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« Made in… » où déjà ?

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Jean de Selzac
Publié le 19 mars 2013
788 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
( 9 votes, 4,4/5 ) , 8 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Made in France ! Si Arnaud Montebourg veut que le « Made in France » survive, il faut que l’entreprise française survive.  Les incantations patriotiques, les envolées lyriques ou les attitudes de Don Quichotte ne peuvent cacher la réalité entrepreneuriale française : le désinvestissement. En voici la preuve par l’exemple.


« Ma croissance, je vais la chercher à l’étranger », témoigne Philip Husson, directeur de Labofill, entreprise installée dans la banlieue lyonnaise et qui produit des contenants pour Clarins, Azzaro et d’autres. « Ici, chaque euro investi est synonyme de charges supplémentaires. » Alors naturellement il pose la question fatidique : « Investir en France ? Aujourd’hui nos capacités d’investissement sont en grande partie grevées par les remises aux normes exigées par l’administration » s’insurge-t-il en précisant que « pour obtenir la certification ISO 22716, obligatoire au 1er juillet, il nous en a coûté 8 000 euros au Portugal contre 110 000 euros en France, alors que notre usine en France est beaucoup plus récente ! »


L’embauche fait partie de l’investissement, mais beaucoup de chefs d’entreprise hésitent. « Je dois investir dans l’export et le e-commerce pour gagner des marchés. Mais si j’embauche une personne en CDI et que le projet échoue, je dois assumer une charge supplémentaire » affirme le dirigeant de Pauporté, entreprise de vêtement féminin, ajoutant qu’ « il n’y aucune flexibilité. On reste sur des modèles datant du 19ème siècle. »


Autre point noir : l’augmentation de la taxe sur les plus-values de cession effectuée en octobre 2012. Elle a été très mal accueillie par les dirigeants de PME. Vécue comme une agression fiscale, un expert témoigne que ces chefs d’entreprises « l’ont ressentie comme une vraie rupture et disent  aujourd’hui préférer que leurs enfants partent à l’étranger », ajoutant que « si on veut qu’ils retrouvent l’envie de faire en France, d’investir, il faudra que le gouvernement reconnaisse son erreur et capitule sur la fiscalité des plus-values de cession. »


Alors pour échapper à la lourdeur fiscale française, certains n’y vont pas par quatre chemins. Charles Edelstenne, président de Dassault Systèmes, a posé la question sans détour à son directeur général, Bernard Charlès : « où voulez-vous vous installer ? » La question concerne l’ensemble des cadres de l’entreprise Dassault, fleuron français, qui ont chacun une part au capital de la société.


« Ma préoccupation concerne l’alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stock-options et les actions gratuites », explique Bernard Charlès. « Permettre aux cadres d’être actionnaires de leur société, c’est leur offrir une part de rêves. » Un rêve qui, en France, tourne au cauchemar : « pour obtenir… une part de capital… l’entreprise et son salarié vont devoir payer en taxes et en impôts jusqu’à 80% de sa valeur, ce n’est pas tenable. »


Puis il explique ce qui relève de la compétitivité fiscale entre les États : «  Il est normal que les cessions de capital soit taxées, mais au-delà de 60%, vous êtes hors course au niveau mondial. Il en résulte que bénéficient de ces plans de fidélisation les managers à l’étranger et non plus ceux situés en France. » Il lance alors : « Résider en France devient lourdement handicapant. » En conséquence des dirigeants et des cadres de Dassault Système sont déjà partis.


Mais au lieu de lever la pression pour que les entrepreneurs et les cadres supérieurs investissent et restent, ce qui semblerait la solution de bon sens, le gouvernement fait le contraire. Non content d’augmenter la pression fiscale à l’intérieur, il cherche à l’augmenter à l’extérieur. Ainsi, Yann Galut, député socialiste du Cher, président de la Commission contre l’exil fiscal créée à l’Assemblée nationale, explique que l’objectif est de légiférer sur les bases d’un impôt lié à la nationalité : « Belgique, Russie, Suisse ou Royaume-Uni… quel que soit la destination des exilés fiscaux, des pistes de réflexion existent à l’instar de ce qui se pratique en Allemagne, en Espagne, au Portugal, en Italie : les contribuables de ces États qui s’expatrient continuent en effet à payer leurs impôts pendant quelques années dans leurs pays d’origine. » Voulant se justifier, il ajoute  qu’il s’agit de « demander à chaque citoyen français – les exilés fiscaux y compris –une juste contribution à l’effort national de redressement de nos comptes publics. » Le projet de loi est prévu pour le mois de mai prochain.


Alors la prochaine étape sera-t-elle le changement de nationalité des cadres français ? Peut-être que Malte aura une soudaine poussée démographique… En attendant, entre refus d’investir et départs, le désinvestissement est devenu une réalité entrepreneuriale française que le gouvernement ne veut pas avouer. Si cela continue, Arnaud Montebourg risque d’être le dernier à croire au « Made in France ».

 

 

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Esprit libertarien, entrepreneur, grand voyageur parcourant des continents aussi divers que l’Afrique et l’Amérique, Jean de Selzac met sa plume au service de la liberté économique et de l’esprit d’entreprise. Il a souvent écrit dans les différentes publications de Contribuables Associés.
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C'est vrai pour relancer le made in France, il faut que la France redevienne compétitive sur le plan international.

Prenons exemple sur la Chine qui réalise des performances incroyables en termes de croissance. Ce pays a des coûts de production bas qui lui permettent de dominer la production mondiale. Il faut réduire les coûts salariaux directs et indirects, chez nous. Une grande partie de la protection sociale est une trappe à inactivité. Les bénéficiaires préférant la situation de rentiers avec des revenus d'au moins 500 euros par mois. Les retraites obèrent aussi notre compétitivité, il faudrait porter l'âge de la retraite à 78 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes (l'équité en termes d'espérance de vie !). En procédant de la sorte, les caisses de retraite se rempliraient et les fonds pourraient être utilisés pour financer (avec des fonds publics) la création d'entreprises privées. Et puis, il faut aussi revenir sur le salaire minimum qui ne fait qu'accentuer le chômage en dissuadant les entrepreneurs (presque des philantropes) de créer de l'emploi en proposant un salaire équivalent au minimum de subsistance. Et surtout le retour au made in France implique une réforme de l'environnement institutionnel, apte à minimiser les coûts de transaction tout en limitant encore plus la responsabilité des dirigeants. Il est normal qu'ils prennent des risques pour le bien-être de la société, mais il est aussi normal que la société assume ces risques : c'est une division du travail efficiente.

Avec un tel programme, les "exilés" rentreront vite au pays.
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La retraite à 100ans serait moins chère qu'à 85 ans.

L'Homme doit travailler. Peu importe que ce travail soit monnayé et taxable ou pas. Il y a un âge adapté pour continuer à travailler chaque jour mais pas pour autant monnayer ce travail et le taxer.
Instruire un petit-enfant, faire des confitures, agir dans une association et mille autres activités SONT DU TRAVAIL et sont des bienfaits utiles à la société.
Comme ce n'est pas taxable, les banquiers et leurs valets des médias agissent pour minimiser ou dénigrer ce qui augmente la liberté des citoyens et réduit les revenus des oligarques.

Oui il faut travailler plus et plus longtemps, mais il faut aussi cotiser moins !!
Et quand on travaille pour soi et ses proches ou les destinataires de son libre-choix (associations) dans les proportions qu'on s'impose soi-même, ce n'est pas une corvée, c'est même un plaisir de travailler, de se sentir socialement utile, jusqu'à la fin de ses forces !


Le scandale des retraites c'est de la prendre en bonne santé et de ne plus rien faire d'utile d'autre que de trimbaler son camping-car entre deux restaurants, en ayant les moyens de payer une femme de ménage qui trime pendant la séance de solarium. C'est immoral de ne rien faire comme eux quand on a du temps et de la santé, tout en réclamant plus des actifs pour pouvoir jouir d'encore plus de services publics et privés.
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Bah, faut bien se marrer un peu, même sur un site hautement sérieux non ???!!!!
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Pour les pigeons et autres vol-atiles qui mangent tout, on peut pulveriser sur la récolte (sans rien acheter dans le commerce, suffit de faire les décoctions avec les bonnes plantes), on peut donc pulvériser disais-je des produits laxatifs ou carrément purgatifs. Les résultats sont garantis et d'une remarquable efficacité. Pour l'avenir, ça calme les ardeurs de certains.
Remarquez, il est question d'imposer les allocs, c'est un peu pareil non ???!!!
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Quand un élu demande aux entrepreneurs une juste contribution à l'effort national de redressement, ce n'est qu'un enfoiré de la dernière espèce. Un entrepreneur fait vivre des salriés et produit de la richesse. Ce député coûte une petite fortune au contribuable et cherche par quel biais il va pouvoir ponctionner un peu plus les forces vives du pays. Que l'état commence par réduire son train de vie, ses 34 ministres etc. Et que ce type -là commence par créer une entreprise, payer des charges, embaucher et toutes les joyeustés qui vont avec. C'est facile de se poser en donneur de leçon avec je ne sais plus combien de milliers d'€ par moi, traitement garanti pendant 5 ans si pas réélu et tout ce que j'oublie !
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On fabrique des fonctionnaires et des smicards .
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Vous avez oublié aussi des chômeurs. Je vous ai mis une flèche verte, c'est normal. Vous aussi vous devez être un "contrarien", il est normal que l'on se soutienne.
cordialement. Merisier.
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Beaucoup de chômeurs aimeraient bien pouvoir devenir smicards.
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La retraite à 100ans serait moins chère qu'à 85 ans. L'Homme doit travailler. Peu importe que ce travail soit monnayé et taxable ou pas. Il y a un âge adapté pour continuer à travailler chaque jour mais pas pour autant monnayer ce travail et le taxer.  Lire la suite
Rüss65 - 23/03/2013 à 15:37 GMT
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