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Cours Or & Argent

Les Levellers anglais, premiers libertariens du monde

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Extrait des Archives : publié le 22 février 2015
1296 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Histoire de l'or

Se pourrait-il que vous soyez un libertarien  sans même le savoir? Vous auriez depuis toujours pu croire en votre propre indépendance individuelle tout en la fuyant. Seul vous êtes en mesure de savoir à quel point les choses auraient pu être plus faciles. Vous aussi pourriez être d’accord sur le fait que vous vous en seriez mieux sorti à travailler pour vous-même qu’en vous battant contre les mercantilistes et les obstacles qu’ils imposent à votre liberté. Pour la plupart des gens, le bien-être personnel est bien plus important que la loyauté envers un parti. Voyez où vous vous situez dans les caractérisations ci-dessous. 






Les tout premiers libertariens furent  les Levellers, un mouvement politique britannique actif au XVIIe siècle.


Les Levellers ont contribué à l’élaboration d’un paradigme méthodologique et politique d’individualisme, et sont à l’origine de la branche radicale qu’est le libéralisme classique. Bien que les Levellers étaient souvent caractérisés comme quasi-socialistes, une étude plus approfondie montre qu’ils avaient bien plus en commun avec les avocats des marchés libres qu’avec les socialistes.


Cette interprétations des Levellers est supportée entre autres par Murray N. Rothbard, qui les considère comme le « premier mouvement expressément libertaire du monde ». Il note que :


Dans une série de débats notoires avec l'Armée républicaine – notamment entre les Cromwelliens et les Levellers – les Levellers dirigés par John Lilburne, Richard Overton et William Walwyn, ont établi une doctrine libertaire relativement consistente, défendu les droits de propriété privée, la liberté religieuse des individus et une interférence limitée du gouvernement au sein de la société. Les droits des individus sur leur personne et leur propriété étaient vus comme naturels, dérivés de la nature humaine.


L’une des plus importantes contributions des Levellers à la fondation théorique de la doctrine libertaire était, selon Rothbard, le fait qu’ils aient « transformé la notion vague et holistique de loi naturelle en le concept clair et individualiste de droit naturel des êtres humains » et fondé les principes fondamentaux du libertarianisme. Y sont inclus le droit de propriété de soi-même, l’individualisme méthodique, la théorie des droits individuels naturels, les droits de propriété et la liberté économique.


Liburne défendait la loi naturelle comme étant la « nature et la raison » et le « fondement de toute loi », et pensait que face à cette loi, « aucun statut, aucune coutume ne pouvait prévaloir ».


En 1946, alors que Liburne était en prison pour trahison, Overton a rédigé A Remonstrance of Many Thousand Citizens, and other Free-Born People of England, to their own House of Commons, et demandé à ce que Liburne soit libéré. Le Remonstrance devint plus tard un manifeste des Levellers.


« Nous sommes assurés, et ne pouvons oublier, que la raison pour laquelle vous êtes devenus les hommes du Parlement était de nous délivrer de toute forme de servitude et de maintenir la paix et la joie dans le Commonwealth », écrit Overton. « Mais vous devez vous souvenir qu’il ne s’agissait pour nous que d’une question de confiance, qui est toujours révocable. Nous sommes vos directeurs, et vous nos agents ».


Overton favorisait la tolérance religieuse, même pour les catholiques britanniques vilipendés, et dénonçait la pratique qu’était celle de forcer les hommes à s’engager dans l’armer et la marine, qu’il percevait comme une forme d’esclavage ».


Les Levellers défendaient les droits de propriété et la liberté de contrat et de commerce, et s’opposaient donc aux monopoles et privilèges garantis par l’Etat. Ils célébraient les bénéfices de la liberté économique et s’opposaient aux taxes gouvernementales, aux droits de douane et aux régulations qui empêchaient la compétition.


En mai 1652, Walwyn a présenté devant le Comité du commerce et des affaires étrangères un traité de libre-échange contre la Compagnie du Levant, demandant l’abolition des monopoles et des restrictions commerciales imposées par le gouvernement. Dans Walwyns Conceptions; For a Free Trade, l’auteur justifie le libre-échange comme un droit commun responsable du bien commun. Plus d’un siècle avant Adam Smith, Walwyn liait directement la liberté au libre-échange et au bien public. Exaltant les bénéfices de la compétition, il maintenait que les conséquences du libre-échange et de la compétition étaient la production de produits de meilleure qualité, la baisse des prix, la multiplication des navires, le rôle des hommes comme membres utiles de la communauté et une richesse accrue pour les plus actifs et les plus créatifs.


Walwyn a exploré la question de savoir si laisser le commerce international « entre les mains de tous les britanniques pouvait s’avérer plus profitable pour le Commonwealth », et a conclu qu’un commerce international universel et accessible à tous les britanniques serait le plus avantageux pour le Commonwealth.


Il critiquait le gouvernement pour avoir oppressé la monarchie en maintenant les monopoles et conservé les privilèges accordés par la Couronne en matière de commerce. Le droit de commercer librement, maintenait Walwyn, est un droit ancien, naturel qui s’applique à tous les britanniques et est bien plus profitable que n’importe quel privilège, et n’importe quelle restriction gouvernementale.


Poursuivant son analyse de la compétition, Walwyn note qu’un nombre « élevé de marchands rend possible une émulation entre eux, un besoin de produire de meilleurs biens ». Il souligne également les avantages qu’en tirent les travailleurs, et explique que la compétition produit « un coût du travail plus élevé, bien que les marchands des Compagnies n’aient pas besoin d’une telle diligence… et les travailleurs doivent pouvoir travailler au taux qui leur convient ».


Walwyn, comme Overton et Lilburne, attribuait les salaires lamentablement bas aux monopoles, à l’entrave au commerce, et aux taxes.


Les Levellers s’intéressaient aux droits économiques, et ces droits économiques étaient la conséquence directe du droit de propriété de soi et englobaient le droit de propriété, la liberté de produire, de vendre, d’acheter et de commercer sans licence, monopole, régulation et taxe arbitraire. Ils étaient en faveur d’une économie de marché libre. Le droit de commercer librement était considéré être un droit naturel par Lilburne, ou une « liberté innée » pour reprendre les termes utilisés par Overton dans Remonstrance.


Au regard de la suprématie théorique, Lilburne rejette toute forme de régulation commerciale.


Elizabeth I a aboli certains monopoles, mais à l’époque où les Levellers ont commencé à écrire, d’anciens monopoles avaient été restaurés pour soutenir les désirs fiscaux et économiques de la Couronne. Lilburne considère ces restrictions commerciales comme illégales d’un point de vue éthique. Elles offraient des privilèges aux banquiers, aux aristocrates, aux sociétés à charte et aux corporations.


Charles I a établi des monopoles et distribué des licences, et le Long Parlement, et donc Cromwell, a confirmé les plus importants monopoles tels que le droit d’exporter du textile, les privilèges des marchands aventuriers et ceux des compagnies à charte telles que la Compagnie du Levant.


Lilburne s’opposait aux monopoles sur le charbon, le savon et le textile. Les concessions économiques des autorités publiques ont permis la création de position privilégiées et de suprématie parmi les institutions publiques, et la violation des droits individuels et de l’opportunité de libre-compétition. Lilburne réalisait que le privilège représentait le contraire de la compétition.


Au XVIIIe siècle, ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de libéralisme classique était largement inspiré du travail des Levellers et de leur défense de la théorie des droits individuels naturels, des droits de propriété, de la liberté économique et du libre-échange, et de leur opposition aux privilèges, aux monopoles et à la suppression du libre-échange. Leur vision demeure aussi instructive aujourd’hui qu’elle l’était au XVIIe siècle.


Roberta Modugno est professeur d’histoire à l’Université de Rome TRE. Spécialiste du libertarianisme américain, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur Murray N. Rothbard et a édité une collection d’écrits de Rothbard : Rothbard versus the Philosophers: Unpublished Writings on Hayek, Mises, Strauss, and Polanyi.

Mises Daily: jeudi 27 mars 2014, par Roberta A. Modugno



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