Le ministère des Finances reconnaît avoir « contrôlé (l’an dernier) près
de deux fois plus de dossiers que sur la période précédente comparable,
c’est-à-dire celle de 2012 ».
Il est parfaitement normal que le fisc s’intéresse de près aux députés et
sénateurs et de manière générale tous ceux dont la position publique et les
mandats pourraient leur permettre de s’enrichir en profitant illégalement. Je
suis nettement plus réservé sur l’obligation de publication du patrimoine
personnel, car chacun fait ce qu’il veut et gère son argent comme il le
souhaite.
Il n’y a pas à étaler le patrimoine de tel ou tel. Il y a effectivement à
contrôler et surveiller.
Autre élément important, surveiller et contrôler, ne doit pas non plus
signifier que l’on considère tous nos représentants comme forcément
coupables.
Je ne cherche pas à les défendre! C’est le moins que l’on puisse dire,
mais il n’y a pas pire violence psychologique que de considérer un innocent
comme coupable, et les choses doivent se faire avec un respect de la dignité
humaine.
Cela doit être valable pour chacun des citoyens de ce pays.
Une approche très oubliée, puisque pour un oui ou pour un non, on prend
les plaintes que l’on instruit, on vous convoque à la gendarmerie ou au
commissariat, on judiciarise tous nos rapports sociétaux et l’on se retrouve
avec un professeur accusé de violences qui se suicide…
Cela arrive tous les jours.
Donc oui à la surveillance, non à la transparence totale qui rend une
société en réalité invivable, et oui à l’indispensable respect de la
présomption d’innocence sur tous les sujets.
A noter cette phrase dans l’article du Parisien
« A l’origine de cette ardeur fiscale ? La création, en septembre
2016, de la Direction nationale des vérifications de situations fiscales
(DNVSF), bras armé de l’administration fiscale dont la mission consiste à
vérifier la situation patrimoniale et fiscale des personnalités publiques, et
notamment celle des députés et des sénateurs. La DNVSF permet plus facilement
au fisc d’intervenir, de sa propre initiative, dans l’objectif d’un
redressement.
« Avant que n’éclate le scandale, Jérôme Cahuzac n’avait jamais été
contrôlé, car c’était aux services fiscaux locaux qu’incombait ce rôle, quel
que soit le contribuable. Or, vis-à-vis de personnalités politiques d’une
telle notoriété, cette tâche s’avérait très délicate et de fait impossible,
confie-t-on à Bercy. Le caractère centralisé de la DNVSF a désinhibé nos
services. »
Avoir un service spécialisé et indépendant de vérification est une
excellente idée, et il conviendra de veiller à ce que cet outil ne devienne
jamais une arme de pression politique contre ses opposants!
Source Le Parisien ici