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Cours Or & Argent

Pourquoi la révolution n’est pas pour demain

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Publié le 22 octobre 2018
1141 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Article du Jour

Billet initialement paru le 21.10.2010

Il y a exactement huit ans paraissait le billet ci-dessous. Suite à des exactions de bandes de racailles dans les grandes villes, dans le cadre de mobilisations pour la retraite (ou contre les propositions pourtant insipides du gouvernement de l’époque), la presse faisait semblant de « ne pas comprendre » ce qui pouvait bien motiver ces déchaînements de violence. À l’époque, il paraissait assez évident que la situation n’échapperait pas à l’État, comme elle l’avait pu en 2005.

Depuis, les années se sont accumulées, les tensions aussi. Les motivations qui animaient les racailles de l’époque n’ont pas disparu, loin s’en faut, et ont même grandi de nouvelles revendications de plus en plus festives mais de moins en moins républicaines, laïques ou citoyennes.

En 2010, la révolution n’était pas pour le lendemain. En 2018, on est le surlendemain et on peut raisonnablement se poser à nouveau la question, avec une réponse nettement moins tranchée.

Björn, inlassablement, repart au combat. Il va retrouver ses frères de lutte pour combattre l’hydre fasciste qui veut la mort des pauvres ! Ce matin encore, il va lutter pour sa retraite de dans 50 ans, et ne laissera pas le sarkozysme étouffer la voix du peuple. C’est pourquoi il va, déterminé, chouraver des jeux vidéos à Micromania avec sa bande de potes.

On pourrait croire que Björn (* le prénom a été changé) est un de ces abrutis qu’une bonne paire de baffes remettrait dans le droit chemin, quitte à réitérer l’opération assez souvent pour qu’il associe enfin « chouraver » avec « douleur ».

Ce serait, en réalité, se méprendre. Björn est, selon bien des critères, une petite racaille, mais certainement pas un abruti. Il a ainsi parfaitement compris comment fonctionnait la société française : un mouvement social, c’est l’occasion de montrer son mécontentement, de brûler des choses, de péter des trucs, de bloquer des machins, et de s’agiter la couenne. Un peu d’exercice physique est excellent pour la santé.

24hGold - Pourquoi la révoluti...

D’autre part, Björn a pas mal d’amis. Oh, pas des amis directs. Il ne les connaît pas vraiment, mais ses amis, eux, prétendent le connaître, et ils travaillent pour lui, tous les jours. Si on lui demandait, Björn expliquerait qu’il méprise ces personnes. La réciproque n’est pas vraie, bien sûr : les amis de Björn font en effet tout pour que Björn se sente bien dans cette société qu’il a pourtant parfaitement comprise.

Les amis de Björn, il y en a plein les journaux : des sociologues, des maires de villes petites et grandes, des journalistes. Et ces amis sont pratiques : ils jouent les idiots. Et ça marche assez bien.

Ainsi, pour eux, les déchaînements de violence de Björn s’expliquent difficilement.

Pour ces sociologues, ces maires, ces journalistes, c’est « tout à fait inédit » d’avoir des violences aussi rapidement avec la montée d’une mobilisation citoyenne, démocratique, responsable et – évidemment – bonne enfant.

Ils déclarent par exemple, parlant de Björn et ses camarades, que « leurs motivations sont difficiles à identifier« . Il est vrai que des jeux vidéos, des jeans, des sacs en cuir, des bijoux ne sont pas, en soi, des motifs suffisants : où est le versant politique de l’action revendicative portée par de tels gestes ?

Selon l’ami qui parle dans le micro du journal le Monde, si Björn et ses camarades pillent des magasins, c’est probablement parce qu' »il peut y avoir un cumul de facteur : (…) les retraites, mais j’y crois pas beaucoup, (…) un mélange d’anti-sarkozysme, de rejet des institutions, de sentiment très fort de subir des discriminations dans leur vie scolaire, (…) révélateur d’une ghettoisation sociale, ethnique, … »

(Heureusement, pour les retraites, il n’y croit pas beaucoup, hein.)

Moyennant quoi, on le comprend, Björn est un véritable mystère sociologique, une énigme comportementale : « le profil des casseurs est dur à établir« . Des pistes sérieuses sont étudiées. Par exemple, « le fait d’avoir des incidents plutôt le matin, c’est un indice qu’on est bien sur des lycéens, peut-être des lycéens professionnels…« .

(Oui, vous avez bien lu.)

Peut-être Björn fait-il partie de ces lycéens professionnels ?

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Présenté ainsi, entre la bêtise assez prodigieuse des amis de Björn et la montée en puissance des poussées d’urticaire du jeune déçu, on pourrait avoir peur.

Mais à toute chose, malheur est bon : Björn est utile, aussi pénibles soient ses « revendications » sur les vitres de certains magasins et ses « slogans » sur les voitures du voisinage.

Utile au pouvoir, on s’en doute, et je l’ai évoqué hier. Mais il est surtout très utile pour l’observateur informé et permet au moins de se rassurer d’une chose : le grand swâr, celui où de rouges bannières flotteront au dessus de noires fumées et d’âcres parfums de révolutions populistes, ce grand swâr dont on a déjà régulièrement entendu parler, ce n’est pas pour tout de suite.

Et loin s’en faut.

Ces racailles montrent exactement où la France se situe sur le plan social, et le contraste est évident avec, par exemple, mai 1968, que tant de syndicalistes en mode humide voudraient rejouer.

A l’époque, la France engrangeait des richesses, la croissance était réellement bonne (+4.3%), les perspectives réjouissantes. Les heurts les plus violents eurent lieu, finalement, entre des forces de l’ordre disciplinées et des lettrés, cultivés, qui pouvaient citer du Nietzsche. La société, sans doute, aspirait à un changement, à profiter des largesses que la croissance offrait.

En 2010, le tableau est un chouia différent : le pays s’enfonce dans les dettes et l’abus continuel de sociale-démocratie mollassonne, pervasive et brutalement gentille a réussi à transformer les lettrés d’hier en ânes de Panurge qui braient les fadaises pitoyables soufflées par un parti socialiste et des syndicats résolument ancrés dans le formica des années 70.

En 1968, c’était les futurs patrons qui défilaient. En 2010, ce sont les futurs chômeurs.

En 1968, les émeutiers avaient un mot d’ordre. En 2010, les casseurs n’ont plus qu’un mode opératoire, tant il est vrai qu’un Phonehouse comme cible institutionnelle d’une révolte populaire, ça le fait moyen.

En réalité, le fait même que le pouvoir étatique ne réponde pas par la violence brute et définitive aux émeutes perpétrées montre le peu de cas que ce pouvoir fait de ces avortons, et, de façon plus générale, de l’ensemble du mouvement : il n’y a pour lui, en réalité, qu’une menace très locale. Oh, il agira avec un peu de fermeté lorsqu’il sera vraiment utile de calmer le jeu. Mais c’est tout.

Eh non : ce n’est pas le grand soir. Ce n’est même pas le petit matin.

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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On fait la révolution le ventre vide et quand on ne peut pas se chauffer l'hiver. C'est tout.
Et puis avec les crédits en cours, on ne peut pas se permettre de se mettre trop en porte-à-faux avec la banque. Alors on s'écrase et on plie.
De toutes façons, avec une cou**** molle comme Castaner qui pense que le foulard islamique vaut largement le fichu que portaient nos grand mères, yapa le feu au lac.
Par contre le jour où ça dérapera pour de bon, 1789 paraîtra un feu follet...
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1789 était la révolution de la bourgeoisie pour faire tomber la monarchie ^_^

Et puis de toute manière la révolution, c'est toujours un piège à c...

https://vimeo.com/264983670
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@ Saphir
Celle à venir sera du même tonneau: Ce sera la Révolution de la classe moyenne/sans dents pour faire tomber la monarchie actuelle (les énarques ont remplacé la noblesse) dont le président/roi a plus de pouvoirs qu'un monarque de l'ancien régime.
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@ Saphir Celle à venir sera du même tonneau: Ce sera la Révolution de la classe moyenne/sans dents pour faire tomber la monarchie actuelle (les énarques ont remplacé la noblesse) dont le président/roi a plus de pouvoirs qu'un monarque de l'ancien régime  Lire la suite
merisier - 26/10/2018 à 20:24 GMT
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