Le président Obama ayant
déclaré que les Etats-Unis imposeraient des sanctions additionnelles contre
des sociétés comme des citoyens russes, les tensions géopolitiques sont
aujourd’hui montées d’un ton.
Sa décision devrait être
suivie par l’imposition de nouvelles sanctions par l’Union européenne.
Washington a déclaré ce weekend que les nouvelles sanctions imposées à la
Russie prendraient pour cibles les citoyens et les sociétés proches du
président Vladimir Poutine, et incluraient de nouvelles restrictions d’exportations
de produits high-tech destinées à l’industrie russe de la défense.
Les risques géopolitiques
pourraient faire de l’ombre à un important bilan économique paru cette
semaine aux Etats-Unis.
Le conflit a atteint de
nouveaux sommets ce weekend, après qu’un groupe d’observateurs internationaux
appartenant à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe,
basée à Vienne, aient été enlevés par des groupes russes. Les séparatistes
ont plus tard libéré l’un des otages en raison d’une condition médicale
nécessitant un traitement immédiat, mais ont précisé n’avoir nulle intention
de libérer les autres. Les négociations pour leur libération sont en cours,
et la Russie a promis d’aider autant que possible à résoudre la situation.
Les diplomates occidentaux
devraient aujourd'hui discuter de nouvelles sanctions contre Moscou. Selon la
BBC, à en croire certaines sources, les nouveaux gels d’actifs et
interdictions de voyager pourraient prendre pour cibles des membres
importants de l’industrie énergétique russe. Certains pensent que Poutine
lui-même, ainsi que sa considérable valeur nette, puissent être pris pour
cibles.
Il y a de fortes chances que
la Russie réagisse à ces sanctions et use de représailles, qui pourraient
prendre la forme d’un conflit financier, économique ou monétaire.
L’un des risques les moins
connus est que les pirates informatiques russes puissent prendre pour cible
les marchés des Etats-Unis et leurs infrastructures financières. Selon
Bloomberg, « les officiels américains et les spécialistes de la sécurité
pensent que des pirates informatiques russes pourraient répondre aux
nouvelles sanctions en s’attaquant aux réseaux informatiques des banques
américaines ».
Selon les spécialistes de la sécurité
en ligne, les pirates informatiques russes compteraient parmi les meilleurs à
l’échelle du monde, et auraient déjà infecté certains réseaux aux Etats-Unis.
Un petit nombre de
spécialistes du piratage informatique pourrait selon certains être capables
de « paralyser l’économie américaine en seulement quelques jours ».
Vladimir Poutine
L’analyste du marché de l’or
George Gero, de chez RBC, n’est pas un homme d’hyperboles et d’exagérations. Il
demeure baissier depuis quelques années au regard de l’or. Il pense en
revanche que l’Ukraine et la crise économique pourraient avoir « un
impact fortement haussier sur le prix de l’or ».
Voici ce qu’il a dit à CNBC :
"La Russie compte parmi les
plus gros producteurs d’or et de platine du monde, et si elle devait faire l’objet
de nouvelles sanctions, que ses problèmes avec l’Ukraine s’intensifiaient et
que ses importations étaient réduites – n’oublions pas qu’il existe déjà
quelques problèmes en Afrique du Sud au sein des sociétés minières – la situation
pourrait exploser et engendrer une baisse des exportations russes de métal,
et donc une hausse des prix.
La Russie est le quatrième
plus gros producteur d’or mondial, avec 7% de la production mondiale totale,
selon le British Geological Survey. Si la Russie
usait de représailles en interdisant l’exportation de métaux précieux et en
diversifiant une partie de ses réserves internationales sur l’or, l’argent,
le platine et le palladium, le prix des métaux précieux ne pourrait que
grimper.
Il serait aussi possible de
voir grimper la demande en réserve de valeur si un conflit économique ou militaire
venait à se matérialiser.
HSBC a précisé que les
évènements géopolitiques, couplés à une hausse des tensions sur le court
terme, tendent à voir le prix de l’or grimper avant de redescendre à nouveau.
Le risque de voir se
développer un conflit entre les Etats-Unis, la Russie et l’Europe est bien
plus qu’un risque sur le court terme. Il s’agit de l’un des plus gros
conflits géopolitiques depuis la Guerre froide. Il y a donc de grandes
chances que l’impact sur le prix de l’or en soit substantiel.
Le concept de destruction
mutuelle assurée est ce qui a permis d’éviter le développement d’un conflit
armé entre les superpuissances pendant la Guerre froide. Aujourd’hui, il
semblerait que beaucoup aient oublié ce concept.