Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent
Dans la même rubrique

Le piège des obligations

IMG Auteur
Publié le 26 novembre 2014
1171 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 1 vote, 5/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
SUIVRE : Crise
Rubrique : Editoriaux

L’ »establishment » financier des Etats-Unis a la capacité incroyable de célébrer l’incohérent tout en ignorant le vital. La semaine dernière, alors que le Wall Street Journal se posait des questions quant aux taux d’intérêt de la Fed d’ici ces quatre à cinq prochaines années (un exercice que David Stockman a comparé à l’étude du nombre d’anges qui pourraient tenir sur la pointe d’une aiguille), les médias ont complètement ignoré l’une des informations financières les plus pétrifiantes que j’aie jamais vues. Selon un petit article du Financial Times, certains officiels de la Fed voudraient demander aux petits propriétaires de fonds communs d’obligations de payer des « frais de sortie » pour liquider leurs positions. Pardon ? Le fait même qu’une telle politique puisse être considérée nous en dit long sur la fragilité actuelle de notre marché d’obligations et sur la folie collective des couches inutiles de régulation.

L’ancien membre de la direction de la Réserve fédérale, Jeremy Stein, s’est prononcé sur ce qui est depuis devenu une évidence aux yeux de nombreux investisseurs : le marché des obligations est devenu trop important et trop peu liquide, et exposerait le marché à des crises si une large portion des investisseurs décidait de vendre en même temps. Un tel évènement s’est déroulé en 2008, alors que les fonds du marché monétaire sont tombés sous le niveau requis. Afin de prévenir une telle possibilité sur le marché des obligations, la Fed cherche à contrer une possible vente panique en barrant la sortie aux investisseurs. Fort heureusement, les règles qui gouvernent les transactions au sein de notre société ne sont pas imposées par la Fed, mais sont les prérogatives de la SEC – bien que, si vous pensez comme moi, vous serez d’accord sur le fait que cela ne soit pas extrêmement rassurant. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Au cours de ces six dernières années, la Réserve fédérale s’est efforcée de maintenir les taux d’intérêt aussi bas que possible. Elle y est parvenue en fixant le taux des fonds fédéraux à zéro depuis 2008. Le manque conséquent de rendement de la dette de court terme a encouragé les investisseurs à acheter de la dette de plus long terme, et plus risquée, ce qui a créé un marché haussier sur les obligations de long terme. Les programmes de QE de la Fed ont étendu ce marché haussier au-delà de ce que n’importe qui aurait pu anticiper, faisant de la dette de long terme « sans risque » un actif bien trop attractif pendant bien trop longtemps. En conséquence, les fonds communs de placement de dette gouvernementale et d’entreprise de long terme ont atteint 7 trillions de dollars à la fin 2013, soit une hausse de 109% depuis 2008.

Une partie du problème est qu'une grande partie de ces fonds est endettée, puisqu'elle a emprunté sur le court terme pour acheter sur le long terme. Les rendements s’en sont trouvés gonflés dans un environnement de taux généralement peu élevés. Cela signifie que lorsque des liquidations sont nécessaires, les fonds qui font l’objet d’un effet de levier doivent vendre plus d’obligations de long terme pour obtenir des fonds que les quantités de dollars nécessaires à leur liquidation.

Mais maintenant que les politiques de la Fed ont poussé les investisseurs vers les obligations de long terme, elle veut s’assurer qu’ils ne chercheront pas à prendre leurs jambes à leur cou. La Fed espère construire l’équivalent, pour le marché des obligations, d’un motel dans lequel les investisseurs peuvent se présenter à l’arrivée mais n’ont pas à annoncer leur sortie. L’étendue des frais potentiels de sortie sont ouverts à la spéculation. Ils devraient cependant être assez élevés pour pouvoir être efficaces, et devraient augmenter à mesure que le désir de vendre gagne du terrain. Si tout le monde paniquait en même temps, il est possible que ces frais s’avèrent prohibitifs.

Nous en arrivons à un point où la Fed est supposée réduire ses achats d’obligations mensuels et réduire la taille de ses bilans. La proposition de frais de sortie nous pousse à croire que les choses pourraient vite devenir très moches si la Fed n’offrait plus de liquidités illimitées (voir mon ancien commentaire de mai 2014 sur le sujet, intitulé Too Big To Pop).

Indépendamment du mépris de la Fed pour les droits de propriété et les contrats (les investisseurs n’ont pas signé pour des frais de sortie en achetant leurs fonds d’obligations), l’idée que cette règle illustre à quel point les régulations du gouvernement peuvent engendrer une pile de stimulus contreproductifs pourrait causer le chaos sur les marchés.

Dans le cas présent, les problèmes ont commencé dès les années 1930, alors que l’administration de Roosevelt donnait vie au FDIC pour apporter une assurance fédérale aux dépôts bancaires. Avant cette date, les consommateurs étaient forcés de faire attention à la réputation d’une banque, et décider par eux-mêmes si une institution méritait de recevoir leur monnaie. Le marché libre fonctionnait très bien pour le secteur bancaire, et pourrait fonctionner encore mieux aujourd’hui, à une heure où internet est utilisé pour diffuser des informations en temps réel. Mais l’assurance du FDIC a transféré le risque des dépôts bancaires vers les contribuables. La vaste majorité des déposants se moquent de ce que leur banque fait de leur argent. Ce danger moral est partiellement à l’origine de la catastrophe de 2008, et a donné vie à l’ère actuelle des Too Big To Fail.

Dans une tentative de réduire les risques imposés par le système bancaire aux contribuables, la loi Dodd/Frank mise en place après la crise a rendu plus difficile pour les banques et les autres grosses institutions d’échanger des obligations pour leurs propres comptes. C’est l’une des raisons pour lesquelles le marché des obligations est moins liquide aujourd’hui que par le passé. Mais ce manque de liquidités expose le marché à des risques. Certains ont donc demandé une régulation de troisième niveau (frais de sortie) pour corriger les distorsions créées par les deux premières. Et le cycle pourrait encore continuer…

Ce qui est le plus attristant n’est pas le fait que la Fed soit favorable à de tels frais de sortie, mais que les médias financiers et le public ne s’en soucient pas. Si les autorités imposaient des frais de sortie aux fonds d’obligations, pourquoi ne pas en appliquer aux fonds d’équités ou même aux fonds de capitaux propres ? Une fois que la ligne sera franchie, nous ne pourrons plus faire machine arrière.

Mais les politiques de la Fed semblent avoir pour objectif de gonfler les prix des actifs et de les maintenir à des niveaux très élevés quoi qu’il arrive. Voilà qui ne vient pas en aide à l’économie, mais rend très heureux les collaborateurs de la Fed à Wall Street. Après tout, quel propriétaire de motel s’opposerait à une loi qui empêcherait ses clients de partir ? La triste vérité, c’est que si les investisseur conservent leurs obligations suffisamment longtemps pour être exposés à de potentiels frais de sortie, ces frais pourraient s’avérer être le dernier de leurs problèmes.

a


<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :5 (1 vote)
>> Article suivant
Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.