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Cours Or & Argent

La Mairie de Paris se lance dans l’investissement immobilier, 3ème partie (les conséquences sociales)

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Publié le 13 février 2015
692 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

 

J’ai montré pourquoi le plan d’emprunt et de dépenses de la Mairie de Paris au cours des 5 prochaines années, non seulement n’était pas intéressant d’un point de vue économique mais, tel qu’il a été présenté, pourrait bien aussi s’avérer désastreux par les finances publiques de la ville. 

 

En outre, cette opération particulièrement onéreuse pourrait aussi s’avérer un échec socialement, surtout si l’on tient compte de son objectif principal. Mis en avant dans le document 2014 DLH 1217 publié par la Direction du logement et de l’habitat de la Mairie de Paris, il est de protéger les actuels locataires. S’il est évident que ces derniers seront de fait protégés, la question se pose de savoir si au final, la mesure profitera à l’ensemble de la société.

 

Si l’on compare le reste à vivre d’un locataire au SMIC (avec un loyer privilégié garanti par la Mairie de Paris, exempté d’impôt sur le revenu et bénéficiant d’une prime pour l’emploi de 735) et celui d’une personne gagnant un salaire moyen (devant payer des taxes et des loyers au prix du marché), il n’est pas du tout certain que le calcul social fait par la DLH soit pertinent.

 

Ainsi, une personne gagnant 1 137 net (soit 1 457,52 € brut) plus 61 € (prime pour l’emploi) par mois devant s’acquitter d’un loyer mensuel de 500 (pour un deux pièces d’environ 45 m2) garderait presque 700 par mois pour les dépenses courantes. Certes, ce n’est pas beaucoup, mais ce montant pourrait facilement être supérieur à celui d’une personne gagnant 1 892 net (soit 2 457,52 € brut) par mois, redevable de la taxe foncière et d’un impôt sur le revenu de 125€ par mois et assumant un loyer de 1 350 € (soit 30 € le m2, un prix moyen dans la plupart des quartiers visés par la Mairie). Le restant à vivre d’une personne gagnant le salaire moyen serait dans ce cas de 417 € et deviendra ainsi inférieur à celui d’une personne gagnant un salaire minimum.

 

Il faut donc comprendre qu’au-delà de l’objectif affiché – qui est de garantir le logement pour les moins bien lotis –, l’achat par la Mairie des appartements au centre de Paris n’augmentera pas le nombre des biens disponibles mais simplement opèrera une redistribution de ressources entre les personnes ayant des revenus faibles et celles ayant des revenus moyens. Tandis que les personnes à revenus moyens devront faire de plus en plus de sacrifices pour habiter confortablement et seront poussées par les prix élevés vers la périphérie, le projet de la DLH reviendra à inviter les personnes à faibles revenus au centre de Paris. Ainsi, au lieu d’une équité sociale, le projet de la DLH est susceptible de créer un véritable malaise social si dans un même immeuble une personne gagnant un salaire minimum pourrait jouir d’un appartement plus spacieux ou jouir d’un pouvoir d’achat plus important qu’une personne gagnant un salaire moyen.

 

Le projet de la Mairie de Paris ne résout donc pas le problème de pénurie des logements (car, encore une fois, le projet ne consiste pas à construire de nouveaux immeubles) mais elle l’accroît puisque le fait de louer des appartements à prix cassés augmentera considérablement la demande et, donc, la pénurie. Qui ne voudrait pas occuper un deux pièces au centre de Paris pour 500 € ? Ainsi, pour distribuer les appartements en location, la Mairie propose de remplacer les prix librement consentis entre bailleur et locataire par des listes d’attente et d’autres critères peu transparents comme le favoritisme politique.

 

Il est difficile de revendiquer un objectif social pour des opérations immobilières particulièrement onéreuses qui créent de nouveaux dilemmes de rareté : selon quel critère objectif, parmi les nombreux aspirants à un logement social, certains devraient habiter près de la Seine, tandis que d’autres sont confinés aux abords du boulevard périphérique ? Un début de réponse se trouve peut-être dans les nombreux cas où des élus et leurs proches bénéficient de logements sociaux situés au centre de Paris.

 

Somme toute, le fait que les élus s’improvisent en entrepreneurs peut nuire non seulement aux finances publiques mais aussi aux objectifs sociaux avancés.

 

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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