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Cours Or & Argent en

Un Dow à 100.000 points ? – Marc Faber

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Publié le 21 septembre 2016
1662 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Rubrique : Article du Jour

On l’appelle souvent Dr Doom, et ce pour une bonne raison. L’auteur et conseiller en investissements, Marc Faber, qui publie le Gloom, Boom & Doom Report, souligne assez souvent les risques présentés par le système financier, et n’a pas tendance à mâcher ses mots.

En revanche, ses opinions sont plus nuancées qu’on pourrait le croire, et ses conseils bien plus pragmatiques qu’idéalistes.

Epoch Times s’est entretenu avec Faber au sujet de la manipulation des marchés financiers, des inégalités de revenus et des investissements pour lesquels opter dans la conjoncture actuelle.

Epoch Times : Pendant combien de temps encore les banques centrales pourront-elles manipuler les marchés ?

Mr. Faber : C’est quelque chose qui ne pourra être décidé que par les banques centrales. Je n’ai aucun contrôle sur la manipulation des marchés par les banques centrales. Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon, semble penser que l’inflation monétaire n’a aucune limite. Qu’il sera possible d’acheter des actifs indéfiniment, ainsi que des actions et des biens immobiliers.

La folie dont nous sommes témoins aujourd’hui pourrait encore durer. Au sein de notre marché manipulé, tout cela ne pourra que mal se terminer, mais nous ne savons pas quand. Personne ne sait combien de temps la manipulation pourra durer.

Epoch Times : Viendra un moment où les banques centrales possèderont tout ce qui existe.

Mr. Faber : Elles pourraient essentiellement tout monétiser. Et puis il y a la propriété de l’Etat. Au travers du système centralisé, nous pourrions voir introduits le socialisme et le communisme, soit la propriété publique de la production et de la consommation. Nous pourrions en venir à cela.

La Banque du Japon possède plus de 50% des ETF japonais, qui possèdent en grande partie les sociétés qu’ils représentent. Indirectement, la Banque du japon pourrait être propriétaire de 20% des sociétés japonaises, et ce pourcentage pourrait encore grimper.

Je ne pense pas que les banquiers centraux soient suffisamment intelligents pour comprendre les conséquences de leurs politiques monétaires. Ils se concentrent sur l’inflation, mais je pense qu’ils devraient se contenter de ne rien faire. Ils ne prêtent aucune attention aux conséquences de leurs actions sur le niveau de vie des gens et sur les revenus des ménages.

Inflation du prix des actifs

Epoch Times : Si les politiques employées sont similaires, pourquoi n’avons-nous pas enregistré d’hyperinflation telle que celle du Zimbabwe ou du Venezuela ?

Mr Faber : Les banques centrales du marché développé pourront poursuivre leurs politiques actuelles pendant encore un certain temps. Si le Zimbabwe imprime d’importantes quantités d’argent, il en ressent immédiatement les conséquences, parce que les autres pays n’impriment pas, et sa devise finit rapidement par s’effondrer.

Si les banques centrales majeures, la Fed, la BCE, la Banque du Japon, la banque d’Angleterre et la Banque populaire de Chine monétisent et impriment de l’argent d’un commun accord, alors leurs devises ne s’effondrement pas les unes par rapport aux autres. Il est possible qu’il y ait quelques fluctuations, mais nous n’assistons pas à l’effondrement total d’une devise.

La monnaie papier au sens large peut finir par s’effondrer, et elle le fait depuis plus ou moins trente and déjà par rapport aux prix des actifs tels que les biens immobiliers, ou encore aujourd’hui contre les actions, les obligations – qui sont en hausse depuis 1981 – et les métaux précieux – depuis 1999.

L’inflation des prix des actifs est moins évidente aux yeux du grand public. L’Américain moyen n’a pas d’argent, et se moque de la hausse du prix des tableaux et des biens immobiliers – jusqu’à ce qu’elle l’affecte directement.

Il est ridicule de dire que l’inflation ne grimpe que d’1% par an aux Etats-Unis. Le coût de la vie d’une famille moyenne gonfle de bien plus d’année en année – assurance, transports, éducation… tout est en hausse.

Par exemple, les premiums versés sur les polices d’assurance sont en hausse. Les banques centrales s’en moque. Elles n’y prêtent même pas attention.

Je pense que le système s’effondrera complètement avant que nous nous retrouvions dans la même situation que le Venezuela. Si l’Occident continue d’imprimer, je m’attends à voir le système imploser sous cinq ans.

Epoch Times : Comment pouvons-nous éviter un effondrement ?

Mr. Faber : Mieux vaut demander aux bureaucrates ce qu’ils prévoient de faire. Ils ont mis en place des taux à zéro pourcent depuis décembre 2008. Cela fait donc huit ans que dure la situation, et l’activité économique des ménages n’a pas changé. Ni au Japon, ni aux Etats-Unis, ni en Union européenne. Et aujourd’hui, on nous parle de dépenses fiscales.

Nous souffrons déjà de déficits importants, mais aucun déficit n’est trop catastrophique pour les interventionnistes. Alors ils continuent d’accroître leurs dépenses. Ils financent leurs politiques en émettant de la dette gouvernementale, que les banques centrales monétisent. Le Trésor émet de la dette que la Fed rachète. Bien évidemment, c’est un jeu qui se terminera mal.

Viendra un jour où des intellectuels blâmeront l’inégalité des richesses sur les capitalistes qui ont tiré de l’argent des bulles sur les actifs.

Ils blâmeront tous les maux économiques sur ces gens. Ils n’auront pas tout à fait tort. Mais les riches ne sont pas responsables du gonflement des valeurs des actifs. Les coupables sont les banques centrales, qui ont porté les taux d’intérêt à zéro ou en territoire négatif dans de nombreux pays.

D’abord, ils distordent les prix au travers de taux d’intérêt très faibles ou négatifs, et gonflent les revenus et le capital des super-riches. Ce sont les 0,1% qui bénéficient de l’inflation des actifs aux dépens de ceux qui ne possèdent pas d’actifs. L’écart des richesses s’élargit encore. Alors il nous faut taxer les riches, et les taxer toujours plus.

Taxer les riches peut paraître une idée intéressante. Si vous annoncez aux électeurs que « si l’économie s’en sort si mal, c’est à cause des plus riches, des milliardaires. Il nous faut leur prendre 20% de leurs revenus pour les redistribuer au peuple, » alors tout le monde votera pour vous, parce que les plus riches sont en minorité. C’est ce qui se passe lorsque des politiques monétaires échouent complètement.

Certaines personnes bien connectées dissimulent leur capital, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et même s’ils prenaient 50% aux plus riches, la situation ne s’améliorerait pas. La prochaine étape sera de prendre aux moins riches. Les interventionnistes ne reculeront devant rien.

Stratégie d’investissement

Epoch Times : Comment investir dans un tel environnement ?

Mr. Faber : Une majorité des actifs sont aujourd’hui surévalués en termes d’évaluation traditionnelle. Mais sont-ils aussi surévalués en comparaison aux taux d’intérêt à zéro pourcent ou négatifs ? Si nous observons les obligations allemandes ou suisses à dix ans, ou les obligations japonaises à dix ans, nous obtenons des rendements nuls ou négatifs. Mais en achetant des actions, nous pouvons obtenir des dividendes de 2% ou plus. En comparaison aux taux d’intérêt négatifs, nous pouvons dire que les actions représentent une bonne affaire.

Mais elles ne sont pas peu chères en termes de méthodes d’évaluation traditionnelles.

Je pense qu’il est dangereux de dire que « tout se terminera mal, c’est pourquoi il est préférable de conserver toute votre épargne en espèces ». D’abord, il faut décider pour quelles espèces opter.

Et il faut aussi se souvenir que nous ne savons pas quand tout se terminera. Dans un environnement de création monétaire extrême, le Dow Jones pourrait atteindre 100.000 points.

Il est très plausible qu’il ne grimpe pas contre les métaux précieux, mais il pourrait flamber indéfiniment en termes nominaux. Rien de tout cela ne viendra en aide aux ménages. J’ai vu de nombreuses économies en hyperinflation, et dans chaque cas, le niveau de vie de l’individu moyen a décliné.

Ce sera une nouvelle fois le cas aujourd’hui. Si j’étais un interventionniste – je ne le suis pas – ou un banquier central, et que je pensais que la meilleure idée est de réduire encore les taux d’intérêt, nous pourrions passer de -0,5 à -5%.

En conséquence, les gens et les sociétés sortiraient leur argent du système financier et le déposeraient dans des coffres.

Mon taux négatif à -5% ne fonctionnera pas, et pour surmonter ce problème, je pourrais choisir d’abolir les espèces. Il serait toujours possible d’accumuler des biens immobiliers, de la nourriture, des cigarettes et des métaux précieux, mais pas d’espèces. Et à mon avis, c’est ce qui est sur le point de se passer.

Epoch Times : Qu’en est-il de l’or ?

Mr. Faber : J’ai présenté les cas de l’or, de l’argent et du platine dans les années 1990 dans mon livre intitulé Tomorrow’s Gold, qui ne concernait pas l’or, mais la montée en puissance de l’Asie. Le prix de l’or a fortement augmenté entre 1999 et 2011, avant de se heurter à une correction en septembre 2011. Il était probablement monté trop haut, tout comme les actions minières, qui sont elles-aussi redescendues.

Entre les mois d’octobre et de décembre dernier, nous avons enregistré des creux sur les marchés des métaux précieux et des actions aurifères, depuis lesquelles ils devraient bientôt remonter.

Leur reprise pourrait se produire demain comme dans trois ou cinq ans. Personne ne le sait. Si vous continuez d’imprimer de la monnaie papier, la masse monétaire augmente et les actifs qui sont peu disponibles – qu’il s’agisse d’une Ferrari ou d’un tableau de Gaugin – gagnent de la valeur.

Tous ne grimpent pas en même temps et dans les mêmes proportions. Il peut y avoir des bulles sur l’immobilier, sur les biens de collection, ou encore sur les actions, comme nous l’avons vu à trois reprises depuis 1999.

Epoch Times : Mais vous n’achèteriez pas que des espèces et des actions minières ?

Mr. Faber : Posséder toute votre épargne sous forme d’espèces est très dangereux. Il est bon de diversifier. Je possède moi-même des espèces, des obligations, des actions, des biens immobiliers et des métaux précieux.

La diversification réduit votre potentiel de rendements, mais a de fortes chances de préserver votre capital.

 

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Personne ne sait vraiment, même Marc Faber, qui diversifie ses avoirs, comme Monsieur Tout le monde.
"Viendra un moment où les banques centrales possèderont tout ce qui existe.

Mr. Faber : Elles pourraient essentiellement tout monétiser. Et puis il y a la propriété de l’Etat. Au travers du système centralisé, nous pourrions voir introduits le socialisme et le communisme, soit la propriété publique de la production et de la consommation. Nous pourrions en venir à cela."

Le capitalisme comme mère du communisme. Quelle ironie et juste retour des choses, puisqu'il y a à l'origine le communisme, avant l'argent et le troc.
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samideano - 21/09/2016 à 13:07 GMT
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