Le
Sancy est parmi tous les diamants célèbres d’Europe celui
qui possède l’histoire la plus confuse et haute en couleurs. C’est
un diamant jaune pâle de 55,23 carats en forme de bouclier. Il serait
d’origine Indienne, et serait l’un des premiers gros diamants
à avoir été taillés avec des facettes
symétriques.
En
1570, la pierre fut achetée à Constantinople par
l’ambassadeur Français en Turquie et seigneur de Sancy, Nicholas
Harlai, qui était un avide collectionneur de
gemmes et de bijoux. Cette passion pour l’ornement personnel
était commune dans la France des années 1500 et 1600 plus que
partout ailleurs, si ce n’est l’Orient. Il apporta son diamant en
France, où Henri III, qui était loin de se réjouir
d’être chauve, le lui a emprunté pour décorer un
chapeau qu’il portait pour cacher son absence de cheveux. Sancy
était une figure importante de la Cour. Henri était le fils vain
et faible de Catherine de Médicis.
Sous
le roi suivant, Sancy fut nommé Superintendant des Finances. Henri IV
lui emprunta son joyau pour garantie la solde de ses soldats. Un messager fut
envoyé un jour avec la pierre mais n’a jamais atteint sa
destination : des voleurs l’avaient suivi. Sachant que son
messager était loyal, Sancy envoya des hommes à sa recherche.
Son corps fut découvert et le diamant fut retrouvé dans son
estomac.
Sancy
vendit le diamant à James I, roi d’Angleterre. En 1605 le diamant fut décrit comme
‘taillé en facette et acheté à Sancy’ dans
l’inventaire des bijoux de la Tour de Londres.
Il
demeura en Angleterre jusqu’en 1669. Charles I, fils de James I, fut
décapité. Sa veuve, Henrietta Maria,
présenta le diamant à Somerset, comte de Worcester, qui le
repassa ensuite entre les mains de la couronne. James II en fut plus tard le
propriétaire, mais s’exila en France après avoir perdu la
désastreuse bataille de Boyne. Bien que Louis XIV s’avéra
être pour James II un hôte plaisant et généreux,
les rois exilés l’ennuyaient. James, dans son désespoir,
vendit la pierre au roi de France, qui était connu pour son amour pour
les diamants. Louis lui offrit 25.000 dollars. James se serait trouvé
impressionné de la sécurité offerte par les diamants en
période de nécessité.
Selon
un autre historien, le Sancy fut vendu sous d’autres circonstances.
Durant la Guerre Civile, la reine Henrietta Maria
l’emmena sur le continent et le mis à gage, ainsi que
d’autres diamants, auprès du duc d’Epernon pour la somme
de 460.000 livres. En 1657, le cardinal Mazarin paya le duc et, avec le
consentement de la reine, prit possession des joyaux et les apporta à
Louis XIV.
En
1792, au début de la Révolution Française, le Sancy et
d’autres diamants furent volés du Garde Meuble à Paris.
Il réapparut en 1818 et fut vendu par un marchand Français au
prince Anatole Demidoff de Russie. Le prince
l’aurait vendu pour la somme de 100.000 dollars en 1865. Deux ans plus
tard, le diamant fut exposé par le bijoutier Français G. Bapst, à l’Exposition de Paris. Il en
demandait un million de Francs.
En
1906, le Sancy fut acheté par William Waldorf Astor en tant que cadeau
de mariage pour son fils avec Nancy Langhorne de
Virginie. Lady Astor portait souvent le diamant sur une tiare lors de grandes
occasions. En 1962, le Sancy fut présenté à
l’exposition Dix Siècles de Bijouterie Française au
musée du Louvre. Après la mort de Lady Astor en 1964, son fils
hérita de la pierre. Le diamant fut monté sur une bague qui lui
permettait d’être attaché à des chapeaux et
hauts-de-forme.
Le
Maharajah de Patalia déclara aussi
être le propriétaire d’un Sancy. Bien que sa pierre ait
été de forme similaire, elle pesait 60,40 carats, soit 10% de
plus que le Sancy de la famille Astor. Le Sancy repose aujourd’hui au
musée du Louvre.
Source:
Diamonds - Famous,
Notable and Unique par GIA.
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