La fondation des Etats-Unis
« La véritable
fondation d’un gouvernement républicain réside en l’égalité des droits entre
ses citoyens, en termes personnel comme de propriété, et de la gestion de ces
droits » – Thomas
Jefferson 1
Le principe fondamental de la
Déclaration d’indépendance, qui détermine les systèmes politique et légal des
Etats-Unis, veut que tous les citoyens soient « égaux en droits face à
la loi ». Le concept de droits des Etats-Unis est basé sur leur égalité
entre tous les citoyens de la République. C’est l’étoile de la justice qui a
donné vie aux Etats-Unis et qui les a guidés au travers des 125 premières
années de leur existence. En 1913 en revanche, a eu lieu un épisode honteux
de défaut de ce concept d’égalité des droits, avec l’adoption du XVIe amendement
qui a permis au Congrès d’établir un impôt aux taux inégaux (progressifs) sur
les revenus.
Ce défaut commis par nos
grands pontes et politiciens a été remis en question à l’époque par des
esprits judiciaires outrés, mais en raison du sentiment socialiste qui a pris
le dessus sur la culture au tournant du siècle, leur voix ne s’est pas vue
donner raison. Trop de puissants s’étaient épris de la vision égalitaire de
Karl Marx, et ont décidé que l’objectif du gouvernement était de faire
appliquer cette vision. Les politiques de taxation sont devenues l’un des
outils de remise à niveau de la société. L’irrationalité du collectivisme est
devenue l’ordre du jour, et dure depuis plus de cent ans malgré le fait que
les taux d’imposition progressifs soient clairement inconstitutionnels.
La raison pour laquelle les
taux progressifs sont inconstitutionnels aux Etats-Unis est la classification
inégale des différentes classes de la société imposée par un tel système,
classification qui réfute le principe d’égalité entre les citoyens de
disposer de leur propriété (de leurs revenus), et par là même leur égalité
face à la loi.
Si l’Etat peut lever des
pourcentages arbitraires (inégaux) de nos revenus parce que 51% des électeurs
le pensent désirable, alors nous n’avons plus le droit d’user de notre
propriété comme nous le souhaitons. Nous n’avons que la permission d’en
utiliser une partie, et seulement tant que nous continuons de servir les
pouvoirs politiques. Il ne peut y avoir aucune justification pour un tel
système de taxation. Il est contraire à tout ce en quoi croient les
Américains.
Comme l’a dit le grand
économiste écossais J.R. McCulloch il y a 170 ans,
« au moment où l’on abandonne le principe cardinal qu’est la levée d’une
même proportion des revenus de chaque individu, on se retrouve perdu en mer
sans compas, et il n’existe nulle quantité d’injustice ou de folie qu’on ne
puisse pas commettre. »
Sous le système actuel, le
bandeau est tombé de devant les yeux de la déesse de la Justice.
« Dîtes-moi d’abord qui vous êtes et ce que vous touchez, nous dit-elle.
Et puis je vous dirai si la levée des impôts s’applique aussi à vous ».
C’est un privilège et une loi arbitraire, le symptôme de toutes les tyrannies
de l’Histoire.
Egalité des droits et
égalité des résultats
Un gouvernement fédéral
débarrassé de ses programmes inutiles pourrait être financé par un impôt
unique de 10%. Les collectivistes protestent cette idée, et déclarent qu’une
imposition à taux égal serait injuste pour ceux qui gagnent le moins. Les
« conséquences de la vie » devraient être équilibrées au bénéfice
de ceux qui ne sont pas allés aussi loin que d’autres. Mais comme nous
l’avons vu, si le gouvernement veut apporter une égalité des résultats, il
doit violer l’égalité des droits de ses citoyens sur leur propriété et leurs
revenus. Ce n’est pas, aux Etats-Unis, une politique légitime. Ceux qui ont
moins devraient recevoir des aides au travers d’organismes privés et
d’associations caritatives ou chrétiennes. Le gouvernement ne peut pas
piétiner nos droits pour améliorer le statut de groupes qualifiés de
« spéciaux » par Washington.
La justesse et la justice ne
peuvent pas être obtenues par la violation des droits. Un vote à la majorité
de le justifie pas. Nos droits à l’égalité et en termes de disposition de nos
revenus et de notre propriété ne devraient jamais faire l’objet d’un vote. La
loi doit être la même pour tous. C’est pour cette raison que la déesse de la
justice a les yeux bandés. Violer cette fondation basique de la civilisation
libre, chose que font le Congrès et les bureaucrates, est un péché des temps
modernes.
Lorsqu’un gouvernement viole
les droits de ses citoyens, il commet un acte criminel. Un gouvernement
criminel ne peut jamais créer de justesse et de justice. Une telle
irrationalité, une telle avarice, nous ont apporté la banqueroute des
Etats-Unis. Les impôts progressifs sont injustes, inconstitutionnels,
illégaux et dignes d’une dictature. Ils devraient être abolis. Jusqu’à la fin
des temps.
L’abolition de
l’imposition sur les revenus
L’impôt sur les revenus
demeure populaire parce que, comme l’explique le Comité sur la taxation du
Congrès, 50% des Américains en sont exemptés (ce pourcentage fluctue entre
47% et 51% d’une année sur l’autre). Voilà qui crée ce que les économistes
appellent une demande infinie en programmes de dépenses. En d’autres termes,
si les programmes gouvernementaux sont gratuits pour certains électeurs, et
si ces programmes sont désirables, alors ces électeurs cherchent à en obtenir
autant que possible. C’est la raison pour laquelle le gouvernement s’élargit
chaque année. Cinquante pourcent des Américains en âge de voter ne paient pas
pour les services fédéraux qu’ils obtiennent. Nous avons donc en conséquence
un électorat complètement irresponsable.
Mais l’égalité des droits
finira par ramener un grand nombre d’exemptés vers le système de taxes. Le pourcentage
de 50% pourrait être réduit jusqu’à 20%, ce qui signifie que 80% des
électeurs devraient payer pour les services obtenus. Cela mettrait fin à
l’expansion du gouvernement et entraînerait une réduction des dépenses
gouvernementales d’année en année, parce que personne d’autre que les
libéraux ne désireraient une forte dose de programmes gouvernementaux s’il
leur faudrait, pour les obtenir, payer proportionnellement de leur propre
poche. Nous atteindrions éventuellement un impôt égal de 7 à 8% qui financerait
les dépenses du gouvernement fédéral. Avec un tel niveau d’impôt, les impôts
sur les revenus pourraient être abolis et remplacés par une taxe de 7 à 8%
sur les ventes. Le seizième amendement à la Constitution pourrait ainsi être
aboli à son tour.
La première étape, en
revanche, serait de mandater l’égalité des droits des citoyens au travers
d’un amendement constitutionnel. Ce qui permettrait une abolition de la
tyrannie des impôts progressifs, qui ne pourraient être ré-approuvés par le
Congrès quatre ans plus tard. Bien qu’un taux égal établi par le Congrès
puisse être une réussite notoire, elle ne serait pas suffisante à la
préservation de notre liberté. Les taux progressifs doivent être interdits
par la Constitution. C’est la seule manière que nous ayons d’assurer un pays
libre aux générations futures.
Ratification de
l’amendement
Victor Hugo nous a dit
ceci : « Rien n’est plus fort qu’une idée dont le temps est venu ».
Le peuple américain est prêt à sauter du train en marche de l’expansion
gouvernementale. Un nouvel amendement sur l’égalité des droits face à l’impôt
est le seul moyen d’y parvenir. Il devrait être présenté pour ratification au
travers d’une résolution jointe par Congrès ou par le processus de Convention
des Etats que nous offre la Constitution. Afin d’amener à nous cette
révolution, nous devons d’abord suivre l’exemple de Samuel Adams et
travailler à l’éveil d’un amour de la liberté dans les esprits du Congrès et
de nos confrères citoyens.
Dans les années 1840, alors
que ceux qui s’opposaient à l’esclavage cherchaient à l’abolir aux
Etats-Unis, ils n’avaient pas le Congrès ou la majorité des citoyens de leur
côté. Mais ils avaient la justice et la justesse de leur côté. Ils avaient la
force la plus puissante de l’Histoire avec eux – la vérité morale. Même ceux
qui défendaient l’esclavage savaient à quel point ils avaient moralement
tort. La même force prévaut dans le combat pour l’abolition de la taxe
progressive. Tous les individus décents savent qu’il est moralement injuste
de traiter les gens différemment les uns des autres aux Etats-Unis. Nous
devons les convaincre d’appliquer cette conviction à notre système de
taxation.
Le principe d’égalité des
droits demande une égalité de taxation. Aucun gouvernement ne pourra rester
limité tant qu’il disposera du pouvoir de confisquer du capital aux individus
les plus productifs de la société pour offrir des services gratuits aux
masses de citoyens moins productifs afin de s’acheter leur vote le jour des
élections. C’est là une garantie de tyrannie et de croissance incessante du
gouvernement. L’heure est venue de mettre fin à cette corruption politique et
de restaurer la justice aux Etats-Unis.
Notes
1. Letter to S. Kercheval, 1816. Saul K. Padover, ed., Thomas
Jefferson on Democracy (New York: New American Library, 1949),
pp. 34-35.
2. J.R. McCulloch, Taxation
and the Funding System, London, 1845, pp. 141-143. Cité dans Charles Adams, For Good and Evil: The Impact of Taxes
on the Course of Civilization (Lanham, MD: Madison Books, 1993),
p. 365.