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Cours Or & Argent

Le FMI et ses stocks d’or

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Publié le 13 octobre 2009
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Rubrique : Or et Argent





Pour mémoire, le FMI ou Fonds Monétaire International, se définit lui-même comme « une organisation regroupant 185 pays qui travaille à encourager la coopération monétaire internationale, assurer la stabilité financière, faciliter le commerce international, promouvoir le plein emploi et une croissance économique durable et réduire la pauvreté ». Cette description « fourre-tout » lui permet en essence de devenir une institution de clearing officieuse de n’importe quelle politique illicite que ses dirigeants ont intérêt à mettre en œuvre et il ne fait aucun doute que ses membres les plus influents ont historiquement dicté ce que la politique officielle du FMI allait être.


Les Etats-Unis, bien sûr, possèdent 17% des voix et sont dominants dans les votes du FMI, aucun autre pays ne détenant plus de 6% des voix. Il est donc peu surprenant que cette « organisation internationale » soit typiquement tenue en otage par les désirs des banquiers et politiciens américains, en particulier si l’on réalise que les décisions majeures du FMI (y compris les propositions de vendre de l’or) requièrent un vote de majorité à 85% pour passer. En d’autres termes, les USA peuvent opposer un veto à n’importe quelle proposition de ce corps composé de 185 membres.


Quoi qu’il en soit, le FMI détient en théorie 3 217 tonnes d’or (soit 103,4 millions d’onces) dont 88% (ou 2814 tonnes) ont été acquises soit disant il y a plus de 30 ans, à la création du FMI par décision de ses membres initiaux. Les 12% restants ou 403 tonnes (13 millions d’onces) ont supposément été achetés dans des transactions « hors marché de l’or » en 1999-2000 pour rembourser les crédits rééchelonnés par le FMI.


Il ne devrait donc pas être surprenant que le FMI soit aussi chargé de créer les « règles officielles » de comptabilité des réserves d’or de la Banque Centrale, créant ainsi une échappatoire pour les banquiers et les politiciens US des échelons supérieurs leur permettant d’influencer grandement et finalement d’encourager la ruse de la « politique de dollar fort » mentionnée ci-dessus.


Les détails exacts des politiques comptables de l’or du FMI, à la fois pour ses (supposées) réserves propres et celles de ses pays membres ont été, de manière peu surprenante, assez troubles. Mais il est clair comme de l’eau de roche que de telles règles ont permis aux réserves des banques centrales d’être comptabilisées deux fois, créant l’illusion d’une offre pas très différente de celle du volume de transaction du Nasdaq,  qui comptabilise deux transactions pour chaque volume négocié, une pour l’acheteur et une pour le vendeur. Sans oublier le fait, qu’en dépit de des nombreuses ventes admises par la Banque Centrale durant toutes ces années, la plupart des détenteurs majeurs d’or (notablement les USA) n’ont jamais reporté de déclin dans leurs réserves d’or.


En fait, un article de mai 2006 titré « traitement des swaps d’or et des dépôts d’or (crédits) » a été présenté à un comité du FMI dédié au traitement comptable des réserves, et admettait que les Banques centrales des membres du FMI « surestiment leurs actifs de réserves parce que les fonds récoltés des swaps d’or et l’or lui-même sont inclus dans les actifs de réserve ».


Cependant, sous la pression des enquêtes menées par Blanchard & Company (un négociant en pièces qui a poursuivi JP Morgan et Barrick Gold en 2003 pour manipulation du marché de l’or), le FMI a reporté en janvier 2007 qu’il était en train d’étudier des changements comptables possibles pour reporter les crédits en or d’après les recommandations du groupe d’experts techniques des actifs de réserve (RESTEG) qui proposait que les comptes d’or non alloués détenus par les « bullions banks » (banques spécialement autorisées à négocier sur le marché de l’or) soient exclues des actifs de réserve. En d’autres termes, ils étaient en train de vérifier que les réserves d’or prêtées étaient toujours bien considérées comme des réserves officielles d’or et recommandaient que les procédures de comptabilité en cause soient modifiées.


En fait, en réponse aux questions posées par Chris Powell, secrétaire/trésorier du GATA en novembre 2008, un officiel du FMI affirmait les choses suivantes:


“Les membres incluent leurs positions de réserves au sein du FMI dans leurs réserves internationales.”


Ceci, bien sûr, valide les accusations (parmi d’autres) de Blanchard et du GATA selon lesquelles tout ce que vous lisez au sujet des réserves des banques centrales est suspect, et bien moins attribuées aux réserves d’or au FMI lui-même, qui de toute manière est retenu en otage par les 17% de « droit de veto » des Etats-Unis.


Bien sûr, comme ces recommandations ont été faites à la mi-2007, pas un seul petit couac n’a été entendu sur ce problème, apparemment c’est simplement une affaire classée. L’inférence, bien sûr, est le peu de crédibilité concernant les comptes du FMI.


Davantage de données non connues, non vérifiées et non auditées à propos du FMI


Au milieu de toute l’agitation concernant les ventes potentielles d’or du FMI, il faut auparavant comprendre quelques petites choses.


D’une part, la nébulosité des règles de comptabilité de l’or du FMI mentionnée ci-dessus opacifie la quantité exacte d’or détenue par le FMI, en particulier parce qu’il n’y a jamais eu d’audit de ces réserves depuis que l’or y a été supposément transféré en 1970 (et il n’est pas anodin que l’étalon or ait été abandonné en 1971). Et, - quel choc ! -, les réserves propres des Etats-Unis n’ont pas été auditées depuis plus de 50 ans non plus.


Deuxièmement, selon les règles du FMI, il n’y a que 403 tonnes d’or, comme indiqué plus haut, qui sont éligibles à la vente publique et non pas les 2814 tonnes qui doivent être maintenues pour conserver le pourcentage des participations des nations membres.


Sans oublier que la politique officielle du FMI affirme la chose suivante:


“L’or est un actif sous-évalué et fournit une force fondamentale à son bilan. Toute mobilisation de l’or du FMI devrait éviter d’affaiblir sa position financière globale. Les positions en or lui donnent une facilité de manœuvre opérationnelle tant en ce qui concerne l’utilisation de ses ressources qu’en augmentant la crédibilité de ses bilans prudents. Dans cette perspective, les avantages des réserves d’or du FMI sont passés à ses membres en général, tant à ses créditeurs qu’à ses débiteurs. Le FMI devrait continuer à détenir des quantités relativement larges d’or parmi ses actifs, non seulement pour des raisons de prudence mais aussi en cas d’événements inattendus. Le FMI a une responsabilité systématique à éviter les arrêts de fonctionnement du marché de l’or ».


Cette affirmation est tout à fait sensée et reflète la croyance la plus probable de la majorité. En dépit des 17% de veto des USA, les autres 184 membres du FMI ont 83% des votes et les chances sont très faibles pour qu’ils soient en faveur de ventes d’or, en particulier les plus pauvres, dont certains d’entre eux dépendent de l’exploitation minière et ont un intérêt très limité à ce que les cours de l’or, déjà très déprimés ne soient encore plus martelés vers le bas.


De plus, une autre politique affirmée du FMI est “d’agir d’une façon édictée par ses membres, qui incluent tous les signataires de l’accord de Washington » (c’est à dire de l’accord sur l’or de la banque centrale ou CBGA) et de « poursuivre dans « l’esprit » de cet accord ».


Sous le CBGA (Central Bank Gold Agreement- Accord sur l’or des banques centrales), qui permet à ses nations membres (essentiellement tous les détenteurs majeurs mondiaux d’or) de vendre collectivement 500 tonnes par an, seulement  357 tonnes ont été vendues durant l’année fiscale se terminant en septembre 2008 et ces pays  n’avaient projeté de ne vendre que 150 à 200 tonnes pour l’année fiscale se terminant en septembre 2009.

 

Ventes d’or du FMI- cinq années de rumeurs


Durant les sept années passées, en fait depuis que le marché haussier de l’or à commencé à accélérer sa course vers le haut, les officiels du gouvernement américain ont constamment poussé toutes sortes de rumeurs, de menaces et d’insinuations pour forcer les cours de l’or vers le bas quelque soit la force avec laquelle le mouvement en sa faveur avait commencé.


De retour en 2002-2004, quand la tactique de diffusion d’une propagande de peur par Bush avait libre cours, la rumeur numéro 1 quand le cours de l’or commença à augmenter était « Bin Laden capturé », « un proche de Bin Laden capturé » ou bien encore « un proche de Bin Laden bientôt capturé ».


Ces rumeurs circulaient comme par magie seulement pendant les heures d’ouverture du COMEX et les jours pendant lesquels le cours de l’or commençait à monter subitement. Et quelque que soit le fondement imaginaire, et de manière plus importante encore, quelque soit l’impact minime un tel événement aurait du avoir sur le cours de l’or, le cours de l’or était toujours atteint, anéantissant ainsi la menace d’une envolée de l’or. Mais l’effet des rumeurs sur Bin Laden s’atténua, comme a) sa capture n’eut jamais lieu (et était loin de se produire) et que b) à un moment donné, le public perdit de son intérêt pour Bin Laden, probablement au moment où la bulle immobilière commença à s’élargir.


Ainsi, les rumeurs concernant Bin Laden furent remplacées vers 2005 par des rumeurs sur les “ventes d’or du FMI”. De nouveau, de façon magique, ces rumeurs refirent surface sur le marché presque chaque fois que la progression du cours de l’or menaçait de s’accélérer (toujours durant les heures d’ouverture du COMEX) et à chaque fois, cela se traduisait par un écrasement temporaire du cours de l’or.


En fait, un de mes collègues contributeur au GATA a fait une enquête avec un moteur de recherche sur « les ventes d’or du FMI » et s’est retrouvé avec plus de 2200 hits, ce qui indique simplement combien il y a eu de bavardages sur ce sujet en dépit du fait que a) il ne s’est jamais produit et que b) il aurait un impact très limité sur les cours de l’or s’il avait véritablement lieu.


Toujours la même vieille histoire


Il faut reconnaitre que le seul « accomplissement » majeur du G20 a été de produire une résolution d’émettre mille milliards de dollars supplémentaires créés à partir de rien !


Mais en voici la fine fleur:


Le FMI possède en théorie 3 217 tonnes d’or, estimées au prix courant actuel à 92 millions de dollars, une goutte d’eau dans un seau, comparée aux réserves en devises de la Chine de 2 000 milliards (sans oublier le millier de milliards de billets imprimés comme noté dans notre dernier paragraphe). Seulement 1% des réserves de la Chine sont actuellement couvertes par l’or, et elle a officiellement annoncé qu’elle comptait augmenter ses réserves à un pourcentage proche des 10%. Pour ceux qui auraient des difficultés en calcul, 10% de 2000 milliards, ça fait 200 milliards ou plus de deux fois la totalité des stocks d’or du FMI (en supposant qu’ils en possèdent effectivement autant, ce dont je doute).


Je rappelle cependant, ce sont seulement 403 tonnes d’or du FMI qui sont vendables et leur valeur au cours actuel est de seulement 11,7 milliards.


Sans oublier que 85% des nations membres du FMI auraient à approuver de telles ventes, dont de nombreuses sont elles-mêmes des producteurs d’or ou des acheteurs nets d’or ou des nations dont la population « prendrait la Bastille » si, dans cette environnement, leurs dirigeants au gouvernement donnaient leur accord pour vendre de l’or en échange de dollars en papier-monnaie.


Par ailleurs, n’oubliez pas qu’après les 8 134 tonnes (probablement imaginaires) en réserve à Fort Knox, le numéro deux des banques centrales propriétaires d’or est l’Allemagne avec 3 428 tonnes (les possède t’elle vraiment ? ) qui a affirmé avec véhémence l’année passée qu’elle ne procèderait plus à aucune vente d’or.

 

 

Conclusion


Ainsi, pour résumer, dans quelle mesure les ventes d’or du FMI sont-elles un tant soit peu pertinentes?


Tout d’abord, ces 403 tonnes d’or, soit 11,7 milliards de dollars, ne constituent de toute façon qu’une quantité infinitésimale, pas même trois jours d’endettement du Trésor Public Américain.


Et remarquons, ironiquement, que cette somme correspond précisément au montant que Goldman Sachs a distribué en bonus l’année dernière, à quelques jours de la réception de 10 milliards de dollars de TARP (Trouble Assets Relief Program- programme de sauvetage financier) de leur ancien PDG, Hank Paulson.

 


Andy Hoffman


Andy Hoffman est un analyste financier qui se consacre aux marches des métaux, principalement l’or et l’argent.




Andy Hoffman est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour.   Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits réservés par 24hGold.





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