|
Suite
de l’article précédent
Vingt
ans après que Santa Romana cessa ses recherches, une seconde (et
violente) chasse à l’or commença, avec à sa
tête Ferdinand Marcos. Marcos fit la découverte de plus de 14
milliards de dollars d’or – dont six milliards de dollars dans
l’épave du navire Japonais Nachi dans la baie de Manille,
et 8 milliards dans le tunnel connu sous le nom de ‘Teresa 2’, 50
km au Sud de Manille, dans la province de Rizal. En 2001, une crise politique
éclata aux Philippines après que Francisco Chavez ait
déclaré qu’Irene Marcos-Araneta, la plus jeune des filles de Marcos,
possédait des biens d’une valeur de 13,2 milliards de dollars
sur un compte en Suisse. L’existence de ce compte fut rendue publique
après qu’elle tenta de le transférer depuis l’Union
de Banques Suisses vers la Deutsche Bank de Düsseldorf. Marcos, ayant
supervisé l’ouverture d’au moins six sites et
utilisé ses employés pour voler les trésors
découverts par les paysans locaux, mourut en exil en 1989. En 1998, la
Cour Suprême d’Hawaii décréta le remboursement de
la somme de 1,4 milliards de dollars en faveur d’un Philippin à
qui Marcos avait dérobé un Bouddha en or qu’il avait
découvert, et que Marcos s’est également fait une joie de
torturer pour avoir osé protester.
Derrières
les découvertes de Marcos se cache Robert Curtis, chimiste,
métallurgiste et ingénieur minier du Nevada, que Marcos avait
employé pour fondre son or de manière à ce qu’il
puisse remplir des critères de pureté internationaux et
être vendu sur les marchés. Curtis se prouva également
être le seul à pouvoir décrypter les cartes codées
ayant été retrouvées en la possession de l’ancien
valet de Takeda, un jeune Philippin de la ville de Bambang.
Les Seagrave décrivent dans le détail
les activités de Curtis, ainsi que la fois où l’homme de
main de Marcos, le général Ver, lui a permis d’échapper
de justesse à la mort après qu’il ait découvert le
trésor de ‘Teresa 2’.
Les
ouvrages des Seagrave sont structurés et
détaillés, mais ils ne sont pas entièrement fiable en
tant que documents historiques. Les auteurs ont tendance à
exagérer les rôles des brigands Japonais et des anciens
militaires Américains à chaque fois que les opérations
des politiciens, des banquiers et de la CIA paraissent suffisamment
pétrifiantes. Ils connaissent bien les Philippines, mais ne sont pas
des experts de l’histoire du Japon et ne savent pas lire le Japonais.
L’ouvrage est truffé d’erreurs qui pourraient
aisément être corrigées par étudiant en Japonais
de deuxième année – par exemple, le bateau qu’ils
appellent Huzi devrait être romanisé
sous le nom Fuji ; le plus important
port de la mer du japon est Maizuru et non Maisaru ; tairiki n’est pas un mot Japonais, mais tairiku ronin
signifie ‘aventurier continental’ ou ‘opportuniste
Chinois’ ; et le nom Ichivara est une
absurdité (il s’agit sûrement en réalité du
nom Ishihara).
Les
auteurs semblent conscients de leur souci de crédibilité,
puisqu’ils ont également publié deux CD-Roms
contenant plus de 900mb de documents, de cartes et de photographies
réunies au cours de leurs recherches. Ils peuvent être
commandés sur leur site internet (www.bowstring.net),
et sont inestimables, tout particulièrement pour les documents
qu’ils contiennent au sujet des opérations menées par le
gouvernement des Etats-Unis à l’encontre de l’ancien
avocat général Norbert Schlei. Schlei a autrefois représenté une
soixantaine de Japonais auxquels le gouvernement Japonais avait offert des
billets à ordre afin de garder secret le M-Fund
après que l’ancien premier ministre Tanaka fut condamné
pour corruption. Le gouvernement jugea ces billets à ordre
d’être des contrefaçons, et la carrière de Schlei fut ruinée. Gold Warriors, est cependant
très certainement le meilleur guide disponible sur le scandale de
l’or de Yamashita, et ses auteurs jouent la
carte de la transparence en offrant à leurs lecteurs leur
matériel de recherche.
La
note d’auteur de l’ouvrage des Seagrave
s’achève ainsi : ‘Par mesure de précaution, si
quoi que ce soit devait se produire, nous avons fait en sorte que cet ouvrage
soit disponible sur un certain nombre de sites internet. Si nous venions
à être assassinés, nos lecteurs n’auront aucune
difficulté quant à savoir qui sera le responsable’.
Malheureusement, la liste des meurtriers potentiels dont le livre fait
mention s’étend à quelques milliers de
généraux, espions, banquiers, politiciens, avocats, chercheurs
d’or et voleurs de plus d’une douzaine de pays. Souhaitons une longue vie aux Seagrave.
Sachez en passant que d’importantes quantités d’or
pillées par les Japonais sont encore aujourd’hui
enterrées aux Philippines.
Source

|
|