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Cours Or & Argent en

Vous reprendrez bien un peu de finance à l’ancienne ?

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Publié le 26 juin 2009
761 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux





Ce texte est un « article presslib’ » (*)



Je voudrais revenir au cadre des quatre « postures » de sortie de crise qu’avait définies Jean Maxence Granier dans sa « Sémiotique de la crise », son article qui avait été reproduit ici au moment de sa parution en février dernier. Je vous rappelle la manière dont j’avais résumé sa grille :

[Granier] distingue quatre conceptions - qu’il appelle « postures » - de sortie d’une crise appelées A, B, C et D, s’étageant du bénin A où le système autorégulé oscille de manière cyclique, au catastrophique D, où il est irréparable, en passant par B où le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle, et C où le système survit mais uniquement parce qu’il subit une authentique métamorphose et se retrouve à l’arrivée très différent de son point de départ.

Aujourd’hui, quatre mois plus tard, le monde entier s’interroge : sera-ce C ou D ? Aura-t-on affaire dans les années qui viennent à un capitalisme métamorphosé ou à un système financier et économique tout à fait original ?

En fait, quand je dis le monde entier, c’est sans les États–Unis. Car l’on s’est accroché en Amérique à la posture A : « il ne s’agissait avec la crise que d’une oscillation dans une évolution classique au sein du capitalisme, dont la dynamique est cyclique par nature ». Bien sûr, vu les sommes engagées (25,6 mille milliards de dollars d’ici la fin 2011, selon les chiffres les plus récents), on ne peut parler au mieux que de posture B : « le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle ».

Pourquoi cet acharnement thérapeutique en faveur de la posture A aux États–Unis ? Deux explications possibles, qui en fait se complètent. La première, bénigne : la science économique ne connaît que les alternances cycliques et est dans le noir absolu lorsqu’il s’agit de ruptures plus profondes. Autre explication, maligne celle-ci, proposée par Simon Johnson, ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International : l’ « oligarchie », ceux qui ont bénéficié de la finance à l’ancienne et qui sont déterminés à en reprendre.

La posture B est-elle tenable ? Je suis personnellement comme le monde entier sans les États–Unis : je ne le pense pas. Certains changements irréversibles sont déjà intervenus, trop de pans du système ancien se sont déjà écroulés, l’immobilier résidentiel américain, à l’origine de la crise, entre dans la phase II de sa décomposition (Alt-A et Pay Option ARMs), le crédit immobilier commercial a entamé lui sa longue descente, etc. Pire : à un colloque où j’étais hier, quand on parle du « Green tech », l’industrie du développement durable, c’est déjà au sein de l’expression « Green tech bubble ». Et comment pourrait-il en être autrement si le cadre ancien a effectivement été reconstruit à l’identique ?

Mais, admettons un instant, pour la beauté de l’hypothèse, que la posture B soit viable. Quand on lit hier que les bonus chez Goldman Sachs en 2009 seront les meilleurs que la firme ait connus, parce que la concurrence sur la place de Wall Street s’est réduite comme peau de chagrin, parce que dans un contexte économique en détresse, la spéculation sur les devises flambe, et parce que le commerce de la manne fédérale d’un montant prévu de 25,6 « trillions » de dollars rapporte de grasses commissions (eh ! l’Amérique reste l’Amérique !), je ne suis sans doute pas seul à me demander : « Même s’il était possible de ressusciter la finance à l’ancienne, serait-ce bien souhaitable ? »



               

Paul Jorion

pauljorion.com


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(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.


Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).



Les vues présentées par Paul Jorion sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour.   Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  . Tous droits réservés.




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