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Cours Or & Argent en

Les devises dépendent de la confiance, pas l’or

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Publié le 22 septembre 2016
1254 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Dans son billet du 17 juillet intitulé Let's Get Real About Gold, l’auteur et chroniqueur du Wall Street Journal, Jason Zweig, se penche sur l’or, le Pet Rock des années 1970, l’époque où les consommateurs s’étaient convaincus qu’un morceau de caillou dans une boîte leur apporterait une camaraderie éternelle, élèverait leur rang social et leur offrirait un sujet intéressant à aborder en soirée. Zweig est d’avis que la confiance des investisseurs en l’or, qui pour lui n’est qu’un minéral inerte ayant fait l’objet d’un excellent battage marketing, est irrationnelle et empêche depuis trop longtemps les investisseurs d’investir plus d’argent sur le très lucratif marché boursier.

Premièrement, la comparaison que fait Zweig de l’or par rapport aux actions en tant que véhicule d’investissement établit une fausse dichotomie. L’or n’est pas un investissement. Il est, comme l’indique Zweig, un simple caillou. Mais il est un caillou très rare, et qui présente des propriétés physiques désirables qui ont fait qu’il ait été utilisé en tant que monnaie tout au long de l’Histoire humaine. En conséquence, il ne devrait pas être comparé aux actions ou aux biens immobiliers, mais aux autres formes de monnaies, telles que les devises fiduciaires aujourd’hui en circulation. Ironiquement, dans un monde qui se noie sous les devises fiduciaires dont la valeur est dérivée de la confiance en les gouvernements qui les émettent, l’or est la seule monnaie dont la valeur ne nécessite pas un acte de foi.

Je ne suis pas émotionnellement attaché à l’or. Je n’utilise pas d’or pour tapisser mes murs, je ne passe pas mon temps à en toucher, je ne demande pas à ma femme de s’en couvrir. Mais ce que je sais, c’est qu’avant que le monde adopte un système de devises fiduciaires à la fin du XXe siècle, l’or a été la monnaie de choix de toutes les cultures et de tous les âges. Cette suprématie était basée sur sa rareté, sa versatilité en tant que métal, ses propriétés uniques et utiles, sa beauté, et son rôle universel en tant que preuve d’amour, de permanence, de richesse et de succès. Il ne fait aucun doute que les gens désireront toujours posséder et accumuler de l’or… et ce pour diverses raisons. La seule question à se poser est de savoir combien ils seront prêts à payer. Sur ce point, même les esprits raisonnables ne tombent pas d’accord. Mais se contenter de dire que l’or n’a pas plus de valeur intrinsèque qu’un Pet Rock ne revient qu’à ignorer la réalité.

Jusqu’en 1971, le dollar américain a été garanti par la promesse du gouvernement américain d’échanger des dollars en or. Mais depuis cette date, cette confiance a été remplacée par une foi plus simple, qui veut que les dollars seront toujours acceptés en échange de biens et services de valeur réelle. Cette transformation a placé le dollar au même rang que toutes les autres devises fiduciaires du monde, dont la valeur est dérivée de la confiance que le public porte en les gouvernements qui les émettent. Dans son billet, Zweig semble penser que posséder des devises n’a rien à voir avec un acte de confiance. Il est clair que ce point implique lui-aussi une question de degré.

Une majorité des investisseurs préfèreraient de loin posséder des dollars que des pesos argentins, des cedis du Ghana ou des bolivars vénézuéliens. Ce que dit Zweig, c’est que les meilleures devises fiduciaires (le dollar américain étant l’étalon or des devises papiers) ne nécessitent aucune confiance de la part de ceux qui en possèdent. Pourquoi ?

La force du dollar est dérivée de l’idée que le gouvernement des Etats-Unis demeurera fiscalement solide. Et tout pousse à croire que ce ne sera pas le cas. Tous les facteurs traditionnels qui déterminent la valeur d’une devise, c’est-à-dire la balance commerciale, les taux d’intérêt, la dette du gouvernement ou encore la croissance économique, devraient exercer des pressions baissières sur le dollar. Le gouvernement américain n’a rien fait pour réduire son problème d’endettement. Même le Bureau du budget du Congrès américain admet que le déficit fédéral devrait continuer d’augmenter à un rythme de 35 milliards de dollars par an jusqu’à la fin de la décennie. D’ici à 2025, les déficits de plusieurs trillions de dollars seront bien établis (et ces projections sont basées sur des estimations de croissance économique qui jusqu’à présent se sont prouvées bien trop optimistes).

Malgré tout cela, le dollar a pu grimper pour atteindre un record sur près de dix ans, comme le montre le Bloomberg Dollar Spot Index. Wall Street a expliqué cette dominance en pointant du doigt les troubles qui s’abattent sur l’Europe et l’Asie, et en décrétant que bien que le dollar ait ses problèmes, il est la plus propre des chemises sales dans le panier à linge. Les analystes ont expliqué que l’attente d’une hausse des taux d’intérêt par la Fed ferait baisser la demande en dollars, parce que les autres banques centrales du monde réduisent aujourd’hui leurs taux. Cette conséquence ne s’est pas encore matérialisée.

A la fin de l’année 2014, une majorité des investisseurs pensaient que la Fed commencerait à rehausser ses taux au premier trimestre de 2015. Mais les données économiques décevantes publiées à l’époque l’ont forcée à repousser cette hausse à plusieurs reprises. Malgré ça, les investisseurs n’ont jamais cessé d’imaginer qu’une hausse des taux les attendait au tournant. Et en tirant cette conclusion, ils ont aveuglément accepté l’idée que notre économie puisse survivre une hausse des taux malgré toutes les preuves du contraire.

La confiance en le dollar n’est en fait basée que sur l’idée que la dominance du dollar sur le reste de l’économie pourra durer indéfiniment, peu importe l’endettement du gouvernement américain, les taux d’intérêt adoptés par la Fed et le déséquilibre de la balance commerciale.

C’est toujours la même chose. Quand la confiance en l’infaillibilité des banquiers centraux est élevée, les médias grand public ignorent l’or et placent leur confiance sur le jugement de l’Homme. En 1999, le chroniqueur du New York Times, Floyd Norris, a écrit un article intitulé Who Needs Gold When We Have Alan Greenspan? La réponse à sa question ? Tout le monde. Au cours des douze années qui ont suivi, le prix de l’or a gagné 650%.

De mon point de vue, les marchés ont plus confiance, et sans raison, en Janet Yellen qu’ils n’en avaient en Alan Greenspan. En conséquence, l’or est méprisé comme il l’était en 1999. Le penchant d’Alan Greenspan pour les politiques monétaires laxistes a généré deux dangereuses bulles : une première sur les actions en 2000, et une deuxième sur l’immobilier, qui a éclaté en 2007 pour nous mener à la Grande récession. Puisque les politiques monétaires employées par les successeurs de Greenspan ont été plus importantes encore, nous ne pouvons qu’imaginer l’étendue du désastre qui se lève à l’horizon.

Il est vrai que, dans un sens, mes décisions d’investissement soient basées sur la confiance. Mais cette confiance n’est pas celle que perçoit le Wall Street Journal. Je pense que les gouvernements et les banques centrales continueront d’accumuler de la dette et de dévaluer les devises jusqu’à ce qu’une crise ne porte leur expérience jusqu’à sa triste conclusion. Il n’existe simplement aucun précédent historique capable de nous porter à une conclusion différente. Je pense également que les êtres humains préfèreront toujours l’or au papier. Déliez une devise papier de la valeur qui lui est attribuée, et vous n’avez qu’un morceau de papier. En revanche, s’ils décidaient d’imprimer leurs devises sur des rouleaux, peut-être conserveraient-elles de la valeur en tant que papier toilette.

 

 

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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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