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Tirer profit de l'argent à l'époque des nationalisations de ressources

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Publié le 10 janvier 2013
1431 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

La nationalisation de ressources est un problème de plus en plus pesant pour les sociétés minières. Dans cet entretien exclusif avec The Gold Report, Sean Rakhimov, éditeur de SilverStrategies.com, explique comment investir à moindre risque sur les sociétés minières dans cet environnement volatile.



The Gold Report: Vous avez récemment écrit que la nationalisation de ressources est un phénomène qui se répand de plus en plus et qui affecte l’offre et le prix de nombreuses matières premières. Selon vous, la nationalisation de ressources devrait affecter l’argent plus que n’importe quel autre métal, tout particulièrement pour ce qui est de l’argent d’investissement. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi ?

Sean Rakhimov: Les effets de la nationalisation de ressources sur le marché physique ne sont à l’heure actuelle pas encore significatifs ; je pense toutefois qu’elle affectera l’offre future. Des projets de grande échelle tels que Navidad, en Argentine, qui appartient à Pan American Silver Corp (PAA:TSX; PAAS:NASDAQ), Corani et Santa Ana au Pérou, qui appartiennent à Bear Creek Mining Corp. (BCM:TSX.V), ou encore Malku Khota, en Bolivie, appartenant à South American Silver Corp. (SAC:TSX; SOHAF:OTCBB) en ont déjà été affectés.

Combinés, ces trois projets représentent environ un milliard et demi d’onces d’argent qui devraient aujourd’hui arriver sur le marché. Si elles ne le sont pas, c’est très largement en raison des gouvernements des pays dans lesquels sont localisés ces projets.

TGR: Si je vous demandais lequel de ces projets est le moins en danger, que me répondriez-vous ?

SR: Je pense que ça se joue entre Navidad et Corani. Navidad dispose d’un grade supérieur à celui des autres et pourrait donc apporter d’importants revenus au gouvernement Argentin. D’un autre côté, le Pérou est un pays minier. Ce que je veux dire par là, c’est que les activités minières représentent une très importante part de l’économie Péruvienne, ce qui n’est pas nécessairement le cas en Argentine. Ces projets sont si isolés que je ne crois pas nécessairement dans le raisonnement qui a pu conduire à la suspension de leur développement.

Ces économies ont besoin de plus d’argent. Des projets de grande échelle tels que ceux mentionnés plus haut pourraient permettre de créer des milliers d’emplois et rapporter des centaines de millions de dollars d’investissement. La logique voudrait que les gouvernements d’Amérique du Sud relâchent la pression qu’elles imposent aux sociétés minières, bien que l’Argentine commence à resserrer sa mainmise sur le secteur minier et à transformer le parcours des entreprises étrangères en un saut d’obstacles.

TGR: Pouvons-nous revenir à votre théorie selon laquelle la nationalisation des ressources est sur le point d’affecter l’argent d’investissement ?

SR: Le Venezuela a, le premier, imposé la nationalisation de ses ressources minières. L’Equateur est sur le point de prendre exemple sur elle, tout comme d’autres pays. Je pense que toute monnaie qui sera injectée sur ce secteur se trouvera immédiatement transférée vers d’autres pays. Prenons par exemple la Bolivie. Elle dispose d’un certain nombre de mines en opération, mais a décidé de nationaliser des projets d’exploration.

TGR: Pourquoi la Bolivie a-t-elle nationalisé le projet de South American Silver plutôt qu’un autre projet qui n’aurait pas eu à être développé ?

SR: Je n’en connais pas la raison exacte. Il s’agissait certainement d’une décision politique visant à apaiser une certaine circonscription électorale. Cette décision comporte également un élément pragmatique dans le sens où, si vous nationalisez une mine, les implications des cercles de trading internationaux deviennent plus importantes et bien plus négatives, ce qui pourrait déboucher sur des sanctions commerciales de la part d’autres pays.

TGR: Dans un article intitulé ‘Shrinking Silver’ publié sur SilverStrategies.com, vous dites que les producteurs d’argent se trouvent principalement au Mexique, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe et dans une moindre mesure en Australie. Cela me semble être un nombre de choix suffisant, mais est-ce assez ?

SR: Cela pourrait être suffisant, mais je pense que ce que j’essaie de dire par là est qu’il est peut-être plus judicieux d’éviter les juridictions mentionnées plus tôt. Leurs décisions prouvent que vous encourez des risques plus importants lorsque vous y investissez.

Le point principal à retenir est que des projets très importants situés dans ces juridictions ne parviennent pas à respecter leur emploi du temps et que l’offre d’argent risque d’en être affectée dans le futur. D’ici quelques années, les réserves d’argent disponibles pourraient cesser d’augmenter.

A l’heure actuelle, l’offre d’argent croît de 3% par an, mais les nouveaux projets se font de plus en plus rares. Le dernier plus gros projet en date était Penasquito au Mexique, qui appartient à Goldcorp Inc. (G:TSX; GG:NYSE). Le prochain devrait être Escobar, au Guatemala.

La baisse des réserves disponibles d’argent sera significative puisqu’elle évolue à un rythme soutenu. Il se passera la même chose que pour le marché de l’uranium lorsque la Russie mettra fin à son programme de transformation de mégatonnes en mégawatts à la fin de l’année, ce qui pourrait entraîner une forte chute des réserves d’uranium disponibles à l’échelle de la planète. Un autre phénomène qui puisse avoir les mêmes conséquences est le mouvement de grève qui fait rage en Afrique du Sud et qui affecte les marchés du platine et, dans une moindre mesure, ceux de l’or et de l’argent.

TGR: Pensez-vous que la nationalisation des ressources entraînera une hausse du prix de l’argent ?

SR: Au fil du temps, oui. Nous n’obtiendrons jamais un milliard et demi d’onces d’argent de pays qui imposent des restrictions sévères aux sociétés minières. Cela représente un an et demi de production !

TGR: Pensez-vous que les prévisions d’Eric Sprott concernant le retour à un ratio or/argent de 15 :1 sont plausibles ?

SR: Je pense que cela devrait pouvoir se produire d’ici ces dix prochaines années.

Je ne peux pas réellement en dire plus que ça, principalement parce que le cycle actuel est différent de tous ceux que nous avons pu observer jusqu’à présent. Nous sommes désormais en temps de crise, et tout le monde parle des problèmes systémiques de devises globales. Les quatre devises dominantes – le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen – sont toutes en difficulté. Et je parle ici de 80% du marché des capitaux. Le cycle dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui dure depuis un certain temps. S’il s’agissait d’un cycle ordinaire, les choses se seraient jouées depuis longtemps. Voilà dix ans que nous y sommes plongés.

TGR: Pouvons-nous dire que nous commençons à ressentir les premières secousses d’un séisme ?

SR: En termes de magnitude, ce cycle est plus important et bien plus sévère et, pour ces raisons, il pourrait aussi être plus long que les autres. Beaucoup plus de choses sont en jeu et de très importantes forces sont impliquées.

TGR: Vous avez une fois dit que vous ne vendriez jamais d’argent physique. Conseilleriez-vous aux investisseurs d’acheter aujourd’hui, ou d’attendre ?

SR: N’importe quel moment est propice à l’achat d’argent. Je pense simplement que les gens devraient acheter de l’argent dès qu’ils ont du cash en trop.

TGR: Les banques centrales pourraient-elles bientôt acheter de l’argent dans le cadre de la diversification de leurs réserves de devises, comme vous l’avez un jour suggéré ?

SR: Je pense qu’elles commenceront à acheter de l’argent quand le prix de l’or deviendra trop élevé pour les banques centrales les plus petites. Les banques centrales connaissent très bien le ratio or/argent, qui est aujourd’hui de 50 :1 et devrait diminuer. Comme je l’ai mentionné plus tôt, je pense qu’il pourrait un jour atteindre à nouveau sa moyenne historique de 15 :1. Je n’ai aucune idée de comment les choses pourront se passer. Comme je l’ai dit il y a quelques instants, le cycle que nous traversons à présent est bien plus large que les précédents, et beaucoup de choses sont en jeu. Nous finirons par être frappés de plein fouet par une crise des devises. Les gouvernements du monde commencent à acheter de l’or dans le cadre de la diversification de leurs réserves de devises, et le prix de l’or est encore à la portée de leurs banques centrales. Mais si le prix de l’or venait à franchir la barre des 5000 dollars, les gouvernements continueront-ils d’en acheter au même rythme qu’aujourd’hui ? Peut-être achèteront-ils de l’argent, voire même du palladium. Je pense qu’ils achèteront de l’argent, parce qu’en plus d’être un métal précieux, il est aussi un métal stratégique, tout comme les terres rares et l’uranium. L’argent est une ressource industrielle importante et les pays qui n’en auront pas devront aller en chercher ailleurs – sur le marché libre par exemple – ou délocaliser leurs entreprises vers des pays où de l’argent est disponible.


 

 

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Sean Rakhimov est le fondateur et l'editeur de Silverstrategies.com, un site web dédié à la promotion de l'argent métal comme véhicule d'investissement.
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