« En adhérant à la nouvelle orthodoxie des politiques monétaires et en prétendant que nous avons rendu le système bancaire plus sûr, nous nous dirigeons tels des somnambules vers la prochaine crise. » Cette déclaration faite à la réunion annuelle du FMI, nous la devons à Mervyn King, ancien patron de la BoE.
Le marché poursuit ses lévitations sur base des statistiques économiques bidons du gouvernement, des tweets de Trump, de la création monétaire de la FED et des algorithmes des hedge funds qui réagissent au moindre titre ou tweet. Les marchés actions, étouffés par la création monétaire et les interventions, se moquent de la réalité économique ainsi que de la hausse des risques financiers et géopolitiques systémiques. Des résultats d’entreprises meilleurs qu’attendu sont considérés comme des signes positifs, même s’ils sont en baisse par rapport à l’année précédente.
Mais pour ceux qui n’ont pas leur tête dans le sable, qui ne s’accrochent pas désespérément à l’espoir offert par la propagande orwellienne, il est difficile d’ignorer le message envoyé par les niveaux historiques de vente de titres par les initiés.
Quelqu’un ne dit pas la vérité
La semaine dernière, la FED a de nouveau augmenté les plafonds de ses opérations de repo sur 24 heures et « à terme ». À partir du 24 octobre, les repo sur 24 h sont passés de 75 milliards à « au moins » 120 milliards. Celles à terme (2 semaines) « d’au moins » 35 milliards ont été prolongées jusqu’à la fin du mois de novembre avec 2 possibilités « d’au moins 45 milliards » qui ont été ajoutées. La FED balance également 60 milliards de liquidités par mois avec ses achats programmés de T-bills.
Au pic du dernier cycle d’assouplissement quantitatif, la FED achetait pour 75 milliards de titres par mois. Quel que soit le problème qui se passe en coulisse, elle fait déjà autant, si ce n’est plus, que durant les conséquences de la crise de 2008.
Cela a rapidement dégénéré
Lorsque les opérations de repo ont démarré en septembre, la FED avait justifié ses interventions par le besoin de « soulager les pressions de financement ». À l’époque, on nous avait baratinés que c’était dû aux entreprises qui devaient payer leurs impôts. 5 semaines après, les opérations de repo augmentent aussi bien en termes de volumes que de durée. Quelqu’un ne dit pas la vérité…
Cette augmentation rapide de la création monétaire en l’espace de 5 semaines met en exergue les sérieux problèmes qui se développent dans le système financier mondial. Le souci est en fait simple à identifier : à tous les niveaux (gouvernement, entreprises et ménages), la dette n’est pas tenable. (…)
La citation du début d’article nous avertit que nous nous dirigeons vers une crise, et que la création monétaire ne permettra pas de sauver le système financier. Si cela semble évident, le fait que l’ancien dirigeant d’une grande banque centrale l’annonce sans détour devrait nous faire réfléchir. Selon moi, les actions de la FED montrent que les risques de crise augmentent de semaine en semaine. J’espère que vous avez de l’or.
Article de Dave Kranzler, publié le 1er novembre 2019 sur goldseek.com