Charles
Smith, du site OfTwoMinds, analyse ci-dessous l’intérêt de la possession d’actifs
à l’étranger. Il va de soi que ses conseils doivent être appliqués dans
le respect des lois en vigueur dans chaque pays, notamment en matière de
déclaration.
Les
deux signes qui indiquent que la peur et l’instabilité ont atteint des
niveaux critiques sont la fuite des capitaux et les contrôles des capitaux.
La fuite des capitaux correspond aux individus et aux entreprises qui
déplacent leur capital (devises et actifs liquides) vers un
« refuge » étranger pour éviter la dévaluation ou la confiscation
de leur capital et de leurs actifs (la dévaluation peut être perçue comme une
forme de confiscation ; les taxes en sont une autre).
Les
contrôles des capitaux sont les techniques utilisées par un gouvernement
central en réponse aux flux d’espèces et d’actifs liquides qui fuient son
pays.
Pourquoi
un gouvernement ne souhaite-t-il pas que de l’argent quitte ses
frontières ? Pensez à chaque gouvernement central comme à un fief
féodal : les citoyens sont en réalité des serfs qui rendent service à
l’Etat et à sa noblesse financière. Si les serfs déplacent leur argent hors
du fief, cet argent n’est plus disponible en tant que collatéral pour les
banques et en tant que source de revenus pour l’Etat.
Une
fois que le capital a fui, les prêts et les emprunts diminuent, ce qui limite
les sources de revenus des banques (de la noblesse financière). Puisque les
activités financières déclinent également à mesure que les espèces fuient le
système, les revenus de l’Etat – frais sur transactions, taxes sur les
ventes, TVA, impôts sur les revenus, sur la richesse… - déclinent également.
L’Etat et sa noblesse financière risquent le déclin, et éventuellement
l’implosion, à mesure que du capital fuit leur fief.
L’Etat
central impose des contrôles des capitaux afin de préserver l’élite au
pouvoir. Les dévaluations soudaines sont un moyen d’appauvrissement des
citoyens qui se trouvent aussi enrichir ceux qui transfèrent leur capital
vers d’autres devises, un mécanisme que j’ai décrit il y a trois ans dans The
Royal Scam (3 août 2009).
Ceux
qui savent ce qui se passe transfèrent leur capital vers d’autres devises
avant que ces transferts deviennent illégaux, et une fois que la dévaluation
a fait baisser les prix dans leur pays, ils transfèreront à nouveau leur
capital vers leur devise nationale pour acheter des actifs actifs à prix
réduit.
L’Histoire
nous indique que l’Etat décide parfois de « changer les règles » du
jour au lendemain pour se protéger, ainsi que ses élites. Les contrôles des
capitaux prennent la forme de mesures qui limitent les quantités de fonds
susceptibles d’être transférés hors du pays, limitent les quantités d’or
susceptibles de sortir du pays, interdisent les transferts de fonds vers
l’étranger et limitent les PER et les pensions de retraite aux obligations
gouvernementales. La liste est longue.
La
loi de 1933 qui interdisait aux citoyens Américains de posséder de l’or
au-delà de quelques onces était une forme de contrôle des capitaux. Elle
forçait les citoyens à conserver leur capital sous forme de monnaie liquide
qui pouvait (supposément) stimuler l’activité économique. (Est-ce que cela a
fonctionné ? Non, bien évidemment).
Les
bureaucraties et les élites du pouvoir central peuvent se montrer très
créatives lorsqu’il en vient à exproprier l’argent de leurs citoyens
lorsqu’elles se sentent menacées par la perte de confiance du public en leur
légitimité et leur compétence, qui se traduit par la fuite de capitaux.
Plusieurs
décennies durant, ouvrir un compte en banque en Suisse a été la stratégie
utilisée par les plus fortunés pour contrer les risques de contrôles des
capitaux. En conséquence des efforts du gouvernement fédéral des Etats-Unis à
l’encontre les fraudeurs fiscaux et les blanchisseurs d’argent, les comptes
en banques Suisses sont désormais difficiles d’accès aux Américains.
Les
méthodes de protection les plus basiques contre les contrôles des capitaux et
la dévaluation sont la propriété d’or et d’argent physique et l’investissement
sur des devises étrangères dans des « refuges » étrangers. Ce sont
là des précautions adoptées contre l’instabilité et l’insécurité tout autour
du globe : les Chinois les plus riches transfèrent leur capital à
l’étranger et achètent de l’or à un rythme inégalé, les citoyens espagnols
ont fui à Londres pour y ouvrir des comptes en banque et pouvoir sortir leur
argent de leur pays et des banques espagnoles. Si l’Espagne quittait l’euro,
un retour à leur ancienne devise reviendrait à une dévaluation forcée de leur
capital.
Les
fuites de capitaux qui ont eu lieu en Espagne ont beaucoup attiré l’attention
des médias financiers, et posent une importante question à tous ceux qui ont
du capital à protéger : que se passerait-il si les contrôles des
capitaux devenaient une possibilité en Europe, aux Etats-Unis et au
Canada ?
L’idée
que les quantités de monnaie qui peuvent être retirées de ou transférées
depuis votre compte bancaire privé puissent être limitées peut paraître
extrême pour le moment, mais si l’Histoire nous apprend une chose des crises
financières, c’est que les règles peuvent changer du jour au lendemain pour
servir les intérêts du gouvernement central.
Nous
ne pouvons pas contrôler l’instabilité économique, financière et politique.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est nous protéger des risques en
diversifiant nos actifs et prenant le contrôle de ce que nous pouvons
contrôler.
J’ai
déjà expliqué pourquoi je suis persuadé que la liquidité et les sources fiables de revenus finiront par
se faire rares (30 août 2013). Le capital liquide (converti en monnaie de
cours légal ou mis en sécurité) et les flux de revenus fiables, c’est-à-dire
qui ne dépendent pas de l’Etat central et sont sous votre contrôle, sont des
actifs clés qui ne peuvent être remplacés.
Au
cours de ces quelques derniers mois, mon correspondant néo-zélandais, Michael
Reps, et moi-même avons discuté de la question des comptes en banque étrangers
qui offrent une protection contre les contrôles des capitaux. Michael a
déterminé un système qui permet aux Américains d’ouvrir un compte en
Nouvelle-Zélande grâce à Westpac, une banque à la réputation vérifiable (ce
service est payant, mais ce qui a une valeur financière est rarement
gratuit).
Dans
l’idée de discuter des méthodes de préservation de capital qui sont
disponibles au « reste d’entre nous », c’est-à-dire aux 99,5% de la
population, j’ai demandé à Michael Reps de me présenter ce service sous la
forme d’un questions-réponses. Je ne reçois bien entendu aucune commission de
la part de Michael ou d’aucun autre service mentionné sur ce site, à
l’exception de commissions qui ne vous coûtent rien sur des achats Amazon, et
sur les investissements effectués auprès BullionVault via la barre latérale.
Cette
discussion ne constitue pas un conseil de placement particulier, mais une
invitation à effectuer vos propres recherches en matière de comptes étrangers
et de couverture de capital en général.
Comme
pour toute transaction financière, prenez chaque décision par vous-même.
Comprenez-en les risques et les bénéfices éventuels. Lisez des rapports
financiers, posez des questions, vérifiez ce que l’on vous dit. Les lois
bancaires sont différentes dans chaque pays. Ne laissez rien à la
supposition.
Il
n’existe pas de protection parfaite. Chacune a ses propres risques. L’or
physique peut être volé, exproprié aux frontières, etc. Les devises peuvent
être dévaluées. Les propriétés étrangères peuvent être expropriées par un
« nouveau » gouvernement. La liste est sans fin. Une protection est
différente d’une spéculation, bien que toutes deux présentent des risques.
Aucune protection n’est parfaite, c’est pourquoi la diversification est
importante. L’objectif d’une protection est de préserver votre capital, et
non de vous rapporter des rendements. Un compte étranger est un service, et
non un moyen de création de capital.
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