Avant de vous parler des attentats qui risquent d’endeuiller notre pays
prochainement, avec en fond la crainte sourde d’un « hyper-attentat »
chimique, je vais faire une petite digression sur cette histoire de pyramide
dite “de Maslow”.
Vous allez très vite comprendre le rapport entre l’un et l’autre, et ce
qui nous préoccupe tous ici.
C’est en 1970, dans la deuxième édition de son ouvrage Motivation and
Personality, qu’apparaît l’exposé le plus complet de la théorie de la
motivation de Maslow, à savoir la hiérarchie des besoins.
Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met à jour cinq
(groupes de) besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins
de sécurité, les besoins d’appartenance et d’amour, les besoins d’estime et
le besoin d’accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon
Maslow, universelle. En effet, le caractère particulier d’une motivation a
pour origine les nombreux déterminismes tels que la culture, le milieu social
ou l’éducation. Ainsi une personne peut satisfaire son estime en étant
reconnue comme un bon chasseur par ses pairs et une autre en possédant du
pouvoir. En conclusion, derrière chaque motivation ou chaque objet de désir
se cache un besoin fondamental.
Maslow découvrit par la suite que les besoins s’inscrivaient dans le cadre
d’une hiérarchie. Tous les besoins sont continuellement présents, mais
certains se font plus sentir que d’autres à un moment donné.
Comme vous pouvez le voir sur cette image de la pyramide de Maslow,
après avoir été nourri, votre second besoin immédiat est très logiquement
celui de sécurité.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les idées de liberté, de
démocratie, ou encore de droit, ne pèsent pas bien lourd lorsque les gamelles
sont vides ou que la sécurité n’est plus assurée.
Dans nos sociétés complexes, il est évident que la sécurité est la
condition sine qua non au bon fonctionnement de notre système économique.
Sans sécurité, le système économique ne peut plus s’épanouir et
matérialiser son potentiel de croissance.
Les attentats et les guerres que nous menons ont un coût évident. Ce coût
psychologique, financier, humain, a bien oblitéré notre croissance. Ce n’est
vraisemblablement, hélas, que le début d’un processus qui devrait s’aggraver,
et si l’on en croit la dernière livraison du Telegraph de Londres,
il y a de quoi nourrir les plus grandes inquiétudes.
Daech prépare une nouvelle vague d’attentats en Europe
Selon le journal The Telegraph, qui cite un représentant des
forces antiterroristes kurdes, Lahur Talabany, le chef de l’État islamique,
Abu Bakr al-Baghdadi, est toujours en vie et prépare de nouvelles attaques
terroristes visant les pays européens en guise de vengeance pour les défaites
subies en Irak et en Syrie.
D’après le Telegraph, al-Baghdadi se cache probablement dans le
désert à la frontière entre la Syrie et l’Irak et envisage de lancer une
vague d’attentats en Europe destinée à revigorer le moral des terroristes de
l’État islamique afin de démontrer que le groupe djihadiste est toujours
capable de mener la guerre contre l’Occident.
D’après les forces de renseignement, c’est une vague d’attentats sans
précédent qui se prépare, et le dernier démantèlement fortuit d’un laboratoire
de fabrication d’explosif en région parisienne montre bien que nous sommes
assis sur une poudrière.
Les hyper-attentats seront dévastateurs pour la croissance
économique
La stratégie de la montée des tensions entre les communautés qui désormais
tiraillent les pays européens a pour objectif de semer le chaos dans nos
sociétés très complexes donc par nature très fragiles.
Aucun groupe terroriste ne pourra mettre à genou un pays comme la France
ou le Royaume-Uni en termes de pertes humaines même si cela est évidemment
dramatique.
L’objectif poursuivi est celui de la déstabilisation des relations entre
les communautés afin d’aboutir à un climat de telle terreur que la société
civile, dans son ensemble, se trouve paralysée ou très fortement ralentie dans
son fonctionnement, sans oublier les coûts exorbitants des besoins en
sécurité qu’exige la menace permanente qui pèse sur chacune de nos activités.
Peu d’attentats nous coûtent en réalité très cher. Ils nous obligent à
déployer des troupes, à surveiller nos lieux sensibles, etc.
La stratégie de l’État islamique est donc aussi profondément militaire que
sociale ou encore économique, et nous sommes particulièrement vulnérables.
Cette situation aura des répercussions économiques et patrimoniales
évidentes. À vous de les anticiper. Je vous en parlerai bien évidemment dans
ma lettre STRATÉGIES.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !