesait pas moins de 787, 5 carats. Il fut rapidement acheminé vers le trésor des Moguls, et fut présenté à Tavernier par Aurangzeb (1658-1707), troisième fils du Shah Jahan, qui était parvenu à surpasser ses trois frères et à usurper le trône de son père. La tâche de la taille du Grand Mogul fut donnée à un Italien du nom d’Hortensio Borgio, qui réduit le poids du diamant à seulement 279 et 9/16e carats. Les efforts du tailleur ne plurent pas à Aurangzeb, qui plutôt que de le remercier pour ses services, lui imposa une amende de 10.000 roupies – et il en aurait certainement demandé plus si le pauvre homme avait possédé plus d’argent. Tavernier a fait référence au Grand Mogul à de nombreuses reprises, comme vous pouvez le voir dans l’inscription suivante :

 





Un dessin du diamant Orlov tiré du livre Precious Stones, de Max Bauer, publié en 1904.

Le pourtour de la pierre est quelque peu irrégulier, et ne ressemble pas à l’ovale que mentionnent les instructions de taille de Tom R. Barbour,

et qui apparaissent dans la Lapidary Journal du début des années 1930.

Le dessin du diamant correspond à celui d’Ian Balfour, avec ses facettes triangulaires sur le dessus et

des facettes à quatre côtés sur le dessous.
Le dessous du diamant a trois facettes assez larges, celle du milieu étant soit courbée soit horizontale,

et celles des côtés en diagonale.

 

Il est clair que le Grand Mogul était le Léviathan des diamants Indiens, et qu’il était perçu comme tel. Mais un mystère reste entier : quel destin aurait pu garder ce diamant dont toute trace apparaît comme ayant été perdue ? Certains ont suggéré qu’il ait été taillé sous forme de multiples gemmes plus petites. D’autres pensent qu’il existe encore aujourd’hui sous un autre nom, et pourrait notamment correspondre aux trois diamants suivants : le Darya-I-Nur, le Koh-I-Noor, et l’Orlov.

 

Le Trésor d’Iran fut ouvert dans les années 1960 pour inventaire par trois experts Canadiens, dont V. B. Meen, qui a écrit le livre The Crown Jewels of Iran. Leurs recherches ont démontré que le Darya-I-Nur, plus important diamant de la collection, ne ressemble en rien au Grand Mogul. Le Darya-I-Nur est de couleur légèrement rosée et de forme plate et oblongue à la mode du diamant Great Table – figure numéro 3 des dessins de Tavernier.

 

Le Koh-I-Noor correspond un peu plus au Grand Mogul. Lorsqu’il fut apporté en Angleterre en 1850, les dessins qui en furent faits prouvent que son diamètre est très proche de celui du grand Mogul. La pierre est considérablement plus plate que le Grand Mogul, mais présente des surfaces clairement retaillées. D’autre part, certaines autorités ont toujours maintenu que le Koh-I-Noor avait été connu bien avant le Grand Mogul, et l’ont identifié comme étant le diamant ayant appartenu à Babur (1483-1530), premier Empereur de la dynastie Mogul. Babur a régné un siècle et demi avantAurangzeb. Il est très peu probable que quelqu’un parvienne un jour à connaitre la vérité sur l’histoire du Koh-I-Noor.

 

Reste donc l’Orlov. En comparant le dessin du Grand Mogul fait par Tavernier aux photographies du diamant au Kremlin, il est apparent qu’il existe entre eux beaucoup de similarités. La première est leur forme. Rappelez-vous que l’Orlov a été décrit comme ressemblant à un œuf de pigeon. Tavernier a fait référence au Grand Mogul comme étant de la forme d’un ‘œuf coupé en deux’. Tout au long de l’Histoire, seuls très peu de diamants de ce type ont pu être taillés. Deuxièmement, les facettes des deux pierres ne sont pas très différentes. En plus de cela, la dentelure mentionnée plus haut peut correspondre à la description de la ‘légère craquelure’ que présente le Grand Mogul. Comme vous pourrez le voir dans un instant, l’histoire du Grand Mogul n’a pas de fin connue, et personne ne sait d’où provient le diamant Orlov – ils sont probablement un seul et même diamant.

 

Il existe cependant des disparités entre le poids des deux pierres. Après avoir été taillé par Borgio, le poids du Grand Mogul fut réduit à 280 carats, alors que l’Orlov est dit peser moins de 200 carats. Nous devons donc noter deux choses. Premièrement, sachez que Tavernier pourrait ne pas avoir rapporté avec justesse le poids des nombreuses pierres qu’il a observées. Il est par exemple certain qu’il se soit trompé en ce qui concerne le poids du Great Table. Deuxièmement, il n’est pas impossible qu’à un moment donné, le diamant Orlov ait pu être altéré – ou que les efforts de Borgio aient pu être améliorés pour donner au Grand Mogul la forme de l’Orlov d’aujourd’hui.

 

L’expert Russe des diamants et gemmes, l’académicien Alexander E. Fersman, qui a examiné tous les anciens diamants du Trésor Russe, est persuadé que l’Orlov n’est autre que le Grand Mogul. Je pense personnellement qu’il s’agit de la même pierre retaillée.

 



Le Sceptre Impérial vu de devant. L’Orlov est entouré d’une rangée de diamants taillés à la manière

Old Mine. La parure est relativement simpliste et pourrait aisément être répliquée.

Il est toutefois malheureux que le GIA puisse ne jamais avoir la chance de l’examiner.

 

Selon une certaine source, le fait le plus ancien que nous sachions de l’Orlov est qu’il était autrefois monté dans l’œil d’une idole d’un temple sacré du sud de l’Inde. Ce temple aurait été situé dans un endroit épelé 'Srirangen', 'Sherigan', 'Scheringham', ou encore ' Sheringham'. L’endroit exact est Srirangam, une ville du district de Tiruchirapalli, dans le Madras, qui se tient sur une île formée par le lit de la rivière Cauvery, 3,2km au nord de la ville de Tiruchirapalli. L’île, de 27km de long et 1,5 voire 2km de large, était d’une importance stratégique lors des conflits entre les forces Françaises et Anglaises autour de la question de Trichinopoly au XVIIIe siècle.

 

Le grand temple de Srirangem, construit au XVIIe siècle, est dédié à Vishnu et considéré comme étant l’un des sanctuaires les plus sacrés de l’Inde du sud. Il est composé de sept enclos rectangulaires les uns dans les autres, le périmètre du plus grand mesurant plus de 11,25km. L’une de ses caractéristiques les plus remarquables et son Entrée aux Mille Colonnes, avec sa colonnade de chevaux.

 

Un soldat Français qui avait déserté et trouvé du travail aux alentours de Srirangem aurait appri que le temple contenait l’idole d’un dieu hindou dont les yeux étaient formés par deux gros diamants d’une valeur inestimable. Il se mit en tête de les dérober, un projet qui demanda des années plutôt que des mois de préparation, puisqu’aucun Chrétien n’était jamais autorisé au-delà du quatrième des sept enclos. Afin de mener à bien son plan diabolique, le soldat embrassa la croyance hindoue et trouva du travail au sein des murs les plus reculés du temple. Alors qu’il gagna confiance des Brahims, il fut autorisé à devenir un visiteur fréquent du sanctuaire central en raison de son attachement apparent à cette divinité particulière. Il devint finalement gardien du sanctuaire central, où il put mettre la main sur l’objet de tous ses désirs.

 

Vint alors le moment tant attendu : une nuit de tempête qui plongeait l’idole dans les ténèbres. L’homme posa ses mains profanes sur l’idole placée sous sa surveillance, et dénicha le gros diamant de son socle. Il perdit ensuite tout son courage et s’enfuit sans même voler l’autre diamant. Il escalada les murs du temple, traversa la rivière à la nage et se cacha dans la jungle environnante, à l’abri des troupes Anglaises dont le campement se trouvait à Trichinopoly. Il atteint finalement Madras, où il vendit le diamant pour 2000 livres à un capitaine de navire Anglais, qui l’apporta avec lui à Londres pour le vendre à un marchand Juif pour la somme de 12.000 livres. Le marchand l’aurait à son tour vendu à un Arménien du nom de Khojeh Raphael, qui a quitté la Perse alors qu’il était encore très jeune pour naviguer jusqu’à Surat puis voyager par la mer jusqu’à l’Angleterre puis la Russie, en passant par Amsterdam. Ses voyages l’auraient transporté au travers de tous les pays Européens avant qu’il ne décide de s’installer en tant que marchand dans le port Italien de Leghorn. Selon les dires d’un voyageur Perse, Khojeh était un parfait scélérat qui avait vu assez de ce monde pour parler plusieurs langues.

 

Cette histoire ne peut pas être considérée comme ayant autorité en ce qui concerne le passé de l’Orlov. Quel diamant aurait pu être monté dans l’autre œil de l’idole ? les candidats sont peu nombreux. Le Koh-I-Noor pourrait être l’un d’entre eux, mais nous savons qu’il a été transporté hors de Delhi en 1739 par le Shah Perse Nadir. Peut-être l’autre œil de l’idole contenait-il une autre pierre précieuse, ou peut-être l’idole a-t-elle souffert le même destin que Nelson à Calvi ?

 

Une autre version de l’origine de l’Orlov est encore plus tirée par les cheveux. Selon celle-ci, le diamant aurait appartenu aux Empereurs Moguls et aurait été sorti de Delhi par les Perses sous le Shah Nadir. Peu de temps après l’assassinat de ce dernier en 1747, un soldat Afghan autrefois à son service apparut à Bassorah, une grande ville du Shatt-el-Arab, à 112km au nord du Golfe Persique. La ville de Bassorah es Mille et une nuits a été fondée par le Calife Omar I en 636 après JC, à 13km au nord de la ville de Basra, qui était un important port pour l’exportation de produits Orientaux.

 

En plus du diamant, l’Afghan aurait apporté avec lui de nombreux autres bijoux, qu’il offrit à un marchand Arménien du nom de Grigori Safras, qui résidait alors à Bassorah avec ses deux frères. Safrah se serait trouvé étonné de voir tant de richesses entre les mains d’un pauvre soldat qui en ignorait la valeur. Il fut obligé de reporter sa chance de faire affaires avec lui afin de dénicher des fonds suffisants. Entre temps, l’Afghan commença à soupçonner le marchand de manigancer quelque chose, et, persuadé qu’un piège allait se refermer sur lui, il disparut de la ville aussi mystérieusement qu’il y était entré.

 

Le soldat a ensuite pris la route pour Bagdad, où il a rencontré un négociant Juif à qui il a vendu ses trésors pour 65.000 piastres (500 livres) et deux chevaux Arabes. Mais plutôt que de retourner chez lui, il décida de dilapider sa nouvelle richesse. Malheureusement, il finit par rencontrer Safras une nouvelle fois, Safras qui n’était pas déterminé à le laisser filer à nouveau. Attristé d’apprendre que l’Afghan avait vendu ses trésors, il parvint à apprendre où résidait le négociant et lui rendit visite. Il lui offrit deux fois le montant qu’il avait payé pour le diamant, mais le négociant refusa de s’en séparer. Safras contacta donc ses deux frères qui lui rendirent visite à Bagdad. Ils décidèrent ensemble de s’emparer du diamant. Ayant accompli cette tâche avec succès, il devint évident que l’Afghan devait également disparaître, parce que son témoignage aurait suffi à incriminer les frères. Tirant avantage de son amour pour la révolte, Safras lui proposa donc de se joindre le lendemain à lui et ses frères pour un verre ou deux, grâce auxquels il lui administèrent un poison. Les corps du négociant Juif et de l’Afghan furent placés dans des sacs et jetés de nuit dans le Tigre.

 

Mais la boucherie ne s’arrêta pas là. Le cours des évènements avait jusque là joué en la faveur des meurtriers, mais lorsqu’il en vint à la distribution du trésor, les trois frères réclamèrent la possession du diamant. Comme il était impossible de diviser la gemme en trois parts égales et qu’aucun de ses frères n’était prêt à lâcher prise, notre Safras leur réserva un destin similaire à celui de ses autres victimes. Il commit donc un double fratricide, et un autre gros sac fut jeté dans le Tigre. Après tant d’assassinats, l’Arménien décida de prendre la route pour Constatinople avant de traverser la Hongrie puis la Silésie et enfin arriver à Amsterdam. Il s’y installa en tant que revendeur de pierres précieuses. Peut-être la proéminence de la ville dans ce domaine l’avait-elle attiré, plus que sa localisation.

 

Selon le livre d’Edwin Streeter, intitulé The Great Diamonds of the World, cette deuxième version de l’histoire de l’Orlov ne fait absolument pas référence au Orlov mais à un diamant différent portant le nom de Moon of the Mountains, une pierre d’un poids de 120 carats. En revanche, aucune trace d’un tel diamant n’existe aujourd’hui, encore moins dans le Fonds de Diamants de Russie. En plus de cela, les autorités Russes ont révélé des documents qui indiquent qu’en 1768, leur très cher diamant passa entre les mains d’un dénommé Safras. La ville d’Astrakhan est cependant citée dans leur version de l’histoire de l’Orlov, une référence possiblement expliquée par Streeter.

 

Il explique qu’après s’être installé à Amsterdam, Safras attira l’attention de certains dirigeants Européens, dont Catherine la Grande. L’Impératrice était aparemment très intéressée par le fameux diamant de Safras, et invita ce dernier dans sa capitale, Saint Petersbourg, où elle le présenta au bijoutier de la couronne, I. L. Lazarev. De longues négociations eurent lieu, le prix demandé par Safras ayant été considéré exorbitant. En revanche, le conte Panin, ministre favori de l’Impératrice, eut finalement raison de Safras. La demande de ce dernier ne fut ni rejetée ni acceptée. Il se laissa emporter dans une vie qu’il ne pouvait pas se permettre, et s’endetta lourdement. Lorsqu’il n’eut plus aucun moyen financier, Panin mit fin aux négociations et lui interdisit de quitter la Russie, ou même Saint Petersbourg, jusque que sa dette ait été remboursée. Safras était à la merci du ministre. Déterminé à ne pas perdre son diamant, Safras finit par récolter assez d’argent pour rembourser sa dette en vendant ses autres gemmes à la communauté Arménienne de Saint Petersbourg. Il quitta ensuite la capitale.

 

Quelques années plus tard, la cour de Russie apprit que Safras s’était installé à Astrakhan, et les négociations reprirent pour l’achat du diamant, duquel il aurait aparemment dû se séparer en respect des termes du contrat original. A ce moment-là, l’histoire du diamant se complique encore plus. Tout le monde croyait jusqu’alors qu’un voyageur avait acheté le diamant à Amsterdam, des articles furent même publiés à Londres à ce sujet. La conclusion à en tirer est donc que les négociations ne menèrent nulle part à Astrakhan – le conte Orlov dut voyager jusqu’à Amsterdam pour finaliser l’arrangement. Lorsqu’il arriva, le diamant était déjà connu sous le nom d’Amsterdam.

 

Le conte Grigorievich Orlov (1723-83) était un noble Russe et un officier de l’armée très respecté. Il a été blessé pas moins de trois fois au cours des diverses campagnes de la guerre de sept ans. Il aurait une fois escorté un officier Prusse en tant que prisonnier de guerre jusqu’à Saint Petersbourg, où il fut présenté en 1759 au Grand-Duc Pierre et à Catherine. Alors qu’il menait une vie séditieuse dans la capitale, il devint l’amant de la Grande-Duchesse. Après la montée au pouvoir du mari de Catherine, Pierre III, Orlov et son jeune frère, le conte Aleksei Grigorievich, organisèrent le coup de juillet 1762, après lequel Pierre III fut détrôné à la fevur de Catherine, puis assassiné.


 



Portrait de la grande Catherine par Alexei Petrovich Antropov

 

Catherine fit de son amant son adjudant général, directeur général et général en chef, mais le conte Panin, qui était son mentor politique, se trouva frustré par l’intention de l’Impératrice d’épouser Orlov. Orlov continua de servir Catherine jusqu’à ce qu’elle prenne Aleksander Vassilchikov, alors Grigori Potemkin, comme amant. Il quitta la Russie en 1775.

 

Deux ans plus tôt, Orlov visita Amsterdam, où il apprit l’existence du diamant de Safras. Il l’acheta pour la somme de 1.400.000 florins, soit l’équivalent de 400.000 roubles. Un tel achat aurait sans doute rappelé à Catherine le rôle qu’Orlov avait joué dans son ascension au pouvoir, ce qui aurait pu jouer en sa faveur. C’est ce qu’Orlov espérait. Catherine elle-même avait refusé d’acheter le diamant de Safras au prix qu’il demandait. Elle accepta le diamant, et le fit monter sur le Sceptre Impérial, créé par Troitnoki, juste sous l’aigle d’or. L’Impératrice offrit à Orlov un palais de marbre à Saint Petersbourg, mais ne fit plus jamais de lui son favori. En 1777, le conte Orlov épousa sa cousine, mais après la mort de cette dernière à Lausanne en 1782, il perdit la tête et mourut en Russie l’année suivante.

 

Il existerait un document signé par Orlov et Lazarev, bijoutier de la cour à Saint Petersbourg, qui présenterait l’achat du diamant sous un jour entièrement différent. L’auteur Russe suggère que le rôle d’Orlov n’aurait pu consister en rien de plus que d’aller chercher le diamant, que Catherine aurait elle-même acheté. L’Impératrice employait des intermédiaires pour deux raisons : premièrement, elle désirait plus que tout contraster sa ‘frugalité toute Allemande’ (elle est née une princesse Allemande) et les habitudes d’achat de ses prédécesseurs, et deuxièmement, elle considérait qu’il n’était pas le rôle d’un monarque de marchander quoi que ce soit – ce qu’Orlov était en mesure de faire. Ce serait donc pour lui avoir rendu ce service que Catherine aurait baptisé le diamant Orlov.

 

Il existe une légende au sujet de ce diamant, qui remonterait à l’époque de Napoléon. Alors que les troupes de l’Empereur de France approchaient de Moscou lors de la campagne de 1812, l’Orlov fut mis à l’abri dans la tombe d’un prêtre au Kremlin. Lorsque Napoléon entra à Moscou, accompagné de sa garde personnelle, il se dirigea vers le Kremlin pour mettre la main sur le diamant. La tombe fut ouverte pour révéler la magnifique pierre. L’un des gardes tenta de s’en emparer, mais avant qu’il ne le touche, le fantôme du prêtre se leva et jeta une malédiction sur les envahisseurs. Napoléon et ses hommes se seraient enfuis les mains vides du Kremlin. Cette histoire peut n’être rien de plus qu’une légende, il n’en est pas moins qu’elle ajoute au passé déjà coloré du diamant Orlov.


Sources: Ryan Thompson, Famous Diamonds par Ian Balfour, The Nature of Diamonds by George E. Harlow, Precious Stones par Max Bauer, Diamonds - Myth, Magic, and Reality par Ronne Peltsman, Neil Grant et 22 autres auteurs contributeurs.

 

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