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Stultifera Navis (Nef des Fous)

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Publié le 18 octobre 2016
988 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

24hGold - Stultifera Navis (Ne...

En Français, le titre se traduit par Nef des Fous, un livre publié en 1498 ; l’illustration est d’Albrecht Durer. Il est inspiré du sixième tome de La République, de Platon. En voici la première ligne : Conçois en effet quelque chose comme ça se produisant soit sur plusieurs navires, soit sur un seul : un patron par la taille et par la force au-dessus de tous ceux qui sont dans le navire, mais presque sourd et y voyant aussi peu que s'y connaissant en matières de navigation.

Je doute que Platon ait pu contempler l’idée d’une banque centrale interventionniste basée sur des notions arbitraires plutôt que sur les instructions pratiques de l’Histoire.

En revanche, il a involontairement établi le concept de ces agences de déstabilisation, conçues par un « roi philosophe » dont la sagesse guidait la communauté. Au sein du système actuel de réserve fédérale, notre patron théorique est le capitaine d’un navire théorique. L’ironie, c’est que n’importe quelle tribu, n’importe où, peut élaborer le concept d’un dirigeant omniscient et omnipotent.

Ce qui est intéressant, c’est que la société moderne pratique ait toléré cette idée si longtemps. Peut-être la situation changera-t-elle une fois que les spéculations actuelles auront été épuisées et que les prix des actifs plongeront.

Quelques décennies durant, cet écrivain s’est demandé si le besoin naturel en un système bancaire centralisé stable a pu être remplacé par le besoin en financements illimités pour le développement d’une nouvelle expérience de gouvernement illimité.

Mais imaginons ici que les banquiers centraux soient simplement persuadés de pouvoir « gérer » une économie nationale. Leur plus grosse erreur est le concept d’économie isolée par des frontières politiques. Il n’existe pas d’économie nationale, c’est pourquoi il nous faut nous demander combien de temps cette idée fausse pourra perdurer.

Une nouvelle sur la guerre nous présente une critique intéressante du dévouement face à l’échec. Nous pourrions la qualifier de parabole d’erreurs chroniques incapables d’autocritique.

Le romancier C.S. Forester est connu pour ses nouvelles sur la Royal Navy, notamment Hornblower. Parmi ses nouvelles qui ne sont pas liées à la mer, nous comptons The African Queen (1936) ainsi qu’une nouvelle sur la première guerre mondiale, The General (1935).

Cette dernière est un retour sur la manière dont les généraux de ce terrible conflit se sont trompés, pendant si longtemps. Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle, elle ne manque pas de transmettre un message, notamment en termes de théories et de résultats.

« L’opinion de l’Assemblée était de son côté. L’attaque de Loos avait été correcte en théorie. Il n’y avait eu d’erreur qu’en termes de détails pratiques et de manque d’hommes et de matériel. Tout pouvait être arrangé. Des hommes capables de diriger un demi-million d’hommes pouvaient être trouvés. Ainsi qu’un demi-million d’hommes. Ou encore les armes et munitions nécessaires à la préparation d’une artillerie adéquate. »

Voilà qui n’est pas sans me rappeler la promesse de Draghi de « faire tout le nécessaire » :

« Les esprits de l’assemblée se sont aussitôt revigorés, et après seulement quelques minutes, la bataille idéale était déjà discutée… Avec de telles visions devant eux, ils pouvaient difficilement être blâmés pour avoir ignoré les détails minimes qu’étaient les mitrailleuses et les barbelés. Ces détails sont devenus insignifiants en comparaison au pouvoir qu’ils s’imaginaient à leur disposition. »

« D’une certaine manière, c’était un peu comme un débat entre un groupe de sauvages qui auraient cherché à extraire une vis d’un morceau de bois. Habitués seulement aux clous, ils ont tenté d’extraire la vis par la force, et après un premier échec, ont tenté d’appliquer plus de force encore… à l’aide de leviers et de points d’appui, afin que plus d’hommes encore puissent user de leur force. On ne pourrait pas les blâmer pour ne pas avoir deviné qu’en tournant la vis, elle serait sortie du bois après bien moins d’efforts, parce que c’est une notion très différente de ce qu’ils avaient connu jusqu’alors, et celui qui aurait proposé cette solution se serait vu ri au nez. »

Bien évidemment, le déploiement de nombreux chars par les Britanniques était ici l’équivalent d’un tournevis. Les chars et leur mobilité ont matériellement aidé à mettre fin à une guerre dévastatrice, qui a aussi marqué la défaite de l’expérience européenne avec les gouvernements autoritaires.

Avec leur transition vers l’interventionnisme d’Etat par la force dans les années 1960 puis par leur belligérance dans les années 1990, les banquiers centraux continuent encore d’utiliser un marteau arrache-clous pour retirer une vis.

Plutôt que de prendre du recul et de critiquer le système ou encore leur propre insouciance, ils continuent de vouloir financer une bureaucratie ambitieuse. Pour maintenir en marche cette machine de financement, ils doivent faire gonfler des bulles sur toutes les classes d’actifs. Pour l’heure, ils croient encore en avoir le pouvoir, et ils pensent que s’ils redoublent sans cesse d’efforts, ils finiront par arriver à leurs fins. Ils ne peuvent pas douter de ou encore critiquer la méthode employée. Pas même un instant. Pas même en privé.

Mais les bulles financières engendrent des contractions, et le prochain effondrement nous attend au tournant. Et cet effondrement ouvrira les yeux du public, qui prendra conscience et critiquera les échecs relatifs à l’usage de ses impôts. Les explosions de bulles, depuis la toute première en 1720, ont toujours été suivies de récriminations.

Et le public réalisera aussi que, peu importe le titre qu’on leur donne, les aventuriers financiers des agences de l’Etat restent des aventuriers financiers. L’ambition a dépassé le scrupule. Et pour mettre fin à la situation, le public devra forcer une réforme des banques centrales qui impliquera une devise dénationalisée qui, par choix, sera convertible en or. Et avant tout autre chose, les banques centrales devront répondre de leurs actes. Un audit de la Fed sera un bon début.

Pour leur propre postérité, les banquiers centraux découvriront enfin le marteau arrache-clous.

D’ici là, notre Nef des Fous continuera d’avancer vers les rochers.

 

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