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Mandrin vs. Robin de Bois

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Publié le 21 mars 2012
562 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Le billet précédent, inspiré par le dernier film de Rabah Ameur-Zaïmeche sur les Mandrins, a montré en quoi  les contrebandiers pouvaient être considérés comme des  héros plutôt que des brigands. Une interprétation superficielle de Mandrin pourrait nous donner l’impression qu’il est une sorte de Robin de Bois français puisque tous les deux sont des héros populaires. Cette comparaison hâtive doit être étudiée avec plus d’attention, car elle nous permet justement de mieux cerner la spécificité de la contrebande.


Le seul point commun entre Mandrin et Robin de Bois est d’avoir voulu servir les moins bien lotis. En effet, ils n’ont sinon pas menés leurs actions de la même manière, ce qui oblige à avoir un jugement moral différent sur les actions accomplies de l’un et de l’autre. Les stratégies ainsi employées par Mandrin et Robin de Bois pour aider les pauvres  ne sont pas équivalentes.


Tandis que Robin de Bois opérait une redistribution coercitive de richesses à sens unique, des riches envers les pauvres, Mandrin subvenait aux besoins des moins bien lotis en leur permettant de dépenser moins d’argent, puisque son commerce de contrebande brisait le monopole des Fermes Générales. Sur le plan moral, la redistribution à la Robin de Bois serait acceptable seulement si elle réparait une injustice commise dans le passé. Ce fait peut toutefois difficilement être établi avec certitude, surtout quand on réalise que la notion de justice peut être interprétée de bien diverses façons.


Par conséquent, le modus operandi de Robin de Bois n’est moralement acceptable que si l’on suppose avec indulgence que son unique intention était de retourner aux propriétaires ce qui leur avait été précédemment confisqué par la force. A la différence de Robin de Bois, qui dans l’hypothèse la plus optimiste ne faisait que réparer des injustices passées, Mandrin contribuait à augmenter le bien-être de ses clients en leur permettant de se procurer des biens aux quels ils n’auraient pas eu accès autrement, car ils étaient inexistants ou trop dispendieux.


En outre, quand bien même l’action réparatrice de Robin de Bois n’aurait reposé que sur sa bonne intention et sur sa bienveillance, elle se serait apparentée à une initiative charitable plus qu’à une action entrepreneuriale. En redistribuant les ressources, Robin de Bois ne contribuait pas à la mise en place d’institutions juridiques ou de protection, et ceux à qui il rendait service dépendaient entièrement de sa propre disponibilité.


Au contraire, Mandrin s’attachait  à rétablir le libre marché et à mettre en place une institution plus soutenable dans le temps que la charité, qui est exclusivement liée au bon vouloir ou à la capacité d’agir du bienfaiteur. A travers ses actions de contrebande, Mandrin rendait ses clients autonomes en leur ouvrant l’accès à plus de biens ou en leur donnant l’opportunité d’épargner davantage.


Cette comparaison est une fable. En soulignant les avantages sur le plan moral et économique de la contrebande par rapport à la simple redistribution, elle nous permet néanmoins de voir sous un nouveau jour les politiques économiques contemporaines. Au lieu de se demander comment redistribuer les richesses existantes, il serait en effet plus moral et plus productif de chercher à favoriser la création de richesses. Il est décevant de voir que dans le débat politique actuel, à la recherche d’un impôt plus populaire et moins douloureux, il n’y a pas de proposition de déréglementer des secteurs d’activités privilégiés pour créer davantage d’opportunités économiques.




 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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