Chers Membres,
A l’écoute des matinales, à la lecture des journaux, les paroles du
chanteur suisse Stephan Eicher me reviennent : « Les nouvelles sont
mauvaises… d’où qu’elles viennent ! »
On assiste en ce moment à une redistribution des cartes du monde
économique, un monde « éparpillé façon puzzle » par un Donald Trump illisible
pour les dirigeants du G7 qui ont l’habitude d’une diplomatie équilibrée
entre gens bien élevés. Pendant ce temps-là, Poutine fait un sommet avec la
Chine, l’Iran, le Pakistan… Et il attend tranquillement que les dirigeants du
monde entier viennent le voir Coupe du Monde de football oblige.
On sait bien que le monde économique se construit sur des rapports de
force. Le Président américain plus businessman que diplomate sent bien que
l’Europe est faible, très faible. Il a un objectif « America First » qui
passe par une économie performante. Le plus simple et le plus rapide est de
rendre plus coûteux les produits importés d’où la mise en place des taxes
pour les produits européens, allemands en particulier.
Cette stratégie va obligatoirement affaiblir les économies du Vieux
Continent, la part américaine de l’excédent commercial allemand est de 20 %.
Pour résister, l’industrie d’Outre-Rhin devra réduire ses coûts de production
ou se délocaliser de l’autre côté de l’Atlantique (pour éviter les barrières
douanières).
Ce ralentissement prévisible de l’économie européenne arrive au pire
moment. L’Europe va devoir aider un de ses membres important, l’Italie. En
effet, la dette de ce pays est abyssale et le programme de l’équipe qui vient
d’accéder au pouvoir est chiffré à 100 milliards d’Euros. On est dans la même
situation que la Grèce mais les volumes sont bien plus importants (2300
milliards vs 312 milliards), il sera difficile de renflouer cette fois-ci.
L’autre difficulté européenne se trouve plus au nord avec le Brexit qui
sera effectif dans seulement 9 mois maintenant. Là aussi, de nombreux
échanges commerciaux entre la Grande-Bretagne et ses voisins vont être rendus
plus difficiles ne serait-ce qu’en raison du coût administratif qui pèsera
sur les entreprises avec la remise en place d’une frontière et des barrières
douanières.
Ce qui est inquiétant c’est l’apparente sidération des dirigeants du monde
qui ne semblent pas réagir au comportement de cow-boy de Donald Trump et la
volonté des peuples européens de choisir des gouvernements conservateurs (au
sens américain du terme) avec une tendance forte à la reprise d’autonomie
face à une institution européenne qui semble totalement inadaptée à cette
évolution des politiques économiques dans le monde.
Nous entrons dans une zone de fortes turbulences, veuillez attacher vos
ceintures.