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Le fixing de Londres devrait-il laisser place à un successeur ?

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Publié le 09 juillet 2014
1720 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Depuis qu’un trader de Barclays a été jugé coupable d’avoir manipulé le prix de l’or et suite à la condamnation de Barclays à une amende de 44 millions de dollars, le fixing de Londres s’est retrouvé sous les projecteurs. Le banquier impliqué est principalement vu comme reflétant un ou quelques traders solitaires, et non une manipulation du fixing par la fraternité bancaire.

Il n’en est pas moins que beaucoup perçoivent le fixing de Londres comme archaïque et pensent qu’il devrait être abandonné. Le danger que représente une telle attitude est lié au fait que le fixing soit un repère critique pour l’or échangé globalement chaque jour. Trois propositions devraient bientôt être discutées lors d’un Forum organisé par le Conseil mondial de l’or. Il est tout à fait normal que le Conseil accueille ce genre d’évènement, puisqu’il est lui-même financé par les producteurs d’or du monde et ne favorise pas seulement la position d’un acheteur mais aussi celle des vendeurs.

Le besoin de voir naître un nouveau fixing

Qu’est-ce que cela signifie ? Vous êtes certainement tous au courant que cinq banques commerciales organisent deux fois par jour une conférence téléphonique lors de laquelle elles observent les ordres d’achat et de vente de leurs clients pour fixer un prix qui reflète aussi bien l’offre que la demande en or à 50 barres près. Le prix de l’or est ensuite fixé et toutes les transactions discutées lors du fixing sont effectuées à ce prix. Notez que lorsque nous parlons des clients des banques, nous parlons de clients qui couvrent une gamme de participants.

Mais soyons clair quant à ce qu’est réellement ce fixing. Il n’est pas un prix moyen en cours de journée ou encore un prix fixé au hasard à une heure précise, mais le prix auquel les plus grosses quantités d’or sont échangées au même endroit, en même temps, deux fois par jour. Il est le repère qui représente au mieux le prix de l’or à deux moments de la journée, à des heures qui enregistrent les plus gros volumes d’or échangés sur la journée. Et c’est ce point particulier qui doit être souligné. Il représente le plus gros du volume d’or échangé deux fois par jour.

Après le fixing, il est possible que le prix de l’or fluctue dans une autre direction, mais ce mouvement de prix implique de plus petits volumes et de plus petits joueurs et n’est pas représentatif du marché global. Si le négoce de l’or était limité à ces deux fixings quotidiens de Londres, alors ces derniers représenteraient avec précision l’état de l’offre et de la demande. Mais une telle chose ne pourrait jamais se produire en raison de la nature diverse du marché de l’or. Parce qu’il s’agit du prix le plus proche d’un équilibre entre l’offre et la demande quotidienne, le fixing de l’or est utilisé pour déterminer la valeur des transactions effectuées hors du marché. Tout autre mécanisme qui ne reflète pas, du moins en partie, l’état de l’offre et de la demande sur le marché de l’or à deux moments précis de la journée, ne pourrait pas être utilisé comme repère de prix sur le marché. Comme nous avons pu le voir, il arrive que le fixing soit manipulé par un banquier ou deux, mais il n’en est pas moins qu’il demeure la meilleure représentation qui soit de l’offre et de la demande en or. Toute alternative devrait pouvoir apporter des éléments similaires à ce système de fixation de prix.

C’est à trois heures de l’après-midi à Londres, et à l’heure de l’ouverture des marchés américains, que se tient le deuxième fixing de la journée, qui reflète un consensus plus global de l’offre et de la demande. Mais vous vous demandez certainement pourquoi nous avons besoin d’un tel mécanisme. Et c’est une bonne question.

Volumes d’or et liquidité des contrats hors du marché

Certains commentateurs ont déjà expliqué que le fixing de Londres représente 90% de la demande et de l'offre globale à n’importe quel moment de la journée. Je suis personnellement sceptique face à ce pourcentage, parce qu’une grande partie du négoce de l’or dans le monde n’utilise pas le fixing de l’après-midi comme prix de référence pour établir des contrats qui requièrent la livraison de métal à une date précise. Ces volumes d’or ne passent pas par le marché de Londres ou le fixing. Il n’en est pas moins que nous ayons besoin d’un système de fixation de prix biquotidien pour déterminer la valeur de l’or échangé lors d’un jour ouvrable particulier. Le fixing de Londres serait utilisé pour établir l’échange des plus gros volumes d’or à l’échelle globale, notamment pour ce qui est du négoce de gros. Sans lui, beaucoup de contrats trouveraient difficile d’établir un prix représentatif de l’offre et de la demande à un moment précis.

Le fixing représente peut-être 90% du négoce d’or physique à l’échelle globale, mais certainement pas des contrats.

Nous ne savons pas dans quelle mesure le fixing permet aux plus gros clients d’échanger de l’or physique sur le court terme, mais il est certainement possible d’établir des contrats sans pour autant vouloir livrer du métal à d’autres. Voilà qui est susceptible de faire fluctuer davantage le prix de l’or, mais ne peut pas se détacher de l’offre et de la demande réelles hors du cercle des traders professionnels. En d’autres termes, ces échanges ne trompent pas la tendance sous-jacente du prix de l’or. Contenues à l’intérieur des volumes enregistrés lors du fixing, ces fluctuations ne peuvent pas avoir d’impact sur le plus long terme.

Certains pensent que le Comex enregistre des volumes de contrats bien plus importants, mais je ne suis pas du même avis. Seuls 5% des contrats établis sur le Comex débouchent sur la livraison de métal physique. Et les acheteurs et vendeurs doivent spécifier à l’avance s’ils ont l’intention de demander livraison ou de livrer avant même que le contrat soit établi. Londres demeure le centre du négoce de l’or. Le Comex est essentiellement un marché de produits dérivés. Et même ces produits dérivés ont un effet limité sur le prix de l’or. Les positions qui y sont prises supportent les positions physiques, que ce soit au travers de la couverture ou au travers de la garantie d’une position à la vente ou à découvert sur le marché physique (comme nous l’avons vu en avril 2013).

Un « prix instantané » pour remplacer le fixing

Avec les critères ci-dessus à l’esprit, observons deux des alternatives proposées.

Certains ont avancé l’idée d’un « instantané » du prix de l’or à des heures précises de la journée, heures qui sont susceptibles de changer fréquemment. Voilà qui ignore la vertu clé du fixing actuel qu’est de représenter les plus gros volumes d’offre et de demande enregistrés deux fois par jour. Nous savons par exemple que les spéculateurs peuvent tenter de manipuler le prix de l’or en choisissant de se débarrasser de gros contrats en périodes creuses pour pousser les investisseurs à vendre.

La détermination du prix de l’or deux fois par jour à des heures précises est donc plus importante que la détermination d’un instantané pour représenter un prix quotidien. Le fixing de Londres détermine le prix des plus gros volumes d’or échangés chaque jour. Si le fixing n’était plus capable de concentrer ces gros volumes à des heures précises, il ne vaudrait pas mieux qu’un instantané du prix de l’or, qui serait également ouvert à bien plus de corruption que le fixing. La difficulté serait donc de déterminer qui serait responsable de cet instantané, et de savoir s’il serait au-delà de toute manipulation.

Un vent de changement

Un vent de changement souffle sur les marchés financiers du monde, qui bien que ressenti par beaucoup n’est encore que très peu apprécié. Il est basé sur le transfert de richesses et de pouvoir depuis l’Occident vers l’Orient. Comme je l’ai déjà dit, par le passés, 80% des flux monétaires globaux étaient dirigés vers le monde développé. Entre 2016 et 2020, ce pourcentage passera à 35%. Nous en sommes déjà à 40%.

L’Asie domine déjà le marché de l’or depuis plusieurs années. En 2013, la Chine a dépassé l’Inde pour devenir le plus gros consommateur d’or de la planète, et sa demande continue de grimper. Il serait donc logique de voir la Chine devenir le centre global de l’or dans le futur. Après tout, la demande du Proche-Orient, de l’Inde et de la Chine représente 74% de la demande globale en or.

Pour que le fixing puisse réellement représenter le gros des échanges quotidien, il devrait être établi trois à quatre fois par jour à Londres et en Asie. Mais avant que cela puisse se produire, le marché de l’or devra voir les producteurs d’or ou leurs agents livrer de l’or directement via les marchés asiatiques comme le Shanghai Gold Exchange, et non le marché de Londres.

Shanghai a gagné de l’importance l’année dernière alors que les exportations suisses vers la région atteignaient 2.711 tonnes. La Chine serait désormais capable d’accommoder un fixing du prix de l’or au travers d’un système de contrats en yuans et de l’ouverture de son marché aux banques internationales. Elle pourrait imposer une livraison directe aux producteurs globaux afin de s’assurer à ce que le contrôle se déplace depuis le système bancaire vers les acheteurs et vendeurs du fixing. La Chine se déplace sans aucun doute vers son propre système de détermination de prix, à moins bien sûr qu’elle tombe d’accord avec les réformes discutées actuellement.

Shanghai est principalement un marché physique, où la plupart des contrats échangés débouchent sur la livraison de métal à des clients. Avec une proportion de spéculateurs bien moindre qu’en Occident, Shanghai a la possibilité de représenter la demande et l’offre sur le marché de l’or avec beaucoup plus d’exactitude.

A l’aube du Forum, il serait bon de voir naître une expansion du système qui puisse intégrer Shanghai. Bien que le Forum s’intéresse à un système centré sur Londres, il est nécessaire qu’il reconnaisse qu’il fait partie d’un marché international ouvert 24 heures par jour. Afin d’éviter de futures représentations inadéquates du prix de l’or, ces évolutions du marché de l’or devraient être prises en compte par le nouveau système. Pourrait en naître une amélioration du système actuel de Londres, qui pourrait le rendre moins vulnérable aux distorsions et manipulations à l’échelle globale.

 

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