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Pourquoi la France risque-t-elle de perdre sa note AAA ?

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Publié le 18 août 2011
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les États-Unis ont perdu vendredi 5 août leur note AAA auprès de l’une des trois principales agences de notation, Standard & Poor’s. Si l’oncle Sam – encore première économie au monde – a pu être privé de son triple A, il est facile d’entrevoir la possibilité que les pays de la zone euro, dont la France, puissent le perdre à leur tour.


Les efforts du gouvernement pour ramener le déficit à 3% en 2013 s’avèrent pour l’instant suffisants aux yeux des agences de notation. Ainsi, dans la foulée de l’abaissement de la note américaine, Standard & Poor’s a tenu à confirmer qu’elle maintenait la note de la dette française dans une perspective stable.


La situation est pourtant loin d’être rassurante. Tout d’abord, parce que l’état des finances publiques peut rapidement se détériorer en cas d’un nouveau ralentissement de l’activité économique d’ici 2013. La dette publique française continuera en réalité de se dégrader dans les années à venir à cause des déficits à venir qui viendront s’ajouter à la dette existante.


Mais le risque le plus important à plus court terme pour la note AAA de la France se cache en réalité ailleurs. En restant focalisé sur l’état des finances publiques françaises, on oublie volontiers les engagements que le pays est en train de prendre sur le plan européen, notamment au sein du fameux fonds européen de stabilité financière (FESF), censé sauver à l’avenir les pays de la zone euro en faillite.


À cet égard, François Baroin, ministre français de l’Économie, des Finances et l’Industrie, a déclaré que la France consentira à une augmentation de l’enveloppe du FESF dans l’éventualité – de plus en plus probable – où l’Italie ou l’Espagne se retrouvaient en difficulté. Or, les engagements de financement qu’il faudra prendre au sein du FESF pour que celui-ci soit crédible sur les marchés dans un tel cas pourraient rapidement dépasser les 1 000 milliards d’euros.


En voulant rassurer les marchés sur la solidité du FESF, de telles déclarations fragilisent paradoxalement la solvabilité des pays de la zone euro qui disposent encore d’une note AAA, parmi lesquels se trouve la France qui fournit plus d’un cinquième de ces garanties de financement. L’idée d’un abaissement  de la note française s’est ainsi naturellement retrouvée dans les débats, la crainte étant que le sauvetage des pays européens en difficulté, notamment de l’Italie et de l’Espagne, pourrait bien finir par « coûter » le triple A à la France, voire même à l’Allemagne. Le contrat pour s’assurer contre un défaut de paiement (CDS) de la France a ainsi atteint un nouveau record le 9 août et celui de l’Allemagne a dépassé pour la première fois celui du Royaume-Uni, signe que les inquiétudes sur la solvabilité de ces pays sont en train d’augmenter.


Or, les finances publiques britanniques ne sont pourtant guère meilleures que celles des autres pays de l’UE. La grande différence réside dans le fait que le pays, ne faisant pas partie de la zone euro, ne participe pas non plus au FESF. Ce dernier est en réalité devenu un véritable « boulet » pour les pays de la zone euro encore notés triple A et il risque de le leur faire perdre.


On comprend mieux pourquoi le gouvernement allemand freine des quatre fers, prenant ses distances avec le gouvernement français en ce qui a trait à une éventuelle augmentation du FESF. Les Pays-Bas sont également conscients de ces dangers liés au FESF. Ainsi, dans une lettre adressée à la Chambre basse du Parlement néerlandais, le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager souligne précisément qu’une « réévaluation significative éventuelle du fonds peut avoir, par le biais de garanties actives plus élevées, des conséquences sur la solvabilité des États membres qui se portent garants ».


L’État français cherche avec difficulté  à ralentir la dégradation de sa situation budgétaire afin de sauver la note triple A de sa dette souveraine. Or,  en voulant à tout prix collectiviser les pertes liées aux dettes souveraines des pays de la zone euro par l’intermédiaire du FESF sans en mesurer pleinement les conséquences, il donne le mauvais signal et, s’il persiste, il risque justement de causer ce qu’il cherche à tout prix à éviter, à savoir perdre comme les États-Unis son triple A.

 

 

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Valentin Petkantchin détient un doctorat ès sciences économiques et est diplômé du Magistère média et formation économique de l’Université d’Aix-Marseille III. Il a été chercheur au Centre d’analyse économique et enseignant d’économie au sein de cette même université. Entre 2004 et 2006, il a été le directeur de la recherche de l’Institut économique de Montréal. Il est l’auteur d’un livre sur l’histoire de la pensée économique et l’œuvre d’Adam Smith, intitulé Les sentiments moraux font la richesse des nations. Il est actuellement chercheur à l’Institut économique Molinari et analyste à la société de gestion Overlord France Finance.
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