Lubrizol, les fake news au top !
Et le grand retour des fake news ! Evidemment faire le tri n’est pas
toujours simple mais l’Etat a décidé de déposer plainte contre les faux
communiqués de presse au lendemain de l’incendie de l’usine Lubrizol. Oiseaux
morts en pagaille, eau du robinet de couleur marron, faux communiqués de
l’ARS (l’Agence Régionale de Santé), bref, une belle panoplie de fausses
rumeurs en tous genres. Mais bon, la communication de l’Etat et des
collectivités n’a peut-être pas non plus été très claire, tout cela en
prônant la transparence totale.
Je veux bien croire que des analyses cela prend du temps et que les
services et personnes concernées, Préfet et ministres en tête, n’en savent
pas forcément plus que ce qu’ils annoncent. Non c’est plutôt dans la façon
ambigüe d’annoncer les choses que tout réside. « Les fumées de
l’incendie de Lubrizol ne présentent pas un haut degré de toxicité »…ça
veut tout dire et son contraire ! C’est toxique, oui, mais à quel
point ? Et c’est quoi un « haut degré de toxicité », on meurt
sur place dans la minute dans d’atroces souffrances ? Le fait d’une
toxicité dont on ne maîtrise rien devrait suffire à sortir les fameuses
« mesures de précaution ». Et les habitants de poser des questions
bien légitimes !
Petit rappel, ce sont, d’après un article du Monde publié sur le net,
5 253 tonnes de produits chimiques qui ont brûlé dans l’incendie du
stockage de ce site classé Seveso « risque haut ». Et quels
produits ? Trop long de vous détailler tout cela, il y en aurait 470
différents ! Et le Préfet, Pierre Yves Durand, d’en rajouter une louche
avec un « tous les produits ne sont pas dangereux » qui
signifie aussi, en miroir, qu’il y en a de pas trop fréquentables
là-dedans ! Et pour finir, comme si cela ne suffisait pas, c’est notre
bonne Agnès Buzyn qui s’y colle sur France Inter hier matin. « Personne
ne sait exactement ce que donnent ces produits mélangés lorsqu’ils brûlent »…ben
voyons, ça c’est de l’info !
Et histoire de conclure en beauté « Nous recherchons la dioxine
qui est un produit très dangereux. Nous le saurons au fur et à mesure dans la
semaine. Cette pollution est réelle (merci nous n’avons pas rêvé), mais
pour l’instant elle n’entraîne pas de risques pour la santé avec ce que nous
connaissons aujourd’hui ». J’imagine donc que demain cela pourrait
être très différent. Alors oui, les fake news polluent les réseaux sociaux,
on le sait, tout le monde le sait, et si personne ne vérifie rien tant pis
pour ceux qui avalent tout sans se poser de question. Mais l’Etat qui joue au
chat et à la souris en disant que c’est dangereux mais qu’il n’y a pas de
danger à leur connaissance, ce n’est pas une fake news, cela porte un autre
nom et cela n’en est pas moins répréhensible lorsque dans quelques temps l’on
découvrira tout autre chose des effets sur la santé de cet épisode
dramatique.Allez, une petite fake news pour la route ? C’est un drone qui a
fait sauter l’usine !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
«L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore de
savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours
du robot le plus perfectionné». Jean Delumeau
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