Lorsque je parle avec des anciens, et pour résumer nous parlerons des plus
de 70 ans, je constate une quasi unanimité chez nos retraités (dans la frange
« aisée », parce que ceux au minium vieillesse sont plutôt Gilets
Jaunes) pour critiquer vertement le mouvement des Gilets Jaunes. En gros, ils
ont connu les calèches enfants, la guerre ou les restrictions de l’immédiat
après guerre, la France détruite et une grande pauvreté ou en tout cas une
grande frugalité, sans i-phone à 1 000 euros et considèrent que les Gilets
Jaunes sont un peu des enfants pourris gâtés qui devraient travailler plus et
accepter de se serrer la ceinture sans trop rien dire.
Je ne condamne pas cette façon de voir car elle existe, et si elle existe
c’est parce qu’il y a des raisons objectives pour qu’elle existe. C’est une
façon de voir le problème. A mon sens c’est une façon très partielle, mais
généralement on voit les choses de façon partielle. Nous sommes ainsi faits.
Je comprends également cette façon de voir. C’est celle de mon papa. Celle
des papas de mes amis.
La fracture soutien/rejet aux Gilets Jaunes est donc aussi très
fortement générationnelle et financière. + de 70 ans et + de 4 minimums
vieillesse par mois de revenus.
Le problème c’est que même si l’on considère les Gilets Jaunes comme des
enfants pourris gâtés qui feraient un énorme caprice, cela ne peut en aucun
cas justifier une distribution généralisée de fessées qui ne touchent pas
seulement les postérieurs des protestataires mais occasionnent des blessures
très graves et dramatiques.
Il ne faut pas confondre encore une fois le maintien de l’ordre et le
maintien au pouvoir. En se fourvoyant, les forces de l’ordre qui participent
à autre chose que du maintien de l’ordre factuel où l’on arrête un méchant
parce qu’il est méchant et porter un gilet jaune n’est pas méchant, sauf pour
les mamamouchis qui dirigent ce pays, se compromettent et se rendent
coupables.
J’ai déjà attiré l’attention sur ce phénomène ici ou là. L’excuse « c’est les ordres » est dores et
déjà totalement irrecevable, et elle sera irrecevable.
Même chez BFM TV, et c’est fort intéressant à noter, un reportage va être
diffusé où l’on parle, effectivement de violences policières. Seul Castaner
le ministre ne semble toujours pas les constater.
Encore une fois, il est légitime d’être opposé aux Gilets Jaunes, ou d’y
être favorable. C’est le jeu politique, des convictions, et aussi des grands
mouvements historiques qui peuvent cisailler fortement les sociétés humaines.
Oui, aujourd’hui, on s’écharpe dans les repas de famille sur le sujet des
Gilets Jaunes, et c’est un excellent signe pour la vitalité politique et
démocratique de notre pays, mais lorsque l’on fait la confusion entre le
maintien de l’ordre et le maintien au pouvoir, nous ne pouvons récolter que
des violences policières, et répression terrible et totalement
disproportionnée.
L’heure des compte arrivera, et il est important que tous ceux qui ne
voient pas puissent voir. Celui qui justifie cette répression qui rend
aveugle, est infiniment plus complice de cette violence d’Etat que le pauvre
bougre avec un gilet qui défile sur les Champs Elysées à côté de casseurs qui
n’ont pas été neutralisés préalablement par les forces de l’ordre… parce que
c’est une violence bien utile en termes de communication et de propagande.
Que ceux qui ne voient pas puissent voir, avant qu’il ne soit
trop tard.
Pour nos éborgnés le pire a déjà eu lieu.
Pour le reste, la non-violence, permet de mettre en avant la violence du
pouvoir ce qui le délégitime totalement. En le délégitimant on le désarme. En
le désarmant, il tombera avec le temps comme un fruit mort plus qu’un fruit
mur. C’est là que réside la force des coups de boutoirs de la non-violence.
C’est aussi dans la non-violence que peuvent se semer les futurs d’espoirs.
On ne peut rien fonder de grand ni de positif dans les haines, les blessures
et les violences.
💥Il
n’y a que le Kéké #Castaner
qui n’a rien vu en la matière !
📺Sur
BFM TV Michael Di Meo Cdt de groupement de gendarmes mobiles : « Quand je
vois ça, je suis obligé d’aller dans le sens [des manifestants], oui il y a
des violences policières » 👮♂️pic.twitter.com/EsWDjFlidi
— Abbé Rézina 🇫🇷
ن 1⃣3⃣⛽️🚕
(@Abbe_Rezina) 8
avril 2019