Cet article reprend là où la première
partie s’était terminée: le
démantèlement du Gold Pool de Londres en mars 1968. Le combat
des autorités américaines pour conserver l’or au cours
fixe de 35 $ ne s’est pas terminé avec la cessation du Pool. Il
s’est recentré sur un nouveau front. Le même mois, un
embargo massif sur l’or contre l’Afrique du Sud, le plus gros
producteur mondial d’or, a été initié par les
Etats-Unis, une bataille qui durerait jusqu’au début de 1970.
L’embargo contre l’Afrique du Sud
mené par les Etats-Unis et implicitement soutenus par la force
militaire la plus puissante du monde éclaire la tendance graduelle
mais constante des autorités à soutenir par la force
l’échec des mesures prises pour maintenir le niveau des 35$.
Ceci est la voie inévitablement prise par n’importe quel
système financier dirigé par un Etat qui expérimente des
difficultés. Alors que dans un système de banque libre, les
erreurs sont corrigées par la discipline du marché, la
compétition, les faillites, dans un système étatique les
erreurs bancaires sont maintenues aussi longtemps que son monopole peut
éviter à ces erreurs la destruction totale du système.
Pour résumer, l’accord de Bretton Woods
négocié après la seconde guerre mondiale a fixé
la valeur du dollar à 0,81 gramme. Cette valeur était garantie
par la promesse de la Réserve Fédérale des Etats-Unis de
convertir en or tous les dollars au ratio stipulé de 0.81 gramme, le
ratio le plus communément connu étant celui de 35 $
l’once. Cette promesse était accompagnée par le fait que
la Fed avait quelque 21 000 tonnes de métal soit davantage d’or
que toutes les autres banques centrales réunies. La
convertibilité du dollar était limitée aux gouvernements
étrangers et aux banques centrales –les citoyens
américains privés des Etats-Unis et d’Outre mer
détenant essentiellement des dollars inconvertibles en papier-monnaie.
Bretton Woods et la banque libre
Pour comprendre ce système, cela peut aider
de le comparer à un monde hypothétique de banques
privées émettant de la monnaie dans un marché libre.
Dans un tel système, l’option que les détenteurs de
monnaie ont d’exercer leur droit de convertibilité de la
monnaie, impose une discipline aux banques individuelles. Une banque qui
émet davantage de monnaie à son effigie que le marché
n’est prêt à absorber, par exemple, en baissant son propre
taux d’intérêt sur des crédits en
deçà du taux d’intérêt du marché,
sera bientôt confrontée à une vague de sa propre monnaie
lui revenant pour être convertie. Ainsi les réserves d’or
de la banque irresponsable déclineront et elle sera forcée de
rappeler ses prêts pour reconstituer ses réserves ou bien
augmenter son taux d’intérêt au moins au niveau du
marché pour attirer des dépôts d’or.
Dans un système de banque libre, les clients
sont libres de choisir les billets de toute banque qui offre le plus de
réserves pour couvrir son émission, obligeant les banques qui
pourraient souhaiter étendre leurs émissions au-delà
d’un certain ratio retenu par les clients, à une discipline
accrue. Dans le cas extrême, les banques qui transgressent sont punies
par une ruée qui peut conduire à la banqueroute. Dans ce cas,
les actifs restants sont repris par les concurrents restaurant
l’équilibre dans le système.
Le système de Réserve
Fédérale opérant sous Bretton Woods n’était
pas exempt des pressions auxquelles les banques individuelles peuvent
être sujettes dans un système de banque libre. Comme mon premier
article le souligne, un déficit massif de la balance des paiements
commença à apparaître dans les années 1950
mené en partie par des dépenses du gouvernement à l’étranger,
incluant des dépenses militaires et l’aide à la
reconstruction de l’Europe. Pour financer ces dépenses, le
gouvernement fédéral émit des obligations qui devaient
être achetées par la Fed grâce aux dollars nouvellement
imprimés. En 1951, la Fed détenait davantage de ces obligations
que d’or dans son bilan.
Comme il arrive dans un système de banque
libre, une fois que la masse des dollars créés par la Fed
excède la demande, ils commencent à revenir aux Etats-Unis pour
être convertis en or par les banques centrales étrangères.
Ce processus commença
très sérieusement en 1958 quand les réserves
américaines n’étaient plus que de 9%. Une banque libre
aurait été forcée par les forces de la concurrence
à réduire sa création monétaire, à
rappeler ses crédits, à baisser ses taux
d’intérêts et à reconstruire ses réserves.
Et c’est ici que la comparaison entre la Fed sous Bretton Woods et les
banques libres se termine, parce que la Fed et son partenaire, le
gouvernement américain, possèdent une option que les banques
libres n’ont pas, ils peuvent utiliser leur monopole de force.
Ainsi commencèrent les tentatives toujours plus importantes
pendant les années 1950 et 1960 d’empêcher ces mêmes
forces du marché qui exercent leur discipline sur les banques libres
de l’exercer sur les Etats-Unis. L’objectif des autorités
monétaires étaient d’endiguer vigoureusement le flot des
dollars américains à l’étranger, de réduire
le cours de l’or et d’endiguer le nombre croissant de demandes de
conversion en or de la part des gouvernements étrangers.
Par exemple, en 1959, Eisenhower rendit
illégal pour les Américains le fait d’acheter de
l’or à l’étranger, étendant ainsi
l’interdiction faite aux Américains par Roosevelt en 1933 de
détenir de l’or sur le territoire métropolitain. En 1964,
une nouvelle taxe a été imposée par le Président
Kennedy sur les dépôts de devises pour empêcher les
Américains d’investir à
l’étranger—l’impôt d’égalisation
des intérêts. En août 1970, le président Nixon a
obtenu le pouvoir discrétionnaire d’imposer des contrôles
des prix et des salaires sur les citoyens.
De douces campagnes sur l’Etat nursery
réalisées pour décourager le tourisme et donc
l’évasion de dollars, incluant le commentaire du
Président Lyndon B. Johnson selon lequel « il se pourrait
que nous devions renoncer aux plaisirs de l’Europe pendant un
temps » (1) et « je demande au peuple américain
de décaler ses voyages non essentiels pendant les deux années
à venir en dehors de l’hémisphère
occidental » devinrent chose courante. En 1968, Johnson a
également interdit tout investissement américain en Europe et
imposé des limites aux investissements ailleurs.
Tout cela est terriblement ironique puisque Kennedy,
Johnson et Nixon étaient en train de réduire les
libertés économiques américaines au moment même
où ils étaient en train de mener une guerre d’agression
contre le Vietnam. En forçant les Américains à
dépenser moins à l’étranger, Kennedy et Johnson
réalisèrent qu’ils dégageraient ainsi plus de
moyens pour leurs propres campagnes étrangères.
Il y a je ne sais combien de moyens de coercition
utilisés pour réduire les libertés individuelles afin de
sauvegarder le ratio de 35$ l’once d’or. L’un après
l’autre, ils échouèrent, y compris le Gold Pool de
Londres, pour être remplacés par des formes de coercition encore
plus dures. Le dernier et probablement le plus agressif d’entre eux
étant probablement l’embargo sur l’Afrique du Sud.
L’embargo de 1968-69
En reprenant du dernier article, les banques
centrales ont demandé que le Marché de l’or de Londres
soit fermé et que le Gold Pool soit démantelé le 15 mars
1968. Sans les ventes du Pool qui servaient à étouffer le cours
de l’or, le prix de marché de l’or atteignit tout de suite
les 39$ l’once à la réouverture du marché. Le
même jour, dans ce que l’on appelé par la suite
l’accord de Washington, les banques centrales occidentales conduisirent
le secrétaire du Trésor américain Robert Fowler à
annoncer que les réserves monétaires mondiales étaient
« suffisantes » et que donc, aucun achat ou vente
ultérieurs par les banques centrales sur les marchés mondiaux
ne serait plus nécessaire.
Cette affirmation en apparence inoffensive eut de
larges répercussions. Si les banques centrales cessaient
d’acheter de l’or, la demande monétaire pour le
métal assécherait l’Afrique du Sud, producteur de quelques
75% de tout l’or mondial, qui ne trouverait soudainement plus preneur
pour son or nouvellement extrait. Après tout, la part du lion de la
demande d’or revenait aux banques centrales.
Fowler espérait que le boycott forcerait l’Afrique du Sud
à canaliser ses ventes d’or sur le marché de Londres,
assez petit, dominé par les joailliers, les spéculateurs et
autres parties privées, faisant revenir le marché de l’or
des 39 $ aux 35 $ antérieurs. Cela revenait à se substituer au
Gold Pool de Londres, actif de 1961 à 1968 et à son influence
sur la baisse des cours de l’or par les ventes de l’Afrique du
Sud, et ceci sans la permission de cette dernière. Des lettres furent
envoyées aux 95 banques centrales en leur demandant de se
désister de tous leurs achats d’or (2). Le boycott avait
commencé.
L’Afrique du Sud prend la main
Dès le début, le boycott fut
plutôt un échec. Au lieu de tomber, le cours de l’or
augmenta constamment de 38 $ à 42 $. Le différentiel entre le
cours officiel de 35 $ et le prix sur le marché déclencha la
moquerie sur tout le système planifié de Bretton Woods. En
essence, le marché était en train de dire qu’il ne
croyait pas que le dollar valait la valeur d’or réclamée
par les autorités. Plutôt qu’un dollar convertible en 0.81
gramme d’or, le marché pariait que, une fois les paris pris, le
dollar était plutôt convertible contre 0.67 gramme.
Au même moment, le différentiel de prix
procurait une occasion d’arbitrage exceptionnelle aux banques
centrales. Pour réaliser un profit facile, tout ce qu’elles
avaient à faire était de présenter leurs dollars
à la Réserve Fédérale, de les convertir en or
pour 35 $, transporter leur butin vers Londres et le vendre pour 42 $,
exacerbant encore plus la fuite déjà significative d’or
en dehors des USA.
En dépit de la pression imposée sur l’Afrique du Sud de
vendre à Londres, le prix de l’or ne fléchit jamais. Au
lieu de vendre de l’or sur le marché, la Banque de
Réserve de l’Afrique du Sud, contourna le boycott en achetant
l’or produit par les mines et en le thésaurisant. A la fin de
l’année 1968, les réserves d’or Sud Africaines de
la banque centrale avaient doublé, d’un solde de départ
de 600 millions de dollars environ à 1,2 milliards (3).
Tandis que ceci écartait l’or du
marché de Londres et maintenait les prix élevés, cela
signifiait aussi que la nation ne pouvait plus exporter ses produits
principaux à l’étranger pour payer ses importations.
Heureusement, l’Afrique du Sud avait une balance des capitaux
très excédentaire depuis le début 1965. Le marché
des capitaux avait crû depuis le dernier marché haussier dont le
niveau plancher avait été atteint en 1966. Les investisseurs
étrangers, misant sur l’Afrique du Sud, l’inondait de
devises étrangères et pour un temps, il n’y avait pas de
raison de vendre de l’or.
Le boycott se résumait à un bras de fer entre les USA et
l’Afrique du Sud. A un certain moment, le flot de capitaux arrivant en
Afrique du Sud pouvait s’assécher et les réserves
d’or de la nation devraient être vendues sur le marché
libre pour financer les importations. Mais avant cela, le différentiel
de prix sur le marché de l’or entre le cours officiel et le
cours du marché pouvait tout aussi bien s’accentuer, affaiblir
la résolution de poursuivre le boycott mené par le
Américains par ses participants au point où les banques
centrales, en particulier celles de l’Europe, se remettent à
racheter de l’or.
De nombreux Africains du Sud espéraient une
dévaluation officielle du dollar, c’est à dire une
augmentation du prix officiel de l’or, la principale source de revenus
de l’Afrique du Sud. Avec un prix de marché à 42$ les
profits d’arbitrage pourraient sembler si tentants que les banques
centrales mondiales convergeraient en masse sur les USA pour convertir leurs
dollars en or. Les réserves d’or des USA seraient
dévastées et une dévaluation inéluctable. Dans ce
jeu de bras de fer, la question était de savoir ce qui allait arriver
en premier.
L’Afrique du Sud essayait activement de vendre
une partie de ses réserves en ciblant de potentiels briseurs de blocus
avec des prix attractifs de l’or. Le Portugal brisa le blocus vers la
fin de 1968 lorsque sa banque centrale acheta 150 millions d’or
à l’Afrique du Sud. Il en achèterait encore 120 en 1969
(4). Les rumeurs persistaient que d’autres banques centrales
européennes avaient également dépassé la ligne de
démarcation.
Le fonds monétaire international (FMI) était
également une poule mouillée potentielle pour l’or Sud
Africain. Les règles du FMI stipulaient que le fonds avait
l’obligation d’acheter tout l’or offert par ses membres.
Ceci, en tout cas, était l’opinion de son directeur Pierre-Paul
Schweitzer et de la majorité de ses dirigeants (5). Le
secrétaire du Trésor Fowler maintenait l’opinion commode
que le FMI n’avait aucune obligation d’acheter de l’or de
quiconque et en particulier pas celui de l’Afrique du Sud.
Plutôt que d’accepter une demande de l’Afrique du Sud
d’acheter un million d’onces en mai 1968, le comité des
directeurs du FMI différa sa décision sur la
légalité des achats d’or, ignorant ainsi l’Afrique
du Sud (6). Les USA avec 25% des votes du comité, avaient une large
part dans ce choix d’une telle politique. Ceci ferma une autre voie de
passage pour l’or Sud-Africain.
Pendant la majeure partie de l’année
1968, l’Afrique du Sud convoierait de petites quantités
d’or pour tester l’élasticité des prix sur le
marché de Londres. Les prix tombèrent à 38 $ mais
à la fin de l’année, ils étaient de nouveau
à 42 $. A la fin de 1968, les banques suisses se mirent d’accord
pour acheter 200 à 400 millions d’or sud africain, en vendant
cet or sur le marché (7). Les Sud-Africains étaient réticents
à utiliser leur agent traditionnel qui était la Banque
d’Angleterre, en argumentant qu’en raison de ses relations
très proches avec la Fed, le secret des ventes sud africaines serait
compromis.
Avec des prix toujours bien supérieurs
à 35 $ en octobre 1968 et l’Afrique du Sud prête à
vendre une partie de son or, le boycott monétaire se soldait par un
échec complet. Henry Fowler décida d’offrir un compromis
à l’Afrique du Sud. Il permettait aux Sud Africains de reprendre
leurs ventes monétaires d’or mais seulement au FMI et non aux
banques centrales. De plus, les ventes ne pourraient être
réalisées uniquement que lorsque l’or se situait en
deçà de 35 $ ou bien que l’Afrique du Sud
présentait un déficit de sa balance des capitaux.
Ce plan permettait d’établir un
plancher pour le cours de l’or à 35 $. Comme l’or de
l’Afrique du Sud ne pourrait être octroyé qu’au FMI
si le cours tombait au dessous de 35 $, le marché ne pourrait plus
absorber cette quantité assez considérable d’or et le cours
se stabiliserait. Comme elle possédait un surplus de capitaux et que
le prix de l’or se maintenait à haut niveau, les dirigeants
d’Afrique du Sud confiants, ignorèrent l’offre qui leur
était faite.
Le boycott réussit
Partout dans le monde, le marché des capitaux en hausse qui avait
démarré en 1966 se terminait alors que les marchés
affichaient une baisse en spirale dans les années 1969-70.
L’Afrique du Sud, précédemment attractive pour les
investisseurs commença à perdre de son lustre. A la fin de
1969, la balance des capitaux de l’Afrique du Sud révéla
un déficit, le premier en trois ans. L’entrée nette de
capitaux privés se montait à un piètre 11,7 millions de
£ pour la première moitié de 1969, comparé
à 218 millions de livres l’année
précédente.
Le pilier qui avait permis à l’Afrique du Sud
d’éviter les ventes libres d’or sur le marché
s’était effondré. Pour financer ses importations,
l’Afrique du Sud commença à sérieusement vendre de
l’or. Les réserves qui avaient atteint 1,4 milliards de dollars
fin mai 1969 étaient tombées à 1,2 milliards en juillet
(9) et 1,1 milliard en août (10). Le prix de l’or à
Londres tomba de 43,50 $ à 41 $. Selon les estimations, la production
complète nouvelle Sud Africaine, soit environ 20 tonnes par semaine,
s’amassait sur le marché (11).
La vente se transforma en un bain de sang à
la fin du mois d’octobre. Les prix tombèrent sous les 40 $.
Pendant tout le mois de novembre, l’or continua à
dégringoler, tombant dans le champ des 35 $ à la fin du mois.
Le 16 janvier 1970 les prix fleuraient les 34,80 $, le cours le plus bas
depuis que le marché de Londres avait rouvert en 1954.
A des cours bien en-dessous de 35 $, il était
raisonnable pour les banques centrales d’arbitrer l’or mais plus
de tirer sur les réserves US. En fait, les banques pouvaient acheter
de l’or à Londres pour 34,80$, le faire transporter aux USA et
demander à la Fed d’émettre des dollars après
avoir prix une commission de 7,5 cents. Cela rapportait 2,5 cents de profit.
Le résultat était que les Etats-Unis accumulaient des
réserves. Le jeu avait tourné et le plan de Fowler avait
fonctionné. Le cours forcé de 35 $ semblait avoir
été sauvé, bien qu’au prix de la liberté de
tous ceux engagés dans cet effort.
Conséquences
Avec un cours de 35 $, l’Afrique du Sud donna
son accord au compromis offert par les USA un an auparavant. Sa
liberté de vendre son or monétaire était encore
drastiquement limitée –elle ne pouvait vendre qu’au FMI et
à des prix inférieurs à 35 $ mais cela était
mieux que rien, et au moins, un prix plancher assurait le cours de
l’or.
Les journaux et les magasines étaient remplis de récits
mirobolants de la victoire américaine. Une page
d’éditorial et de commentaires invités du New York Times
de janvier notait que « le pouvoir de l’or de chahuter le
système monétaire international a maintenant été
bien réduit et probablement éradiqué. Le
sous-secrétaire du Trésor Paul A. Volcker a formulé
l’espoir que cette dernière action va se débarrasser de
l’or comme « problème monétaire
litigieux ». »
Cette célébration fut de courte
durée. Même si l’Afrique du Sud vendait la plupart de son
or sur le marché de Londres, le prix de l’or continua à
augmenter régulièrement pendant l’année 1970 pour
terminer l’année à 37,50 $. En août 1971, il se négociait
de nouveau sur le marché libre à 43,50 $ soit 20% de plus que
le prix officiel. Au printemps 1971, une ruée sur le dollar vit le
jour. Les banques centrales firent la queue aux portes de la Fed en nombre
croissant pour exiger leur or. Le 9 août 1971, les représentants
britanniques demandèrent la conversion du montant étonnant de 3
milliards en or soit 2,500 tonnes. (13). Le jeu de hasard avec
l’Afrique du Sud avait était le dernier truc caché dans
les manches du magicien USA et le 15 août 1971, le président Nixon abandonna
officiellement le cours de 35 $ et mis fin à la convertibilité
du dollar.
Comparer 1968-69 à la situation actuelle
L’embargo de 1968-69 sur l’or sud
africain n’est pas seulement une anecdote historiquement
intéressante. Elle nous procure également un miroir pour
comprendre les moyens avec lesquels le gouvernement combattra les
échecs actuels du système financier. Comme l’or à
35 $ de Bretton Woods, une grande partie de l’architecture
financière mondiale a été dessinée par les
technocrates du gouvernement. Fannie Mae, Freddie Mac et leurs
équivalents étrangers comme la Société canadienne
pour l’habitat et les hypothèques dominent une bonne partie du
marché du crédit immobilier domestique. La Réserve
Fédérale et les autres banques centrales contrôlent
l’offre et la qualité de la monnaie et les agences telles que la
SEC, Fed et OFHEO possèdent un monopole sur la régulation.
Cette architecture est en train de s’effondrer. Sur un marché
libre, les organismes de prêts et les banques qui échouent dans
leur tâche sont repris par des concurrents plus capables. Les
régulateurs privés qui ne font pas du bon travail en tant que
chien de garde, voient leur réputation écrasée et font
place à des régulateurs qui comprennent mieux leur domaine. Les
organismes de charité qui vont à la rescousse de ceux qui ne
méritent pas qu’on leur vienne en aide vont perdre des fonds au
profit d’organisme de charité qui ciblent mieux leurs aides. En
ce sens, une architecture qui ne fonctionne pas se renouvelle.
Similairement à la décision de sauver
Bretton Woods en obligeant l’Afrique du Sud à des ventes
d’or, les gouvernements actuels vont devoir recourir à des
mesures encore plus autoritaires plutôt que de permettre à leurs
institutions protégées d’échouer. La législation
qui gouverne les banques centrales s’est déjà beaucoup
étendue, les agences fédérales immobilières ont
des mandats d’actions qui se sont incroyablement élargis et on a
donné des pouvoirs plus grands aux régulateurs gouvernementaux
qui se sont endormis à la barre.
Il se peut que cela fonctionne pendant un temps,
tout comme les ventes forcées de l’Afrique du Sud ont
sauvé le ratio de 35 $ l’once pendant plus d’un an, mais
les problèmes endémiques de l’architecture
financière existeront toujours. Au lieu d’être
purgés, ils vont tout simplement surgir plus tard, plus sérieux
que précédemment. Et quand cela arrivera, vous pouvez
être sûrs que nos dirigeants élus vont tenter de sauver
leurs petites institutions protégées en nous ôtant nos
libertés.
John Paul Koning
|