Article de ZeroHedge,
publié le 12 avril 2016 :
« Chaque jour qui passe, la Fed perd lentement mais sûrement la
partie.
Non seulement d’anciens présidents, ou en fonction aujourd’hui, admettent
que la Fed est de plus en plus impuissante pour faire repartir l’économie
mondiale, même si elle pèse encore sur les marchés. La crédibilité de la Fed
est encore plus remise en question lorsque d’anciens économistes qui ont
travaillé en son sein répètent des mantras qui, jusqu’il y a peu encore,
étaient l’apanage des médias alternatifs.
C’est précisément ce qui s’est passé aujourd’hui lorsqu’un ancien employé
de la Fed, Andrew Levin, professeur d’économie au Dartmouth
College et conseiller spécial de Ben Bernanke entre 2010 et 2012, a décidé de
rejoindre un groupe d’activistes militant pour réformer la banque
centrale afin de l’éloigner de Wall Street, de rendre ses activités plus transparentes
ainsi que de la responsabiliser vis-à-vis des citoyens. (…)
Les nombreux changements proposés visent les 12 Fed régionales, qui sont
quasi privées et techniquement la propriété de banques commerciales de leur
zone géographique respective. Ceci est tout sauf une surprise. Par contre, ce
qu’il dit pour justifier sa nouvelle cause l’est :
« Beaucoup de gens seraient surpris de savoir à quel point la Fed
est privée, » a déclaré M. Levin. La Fed « devrait être une
institution publique à 100 %, comme toute autre banque centrale du monde
développé », a-t-il déclaré dans une conférence de presse.
En quoi est-ce étonnant ? Depuis longtemps, seuls les médias
alternatifs insistent sur le fait que le cœur de la Fed est une
institution tout ce qu’il y a de plus privé, qui rend des comptes
uniquement à ses propriétaires, à savoir quelques banques, et non au peuple
américain. Pire, l’organigramme réel de la banque n’est pas disponible
publiquement alors même que la grande majorité de la population américaine
croit toujours à tort que la Fed est une institution publique. (…)
Tout ceci sort de la bouche d’un ancien employé de la Fed, d’un ancien
conseiller de Ben Bernanke ! Si le contenu du message n’est pas
étonnant, son porteur l’est : enfin, des initiés osent parler. (…)
Actuellement, les patrons de la Fed de New York, de Philadelphie, de
Dallas et de Minneapolis ont travaillé ou ont entretenu des liens étroits
avec la banque d’investissement Goldman Sachs. (…)
Si abolir la Fed pourrait n’être qu’un rêve, du moins jusqu’au prochain
crash boursier majeur qui pourrait pousser la population à identifier le
véritable coupable de la culture américaine du boum suivi du crash, à savoir
la banque centrale américaine, les propositions de Levin touchent au
cœur du conflit d’intérêts le plus insidieux des États-Unis : le fait
que la Fed ne travaille pas pour le peuple américain, mais pour ses
propriétaires, les banques. (…) »