Raoul Pal, l’un des plus grands
critiques de l’économie conventionnelle, a commencé à vendre ses Bitcoins. L’or
est un outil bien plus efficace de préservation de capital, nous dit le
co-fondateur de Real Vision Television.
Pal, qui pensait autrefois que
les Bitcoins pourraient un jour valoir un million de dollars chacun, a
expliqué hier aux abonnés de Real Vision Publications avoir commencé à vendre
ses devises digitales.
« Bitcoin n’est pas la
valeur de réserve que les gens le pensaient être, » a-t-il expliqué à
Sprott Money News lors d’un entretien téléphonique depuis sa propriété des
Îles Caïman. « Si les développeurs parlent aujourd’hui de transformer le
fonctionnement de Bitcoin, comment pouvons-nous être certains qu’ils ne décideront
pas un jour d’augmenter le nombre de pièces en existence ? »
Pal a aussi mentionné l’absence
d’une application Bitcoin qui sorte du lot, et la marchandisation de la
technologie Blockchain parmi ses motivations principales.
Ceux qui ont suivi les conseils
de Pal concernant Bitcoin, dont il a beaucoup fait la promotion sur Real
Vision TV – au travers de la proéminence qu’il a donnée à certains
porte-paroles du secteur, tels que Trace Mayer – ne s’en sont pas si mal
tirs.
La devise digitale a vu sa
valeur multipliée par plus de dix en l’espace de deux ans.
L’économie conventionnelle « ne
fonctionne pas dans le monde réel »
En revanche, l’opinion que se
fait aujourd’hui Pal de Bitcoin est très importante pour les investisseurs
dans l’or, parce que lui-même et son partenaire, Grant Williams, sur leurs
plateformes et au travers de leur nouveau podcast Adventures in Finance, se
sont fait une place parmi les plus grands critiques du système financier
global.
Pal est particulièrement
véhément quant aux modèles opaques d’économétrie appuyés par les
intellectuels et les banquiers centraux, qui ne parlent pas suffisamment au
public des dangers impliqués.
Il cite notamment l’usage que
font les économistes du terme ceteris paribus, qui signifie « toutes
choses étant égales », et signifie véritablement « cela ne
fonctionne pas dans le monde réel ».
Bien que les insiders
comprennent ce genre de jargon, les politiciens et le public ne sont pas
suffisamment informés quant aux risques de politiques telles que d’assouplissement
quantitatif ou de croissance de la dette.
Bitcoin : comme l’or,
sauf que…
La déclaration de Pal est
importante pour une autre raison : si l’attrait de Bitcoin en tant que couverture
contre un effondrement systémique est atténué, alors la valeur relative d’autres
solutions se trouve augmentée.
Parmi ces autres solutions
figure l’or, que défend particulièrement le partenaire de Pal, Grant
Williams.
La fascination de Pal pour
Bitcoin est similaire à celle de nombreux investisseurs alternatifs qui
cherchent à se protéger contre ce qu’ils pensent être la grande arnaque
de Krugman – une hausse de long terme des dépenses, des emprunts et de la
création monétaire du gouvernement, à un rythme qui excède la croissance
économique.
Bitcoin a su présenter un bon
nombre de ces caractéristiques de couverture. Et malgré ses fluctuations, la
devise digitale nous a apporté une valeur de réserve partielle en dehors du
système bancaire, et sa technologie de cryptage a maintenu ses adeptes à l’abri
des regards.
Bitcoin fait face à toujours
plus de risques
En revanche, les inquiétudes de
Pal concernant la devise digitale ne font que gratter la surface des risques
accrus auxquels sont exposés les utilisateurs de Bitcoin – à une heure où son
graphique de prix crie à la bulle.
Selon un graphique compilé par Coinmarketcap.com, la capitalisation
boursière des dix plus grosses devises cryptographiques s’élevait au 2 juin
2017 à plus de 75 milliards de dollars.
Un très grand nombre d’investisseurs
– dont moi-même - ont des difficultés à comprendre les concepts de Bitcoin.
Parmi ces concepts complexes
figurent l’extraction de données (le processus au cours duquel de nouveaux
Bitcoins sont créés), l’identité de ceux qui opèrent ses marchés (je n’ai pu
trouver aucun opérateur canadien avec lequel m’entretenir) et le niveau de
cryptage de la plateforme Bitcoin.
(Note : La NSA, que très
peu de journalistes parviennent à comprendre, a très certainement fait du
piratage des devises digitales sa plus grande priorité.)
Malgré le pessimisme de Pal
quant à l’avenir de Bitcoin, le gourou de l’investissement alternatif admet
que la devise digitale « pourrait voir sa valeur grimper, et peut-être
de beaucoup » avant que son avenir ne soit décidé.
Mais Pal ne participera pas à
cette prochaine étape.