Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en
Recevez notre Marketbriefing
zoppas
Membre depuis mai 2012
443 commentaires - suivi par 12 personnes
Suit 6 membres
12 abonnées
A laissé un commentaire sur l'article :
>Pour en finir avec l’égalitarisme  - Jérémie T. Rostan - 
Merci pour ce développement. Il permet d'y voir un peu plus clair. Je pense que l'ensemble de votre pensée a pour ligne conductrice de laisser faire la libre concurrence. J'estime être quelqu'un de pragmatique. La libre concurrence, j'y ai cru. Mais ce qui était promis par la théorie, des prix justes pour les consommateurs et les producteurs, ne s’est jamais réalisé. Avant de revenir sur la liberté bancaire, j’aimerais m’attarder sur les contradictions entre la théorie et la pratique concernant la libre concurrence. C’est fondamental car c’est au centre de ce que vous proposez.
Le mythe de la libre concurrence nous enseigne que lorsque des entreprises auront des profits trop importants, les forces « naturelles » du marché pousseront de nouvelles entreprises à rentrer sur le marché. Il y aura une augmentation de l’offre. Les prix baisseront. Ils seront ramenés « naturellement » au « prix d’équilibre ».
Banques, assurance, grandes distribution, pétrole, laboratoires pharmaceutiques, software etc…les entreprises qui d’après moi ont des taux de profits trop importants sont nombreuses. Il n’y a que peu de nouveaux entrants, car il existe des barrières à l’entrée (investissement trop important, savoir-faire jalousement gardé, protection juridique comme les licences, brevets etc…). Donc les libéraux dogmatiques mettent tout sur le compte de l'Etat : c’est lui qui met des barrières à l’entrée empêchant la libre concurrence. Pour moi, que l’Etat protège les multinationales et leurs oligopoles, c’est une conséquence. La cause, c’est le lobbying et la corruption pratiqués par les grands groupes du fait du peu de poids des Etats face à eux.
Mais, quand bien même un nouvel entrant arrive à passer aux travers des barrières à l’entrée, que ce passe-t-il ? Et bien on assiste à des fusions et des acquisitions. Ces dernières ne sont absolument pas prises en compte par la théorie. Pourtant, la libre concurrence dans les faits pousse systématiquement aux concentrations, qui deviennent à partir d’un certain seuil anti-concurrentiel. La libre concurrence et le laissez-faire amène à l’anti-concurrence qu’est l’oligopole : soit la plus injuste des formes de fixation des prix.
Donc, celui qui ouvre les yeux sur nos économies ouvertes et globalisées, ne pourra y voir que la création d’oligopoles à l’échelle de la planète et certainement pas à une multitude d’entreprises qui se font une concurrence saine. Les forces « naturelles » de l’homme le pousse à créer des monopoles pour s’approprier le pouvoir. Les forces « naturelles » du marché sont l’appât du gain et la vassalité devant le plus fort.
Regardons plus spécifiquement à quoi a aboutit le laissez faire et les dérèglementations au sein de la sphère financière.
Est-ce normal que le prix des matières premières ne dépendent plus de l’offre et de la demande réelle, mais uniquement des positions prises sur des marchés à terme où on a vendu 100 fois plus qu’il n’y avait à livrer ? Les théoriciens disent « cela améliore la liquidité du marché » (c’est-à-dire qu’un acheteur trouvera toujours un vendeur en face de lui). Mais comment le marché pourrait-il atteindre son prix naturel d’équilibre si une force spéculative surpuissante et totalement indépendante de l’offre et de la demande réelle vient souffler dans un sens ou dans un autre ?
En quoi une « option » est-elle différente du casino ou d’un pari sportif ? Et bien au casino vous ne jouez pas à crédit. Nous arrivons au cœur de ce qu’à amener le laisser-faire en matière d’innovation financière, c’est la possibilité de spéculer à crédit. Pas besoin de bénéficier de la création monétaire pour cela. Il y a les chambres de compensation. Ce qu’on pourrait appeler la troisième forme de monnaie. Avec 1 euro de « vrai » monnaie, on peut spéculer sur 20 ou sur 100 fois la mise, et encore, lorsqu’on a besoin d’avancer de l’argent.
Les marchés des matières premières, des changes, des actions et des obligations existent depuis plusieurs siècles, que ce soient formellement ou informellement. Que nous ont apporté les trente dernières années exceptées de l’instabilité financière et la naissance d’une sphère financière bien trop surdimensionnée au regard de la sphère économique réelle. Voilà à quoi a abouti le laisser faire et sa « créativité ».
Evidemment, quand je vois que vous en êtes au stade de justifier l’existence et les bienfaits apportés par les CDS, je me doute que nous n’avons pas la même vision de la situation économique et financière globale. Pour vous, sphère financière surdimensionnée ne s’explique que par excès de création monétaire imputable aux Etats. Remettre en cause des produits financiers qui facilitent la liquidité et qui ne peuvent provenir que d’une volonté commune des acheteurs et des vendeurs ? Ce serait anticoncurrentiel et néfaste à l’activité…
Mais la réalité est pourtant bien trop simple : des ingénieurs financiers mettent au point des produits dont peu ou pas d’intervenants ont besoin, des commerciaux qui ont réservé leur place à la droite du diable se chargent de trouver des joueurs potentiels ou des crétins, le comportement moutonnier fait le reste. Une banque se doit d’être au top de l’innovation, même si elle ne comprend plus rien aux produits qu’elle traite…
J’ai bien conscience du temps que j’ai pris pour commencer à vous répondre au sujet de la « liberté bancaire ». Ce n’est pas le principe de la liberté bancaire qui me dérange, mais plutôt la vision que vous avez de laisser « la créativité » de la libre concurrence s’exercer, et que « l'organisation du système qui en résulterait ne peut pas être prévue d'avance ».
De mon côté, il n’est plus question de laisser la libre concurrence décider de quoi que ce soit, surtout au niveau monétaire. Je préfère de loin qu’on me présente un projet que j’estime crédible et qu’on le modifie en fonction de l’apparition des nombreux problèmes qui n’ont pas été prévus initialement.
En résumé, dans votre projet de liberté bancaire, vous remplacez un monopole semi-public par un oligopole privé en pensant que l’oligopole privé ne va pas chercher à tirer la couverture à lui bien plus que l’Etat. Les forces « naturelles » du marché les y empêcheront. Vous me permettrez d’en douter. Je me suis expliqué sur le sujet.
De plus, les « monnaies "libres"…seraient moins inflationnistes ». Si l’on se place dans un cadre strictement monétariste, je n’ai aucune raison de penser que des émetteurs de monnaie papier totalement privée ne vont pas se livrer une concurrence aux profits, en prenant le plus de risque possible, donc en émettant le plus de monnaie possible. Je crois que les comportements des opérateurs financiers non contrôlés parlent d’eux-mêmes.
Il manque je crois une contrepartie commune à l’ensemble des monnaies privées. Comment se font les échanges interbancaires ? En or, en argent, en valeurs mobilières ?
Vous ne pouvez pas avoir un euro BNP et un euro LCL. Vous avez un euro émis par la BNP ou émis par LCL. Mais il ne peut y avoir qu’un euro.
Je ne peux pour ma part imaginer un système où il y aurait des « BNPiens » et des « LCLiens » dont le cours varierait quotidiennement comme l’euro et le dollar. Je n’y vois qu’une source supplémentaire d’instabilité financière : je touche mon salaire en BNPiens mais mon loyer est en LCLiens. Ce dernier ayant monté depuis 2 mois, je dois déménager car je ne peux plus payer».
Cette situation est tout à fait possible. La vie est suffisamment compliquée pour ne pas avoir à gérer un risque de change quotidien. « J’ai du faire un swap de devise sur 7 ans pour me couvrir du risque de change sur mon loyer ».
Ajoutez à cela le risque de faillite qui poserait de nombreux problèmes juridiques : mon salaire était en « CMutueliens », mais le Crédit Mutuel a fait faillite. Les actionnaires veulent nous payer en LCLiens mais les salariés veulent du BNPiens »
ETC…ETC…
Donc
1 Le système de liberté bancaire ne tient pas s’il n’y a pas une contrepartie réelle comme l’or à l’émission de monnaie (sinon à priori, pas d’échange interbancaire possible).
2 A partir du moment où il y a une contrepartie réelle à l’émission de monnaie privée, toutes les monnaies privées ont le même cours, comme aujourd’hui. La seule différence réside donc dans l’absence de supervision de l’Etat au travers de la banque centrale.
Je ne vois aucun avantage à la liberté bancaire qui ne se résume qu’à faire disparaître la banque centrale. Pour ma part, je souhaite plus de supervision. Ce n’est pas pour laisser les banques s’approprier le peu qu’elles n’ont pas encore en privatisant totalement la monnaie. Il n’y a pas d’avantage à ce système, que des inconvénients.


Commenté
il y a 4366 jours
-
envoyer
Début de l'article :L’époque étant au ravivement de l’idéologie égalitariste, une petite explication de texte me semble utile - celle d’un extrait du philosophe David Hume (Écosse, XVIII°), aussi clair que concis, et plus que jamais pertinent : « Les historiens, et même le bon sens, peuvent nous faire connaître que, pour séduisantes que puissent paraître ces idées d'égalité parfaite, en réalité elles sont, au fond, impraticables, et si elles ne l'étaient pas, elles seraient extrêmement pernicieuses pour la société humaine... Lire la suite
Répondre à ce commentaire
Vous devez être connecté pour commenter un article8000 caractères max.
connectez-vous ou inscrivez-vous
Top articles